Atos : la situation se complique pour les futurs propriétaires [LE FIGARO]

COPYRIGHTS LE FIGARO – Photo d’illustration blog –

DÉCRYPTAGE – Alors que le groupe d’informatique s’apprête à passer sous le contrôle de ses créanciers, les performances commerciales continuent de se dégrader.

Le chiffre d’affaires a baissé de 2,7% sur un an. Et ce, aussi bien sur le pôle Eviden (activités de cybersécurité, numérique et « big data »), dont le chiffre d’affaires a chuté de 4,2%, à 2,4 milliards d’euros, que la branche Tech Foundations (infogérance), en recul de 1,4%, à 2,6 milliards d’euros. Pour expliquer ce chiffre, le groupe évoque « le ralentissement continu du marché dans la région Amériques et au Royaume-Uni » et la réduction « de périmètres contractuels pour certains clients dans les régions Amériques et Europe Centrale ».

Une perte de 1,9 milliard

Le groupe enregistre une perte nette de 1,9 milliard d’euros, suite à une dépréciation d’actif de 1,5 milliard d’euros ; celle-ci n’a pas d’impact sur le cash disponible de l’entreprise. Ces résultats compliquent la donne pour les créanciers, futurs propriétaires d’Atos à l’issue de la procédure de sauvegarde accélérée. L’entreprise explique régulièrement qu’elle sera alors délestée d’une partie de ses 4,9 milliards de dette, 3,1 milliards sur ses 5 milliards d’euros d’endettement. Mais un document interne à l’entreprise, consulté par Le Figaro, remarque qu’à l’issue de la restructuration d’Atos, le groupe aura une dette brute équivalente à 3,4 milliards d’euros (2 milliards de dette restante plus 1,4 milliard de nouvelle dette monétaire).

L’accord avec les créanciers prévoit l’injection de 1,7 milliard d’euros, mais autour de 200 millions d’euros d’augmentation de capital. Le reste est sous la forme de nouvelle dette. Cela permettra quand même de soulager une trésorerie plus que jamais sous pression, avec un nouveau déficit de 1,9 milliard d’euros enregistré à la fin du semestre. Pour éviter la cessation de paiements, Atos a pu compter sur un financement intérimaire de 800 millions d’euros. Un montant jugé suffisant en attendant l’injection d’argent frais.

Le groupe enregistre une perte nette de 1,9 milliard d’euros, suite à une dépréciation d’actif de 1,5 milliard d’euros ; celle-ci n’a pas d’impact sur le cash disponible de l’entreprise. Ces résultats compliquent la donne pour les créanciers, futurs propriétaires d’Atos à l’issue de la procédure de sauvegarde accélérée. Certes, l’entreprise sera alors délestée de 3,1 milliards sur ses 5 milliards d’euros d’endettement. L’accord avec les créanciers prévoit l’injection de 1,7 milliard d’euros. De quoi soulager une trésorerie plus que jamais sous pression, avec un nouveau déficit de 1,9 milliard d’euros enregistré à la fin du semestre. Pour éviter la cessation de paiements, Atos a pu compter sur un financement intérimaire de 800 millions d’euros. Un montant jugé suffisant en attendant l’injection d’argent frais.

Remonter la pente et convaincre les clients d’un futur viable pour Atos ne sera pas simple. Le groupe a beau jeu d’évoquer un taux de renouvellement de ses contrats long terme de 88%. Il prévient que la baisse de ses revenus dans la zone Amériques ce semestre est liée à la résiliation de contrats. Pis. Le ratio de prise de commandes sur chiffre d’affaires baisse sur un an de 93% à 73% au deuxième trimestre. Autrement dit, si la fuite de clients inquiets de la santé financière du groupe n’est pas massive, Atos n’engrange pas de nouveaux clients. Le carnet de commandes se vide mécaniquement. Il est passé à 15,7 milliards d’euros lors de ce trimestre, contre 21,7 milliards début 2023.

Sondé il y a quelques jours par Le Figaro après le retrait de David Layani et son projet de reprise sur un volet industriel, un proche de l’entreprise soulignait que du côté des clients, la priorité d’Atos était de retrouver une « structure financière solide ». Reste que les errances stratégiques, les projets de cession avortés et la valse managériale incessante de ces trois dernières années constituent un lourd passif pour des clients potentiels. Dans le secteur ultra-concurrentiel des services numériques, Atos a perdu beaucoup de crédit.

Un nouveau tandem de dirigeants à la rentrée

Les fonds d’investissement DE Shaw, Boussard & Gavaudan, Tresidor, Syquant, SPG, Fidera, Blackrock et AG2R, futurs propriétaires d’Atos, s’échinent donc à trouver un nouveau tandem de dirigeants pour rassurer l’écosystème et tracer une nouvelle feuille de route stratégique. Début juillet, deux sources confiaient au Figaro que le nom de Dominique Cerrutti circulait avec insistance pour le poste de président du conseil d’administration. L’ancien PDG d’Altran avait déjà été cité à plusieurs reprises, et était poussé par David Layani pour reprendre les rênes du board il y a quelques mois.

Interrogés sur ce profil, les fonds se refusent à tout commentaire. La Lettre affirme que le cabinet Egon Zehnder a été missionné pour boucler le recrutement. En attendant, Jean-Pierre Mustier, président du conseil d’administration depuis janvier 2024, a pris la direction générale du groupe à la suite de la démission de l’américain Paul Saleh, le 24 juillet. Les syndicats restent inquiets. « L’accord annoncé récemment entre Atos et ses créanciers pour repousser les échéances de 2026 à 2029 ne rassure pas sur la pérennité des emplois des 10.000 salariés français. Il s’agit de remédier à la dette… par de nouveaux emprunts et de faire en sorte que les créanciers puissent récupérer la plus grande partie de leurs mises », tranche la CGT.

https://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/atos-la-situation-se-complique-pour-les-futurs-proprietaires-20240801

=====

Restez automatiquement averti à chaque nouvel article du blog, au rythme maximal de 3 fois par semaine. Inscrivez-vous à notre NEWSLETTER. Cliquez ici. Vous pourrez vous désinscrire à tout moment. Nous utilisons un pluggin officiel WordPress agréé CNIL.

Pensez à inscrire notre domaine bourse.blog en liste blanche, nous avons certains emails non délivrés.

=====

Si vous avez subi des pertes en tant qu’actionnaire ou ancien actionnaire d’Atos, ou en tant que porteur d’options donnant droit à des actions, sachez qu’une action en réparation est en cours de préparation. Des informations complémentaires sont disponibles sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires). Notre association tente, pour la première fois, de lancer une action groupée financée par des fonds spécialisés dans le financement de contentieux. Il s’agit d’une première en France dans un dossier où des manquements à la réglementation boursière et comptable sont suspectés. Et il s’agit aussi d’une chance pour les plaignants puisque cette action est sans aucune avance de fonds, ni aucun engagement financier, hormis en cas de victoire.

La France connaît un précédent significatif de financement de contentieux par des fonds spécialisés. Ce précédent fait suite au gel des avoirs du fonds H20, consécutif à une violation de la réglementation applicable aux gestionnaires de fonds d’actifs. Bien que ce précédent soit quelque peu différent du nôtre, les discussions avec les fonds initiées dès février avancent car il y a de l’intérêt pour pénétrer un nouveau marché en France. Ces discussions sont donc longues en raison de l’absence de précédents, mais elles progressent.

En résumé, que vous soyez actionnaire ou porteur d’options donnant droit à des actions, vous pouvez espérer recouvrer une partie de vos pertes et vous joindre à la cause sans qu’aucun versement de votre part ne soit nécessaire. La réussite de l’action dépendra du nombre de « pertes éligibles » que nous pourrons rassembler. Le caractère éligible ou non des pertes dépend de l’issue des investigations sur les comptes du groupe ces dernières années. Si vous n’êtes pas encore préinscrit sur le site de l’UPRA, il est encore temps de le faire. Un site web sera entièrement dédié à l’action, on espère courant automne.

Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 10 000€ minimum, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… qui vont se monter en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds de litige. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.

www.upra.fr