Atos totalement exsangue et à court de cash obligé de vendre Worldgrid dans l’urgence comme pour EcoAct [Brève-blog]

Information Les Echos.

Voilà qui va compliquer la situation et va peut-être donner l’avantage à Layani. Le blog avait annoncé il y a déjà plusieurs mois qu’Atos avait décidé de façon sûr et certaine la vente de Worldgrid. Carlo d’Asaro l’avait même annoncé durant des calls.

Néanmoins, compte tenu de la cession à un repreneur, nous pensions qu’Atos allait la laisser dans le paquet garni du repreneur, car quand vous rachetez un lot, il y a des bas morceaux qui valent pas grand-chose, voire zéro, mais pour que le lot ait un intérêt, on y laisse aussi généralement quelques bons morceaux pour que le repreneur s’y retrouve.

Là ça commence à faire un sacré dépeçage. Le contrat historique STT de Syntel bradé 180M€ et qui représentait 20% de la MOP de Syntel. EcoAct avec un petit CA de 60M€ mais un taux de croissance de 40% vendu le 3 juillet 2023, et là, la seule entité de Digital hors USA avec une marge décente (autour de 10%) est vendu pour faire face aux besoins de cash.

Du coup ça va être la soupe à la grimace chez Layani et Kretinsky. Surtout chez Layani où Carlyle va voir d’un mauvais oeil cet actif vendu avant le transfert de propriété, actif qui va partir en fumée car il va servir à payer les salaires de juin et juillet. Donc Carlyle va peut-être se retirer. Quand à Kretinsky ça fait partie des actifs qu’il avait prévu de vendre pour donner un bonus aux créanciers.

Certes Worldgrid c’est un CA 2023 que de 120M€, mais c’est avec Syntel la seul entité avec une marge décente et captable d’être vendue à 3 x le CA, justement grâce à la présence de logiciels pour EPR, qui valorisent selon nous Worldgrid entre 300M€ et 400M€ compte tenu de la féroce compétition entre Schneider et EDF.

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Cela confirme aussi l’inquiétude de tous les repreneurs, pourquoi Carlyle a sabré de 50% le financement de Onepoint, Pourquoi Butler a mis 30M€ seulement dans la poche, suffisamment pour faire un peu de pub à son groupe et suffisamment pour ne pas déprimer s’il les perd, et le peu de confiance qu’il affiche au projet Onepoint et à Atos.

Kretinsky n’y va que si les créanciers se couchent, quand aux banques elle n’amènent que 600M€ de liquidités, le reste est du BFR sous forme d’affacturage et les banques amènent plus d’affacturage que de factures légalement affacturables, car pour affacturer une facture il faut signer dans le contrat une clause qui autorise Atos à céder la facture de son client et selon mes informations, entre 55 et 60% seulement des clients acceptent. Enfin affacturer une facture avec 2% de MOP c’est arriver à zéro bénéfice, frais d’affacturage déduits.

Donc tout le monde a peur d’Atos, le fait que Deloitte n’ait pas voulu certifier les comptes et ait eu recours à l’arbitrage d’ACCURACY.

Donc si Atos est obligé de vendre Worlgrid en urgence, les deux prétendants étant Schneider et EDF, c’est que le niveau de cash est désormais TRÈS en dessous de 1 milliard, probablement autour de 600M€ selon nos simulations.

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COPYRIGHTS LES ECHOS

Atos sur le point de vendre sa filiale critique de système de contrôle nucléaire

Selon nos informations, Worldgrid, la filiale hautement critique du groupe qui conçoit les systèmes de pilotage des centrales nucléaires pour EDF, est en voie d’être cédée. Le sujet sera notamment à l’agenda d’un conseil d’administration d’Atos ce mardi, après la réception de plusieurs marques d’intérêt.

Worldgrid assure avec Schneider Electric la conception du futur contrôle-commande de plusieurs tranches nucléaires, dont les EPR de Penly.
Worldgrid assure avec Schneider Electric la conception du futur contrôle-commande de plusieurs tranches nucléaires, dont les EPR de Penly. (Nathan Laine/Bloomberg)
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Par Anne Drif

Publié le 7 mai 2024 à 14:28Mis à jour le 7 mai 2024 à 16:05
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Nouvelle cession en vue, en pleine bataille pour le contrôle d’Atos. Après la reprise par l’Etat des actifs liés à la défense et aux services de renseignement, c’est un actif hautement sensible qui s’apprête à quitter le giron de l’ex fleuron informatique : Worldgrid, l’un des fournisseurs clés des systèmes de contrôle-commande pour les centrales nucléaires d’EDF, selon nos informations.

Sa filiale fournit les logiciels de pilotage et de supervision de plusieurs dizaines de tranches nucléaires en France, mais aussi au Royaume-Uni, en Russie et en Chine, ce qui représenterait 15 % du parc mondial. A l’été dernier, Worldgrid a signé avec Schneider un contrat clé pour fournir six centrales de type EPR2. C’est cette filiale d’Atos qui est aussi derrière le compteur électrique intelligent Linky des particuliers.

Des noms comme Assystems, Dassault Systems ou Scalian sont évoqués dans le marché comme possibles candidats. Worldgrid pourrait se voir valorisé jusqu’à 300 millions d’euros, alors même que sa valeur comptable dans le bilan d’Atos à fin 2022 s’élevait à 32,3 millions d’euros.

Interrogé, le groupe ne fait pas de commentaire. Cependant, selon nos informations, le sujet sera notamment à l’ordre du jour du conseil d’administration du groupe prévu ce mardi soir. A l’issue, Atos pourrait potentiellement indiquer avoir reçu des marques d’intérêts et engager des discussions avec des repreneurs.

Appel à la nationalisation temporaire

Dans leur dernier rapport d’alerte sur la situation d’Atos fin avril, les sénateurs estimaient en tout cas que la situation de cette filiale « devrait faire l’objet de la plus grande vigilance ». « La situation financière du groupe ne saurait en aucun cas mettre en péril une activité indispensable au pilotage des centrales nucléaires françaises et au renouvellement de notre parc nucléaire civil », affirmaient-ils. A l’automne dernier, les députés appelaient même à la nationalisation temporaire de Worldgrid au même titre que les actifs dans la défense d’Atos.

Il ressortait par ailleurs des dernières auditions des sénateurs que « des marques d’intérêt sérieuses ont déjà été formulées à l’encontre de cette filiale ». Pour eux, EDF et Framatome ont tout intérêt à se positionner sur le rachat avec l’appui de Bpifrance. Les sénateurs évoquaient aussi une valeur de 200 à 300 millions d’euros.

L’offre de sauvetage de l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky sur Atos examiné par le conseil d’administration du groupe dimanche soir était aussi en ligne avec cette valeur : elle faisait ressortir un prix indirect de Worldgrid de l’ordre de 300 millions d’euros sur le 1,2 milliard de produits de cession qu’il projette de redistribuer pour partie aux créanciers s’il arrive à ses fins.

Anne Drif

https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/atos-sur-le-point-de-vendre-sa-filiale-critique-de-systeme-de-controle-nucleaire-2093656

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Si vous avez subi d’énormes pertes sur Atos, sachez qu’une action en réparation est en cours de constitution sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires), pour recouvrer une partie de vos pertes par voie de justice. Cette action sera totalement gratuite pour les plaignants car nous la ferons financer auprès de fonds spécialisés qui prendront un pourcentage en rémunération et l’UPRA ne vous demandera aucun paiement ni cotisation ou autres. À ce jour, plusieurs fonds ont fait part de marques d’intérêts, mais nous n’avons pas encore de réponse définitive. La réponse dépendra du nombre de personnes pré-inscrits et des comptes audités 2023.

Afin de ne pas déstabiliser la société, cette action ne visera ni Atos, ni ses dirigeants ou ex-dirigeants, mais uniquement ses auditeurs (commissaires aux comptes) en particulier DELOITTE supposé être le n°1 mondial de l’audit, mais que l’UPRA soupçonne avoir été très complaisante vis-à-vis d’Atos avec les règles comptables en vigueur, et leur reproche d’avoir fait manquer une chance aux actionnaires de ne pas acheter l’action quand elle était surcotée vis-à-vis de sa réelle valeur et d’avoir fait manquer une chance d’avoir vendu, quand la société s’effondrait et que la comptabilité ne reflétait pas cet effondrement, en particulier une absence totale de dépréciation d’actifs en 2022.

Je rappelle qu’à la publication d’un jugement qui dirait le contraire, Deloitte est supposé avoir certifié les comptes d’Atos de manière totalement sincère, et l’avis exprimé ci-dessous est l’avis de l’UPRA uniquement et reste à l’état de soupçons tant que nos preuves n’auront été validé par un juge.

Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 10 000€, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds qui financera ce recours. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.

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