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INFO LE FIGARO – L’avionneur renonce à reprendre les activités cybersécurité et big data d’Atos. Le groupe est plus que jamais dans une situation critique.
Nouveau rebondissement dans le feuilleton Atos. Entré en négociations exclusives il y a maintenant quelques semaines avec Atos autour de la vente des activités cybersécurité et big data du groupe français, regroupées sous l’entité BDS, l’avionneur Airbus jette l’éponge.
L’information, révélée dans un premier temps par le Figaro a été rendue publique juste avant l’ouverture de la Bourse. Dans un communiqué laconique, Atos confirme avoir « été informée que les discussions avec Airbus concernant la cession de son activité BDS (Big Data & Security) ne se poursuivront pas». «Atos analyse la situation en résultant et évalue activement les alternatives stratégiques qui prendront en compte les impératifs de souveraineté de l’État français», explique également le groupe
Évidemment du côté de la Bourse, cette nouvelle a été accueillie comme une nouvelle déflagration pour l’entreprise présidée par Jean Pierre Mustier. Le cours accusait un recul de plus de 20% dans les premiers échanges sur les marchés boursiers. Endettée à hauteur de 4,65 milliards d’euros dont 3,65 milliards à rembourser dès l’année 2025, Atos comptait sur ce deal pour desserrer le nœud financier qui l’asphyxie.
Airbus jette l’éponge
Début janvier, Airbus et Atos avaient annoncé l’entrée dans une phase de due-diligence autour des activités de BDS. L’avionneur avait manifesté son intérêt dans une lettre mentionnant une valeur d’entreprise comprise entre 1,5 et 1,8 milliard d’euros. Airbus était déjà à la manœuvre en février 2023 pour reprendre 30% du capital d’Eviden, l’entité née de la scission en deux d’Atos en 2022. S’il avait fait marche arrière après la colère d’un de ses actionnaires – le britannique TCI – et les manœuvres d’une partie de la place de Paris jugeant que la présence de l’Etat allemand à son capital posait problème, l’avionneur est revenu en décembre sur le dossier.
Sa démarche bénéficiait du soutien implicite de Bercy, lequel s’inquiétait de voir des activités stratégiques incluses chez BDS – notamment des supercalculateurs utilisés pour les simulations numériques des essais nucléaires -, passer sous pavillon étranger. Mais depuis le 3 janvier – date du début de la phase de due diligence – plusieurs observateurs remarquaient que les négociations traînaient avec l’avionneur. « C’est le symptôme d’un appétit d’Airbus qui diminue», notait même un banquier influent de la place dans nos colonnes il y a quelques jours.
Ce même banquier jugeait que la dégradation rapide des résultats d’Atos sur ces pôles censés être les plus dynamiques, combiné à un doute de la part d’Airbus sur la performance des activités «supercalculateurs» logée dans BDS, étaient autant de points de réticence pour l’avionneur. Si l’état-major d’Atos, était encore confiant ces derniers jours vis-à-vis de la réalisation de ce deal, Airbus a finalement jeté l’éponge.
À lire aussi Jean-Pierre Mustier (Atos) au Figaro : «Je sais, moi aussi, être dur en affaires»
La déflagration est énorme à Bezons, du côté du siège social de l’entreprise. Avec ce retrait d’Airbus, qui succède à celui de Daniel Kretinsky pour le rachat des activités d’infogérance (TechFoundations) acté il y a quelques jours, Atos voit s’envoler deux opportunités sérieuses d’acter son désendettement. L’ex-fleuron français de l’informatique va devoir rapidement trouver une alternative, et de nouvelles pistes de cessions pour éviter la prise de contrôle de la société par les créanciers. Le mandat ad hoc confié à l’administratrice judiciaire Hélène Bourbouloux et les négociations avec le pool de 22 banques présentes sur le dossier prend à l’évidence une nouvelle tournure. « Je ne vois pas comment ils vont pouvoir échapper à une sauvegarde judiciaire », confie un bon connaisseur de ce type de dossier.
Corollaire de la décision d’Airbus, les résultats annuels du groupe dont la publication était prévue ce mercredi après avoir été repoussée fin février, sont une nouvelle fois ajournés à une nouvelle date.
https://www.lefigaro.fr/societes/airbus-jette-l-eponge-dans-le-dossier-atos-20240319
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Situation de cash estimée par le blog au 30 avril après rejet de l’accord ;
Je rappelle qu’Atos a estimé son BFR groupe minimal à 1.6 milliards d’euros (CMD 14/06/2022)
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Si vous avez subi d’énormes pertes sur Atos, sachez qu’une action en réparation est en cours de constitution sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires), pour recouvrer une partie de vos pertes par voie de justice. Cette action sera totalement gratuite pour les plaignants si nous arrivons à trouver le financement auprès de fonds et l’UPRA ne vous demandera aucun paiement ni cotisation ou autres.
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