Atos : David Layani se retire du plan de reprise, Daniel Kretinsky revient dans le jeu [LE MONDE]

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Le propriétaire de Onepoint renonce à reprendre le groupe d’informatique, ce qui relance la proposition de l’homme d’affaires tchèque.

Déjà riche en rebondissements, le dossier Atos vient de livrer son plus beau coup de théâtre. Alors que l’offre de restructuration financière présentée par l’entrepreneur David Layani et un groupe de créanciers obligataires avait été retenue le 10 juin, après des semaines de tractations, la solution a volé en éclats.

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Publié aujourd’hui à 10h06, modifié à 10h18

Temps de Lecture 3 min.

Onepoint, l’entreprise de David Layani, et ses deux alliés, le fonds Butler Industries et la société d’informatique Econocom, se sont retirés des discussions, le 25 juin dans la soirée, a annoncé Atos dans un communiqué publié le lendemain matin. « Le consortium Onepoint, Butler Industries et Econocom a constaté que les conditions n’étaient pas réunies pour conclure un accord », ont expliqué les trois associés.

Cette défection surprise remet dans le jeu l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky, dont l’offre concurrente avait été écartée par Atos, le 10 juin. « La société a reçu, le 25 juin 2024, de la part d’EPEI [le fonds d’investissement de M. Kretinsky] un courrier réitérant son intérêt pour participer à sa restructuration financière », a expliqué le groupe. Le milliardaire tchèque devra toutefois s’entendre avec les détenteurs d’obligations, auparavant associés avec David Layani, et désormais en première ligne pour reprendre Atos.

Relations tendues

Le « comité représentatif de ses créanciers obligataires (SteerCo) » a déposé une « proposition globale de restructuration financière révisée pour satisfaire la demande de liquidité à court et moyen terme du groupe », a précisé Atos. L’objectif est de signer un accord formel avec une majorité de créanciers dans le courant de cette semaine afin de pouvoir finaliser la restructuration financière à la fin du mois de juillet.

Ces obligataires, pour la plupart des fonds d’investissement spécialisés dans la dette, soutenus par plusieurs banques, se disent prêts à devenir actionnaires et à assurer la reprise du groupe, sans l’aide de M. Kretinsky. « Comme nous l’avons montré en 2023 lors de la restructuration de la dette d’Orpea, nous savons mobiliser les capitaux nécessaires et nous engager aux côtés des entreprises », explique Charles-Edouard Joseph, associé du fonds Boussard & Gavaudan, l’un des principaux membres du groupe de créanciers. Pour Atos, ils sont prêts à apporter 1,5 milliard d’euros de financement, à des taux d’intérêt très élevés. Ils ajouteront 75 millions d’euros en fonds propres. Ils ont commencé à auditionner des candidats pour la présidence et la direction générale.

Ces derniers jours, les relations s’étaient tendues entre M. Layani et ses deux alliés. L’entrepreneur avait besoin de Butler Industries et d’Econocom pour apporter 175 millions d’euros de capital à Atos. Mais, au moment de mobiliser l’argent, l’association s’est écroulée. Lâché par ses partenaires, David Layani, dont les ressources financières sont limitées, ne pouvait plus financer seul l’apport en capital. Son entourage invoque un trou plus important que prévu dans les finances d’Atos. Argument démenti par le groupe, qui assure que son « activité est en ligne avec le plan d’affaires qui a été présenté le 29 avril dernier ».

Le groupe joue sa survie financière

Le rêve de David Layani de devenir patron d’un groupe comme Atos, vingt fois plus gros que Onepoint, n’aura donc duré qu’une dizaine de jours. Le conte vire même au cauchemar. L’entrepreneur avait dépensé 80 millions d’euros pour acheter un peu plus de 11 % du capital d’Atos. Il ne récupérera rien de cet investissement.

Alors que le nom d’Atos s’affiche actuellement sur les terrains de l’Euro de football en Allemagne comme partenaire technologique de l’UEFA, et qu’il apparaîtra aussi en grand au moment des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, le groupe joue toujours sa survie financière. La trésorerie vient à manquer. Le 20 juin, le groupe a annoncé avoir obtenu de ses créanciers une nouvelle ligne de financement, d’un montant de 350 millions d’euros, « disponible d’ici à la fin du mois de juillet, afin de sécuriser de la liquidité jusqu’à la fin du processus de restructuration financière ».

Dans ce contexte, et malgré le flou politique provoqué par la dissolution, Atos devait signer, ce 26 juin, une convention avec l’Etat « visant à protéger les intérêts de souveraineté au titre de certaines activités exercées par le groupe ». Celle-ci donne à l’Etat une action de préférence au capital de Bull SA, la filiale d’Atos regroupant ses activités les plus sensibles, ce qui lui accordera des droits de représentation et la possibilité d’acheter ces actifs sous certaines conditions. En parallèle, l’Etat a déposé, le 14 juin, une offre non engageante, d’un montant de 700 millions d’euros, pour l’acquisition potentielle de 100 % des activités militaires, de supercalculateurs et de produits de cybersécurité. Il reviendra au futur gouvernement de faire prospérer ou non cette proposition.

https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/06/26/atos-david-layani-se-retire-du-plan-de-reprise-daniel-kretinsky-revient-dans-le-jeu_6243836_3234.html

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Afin de ne pas déstabiliser la société, cette action ne visera ni Atos, ni ses dirigeants ou ex-dirigeants, mais uniquement ses auditeurs (commissaires aux comptes) en particulier DELOITTE supposé être le n°1 mondial de l’audit, mais que l’UPRA soupçonne avoir été très complaisante vis-à-vis d’Atos avec les règles comptables en vigueur, et leur reproche d’avoir fait manquer une chance aux actionnaires de ne pas acheter l’action quand elle était surcotée vis-à-vis de sa réelle valeur et d’avoir fait manquer une chance d’avoir vendu, quand la société s’effondrait et que la comptabilité ne reflétait pas cet effondrement, en particulier une absence totale de dépréciation d’actifs en 2022.

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