Je n’invente rien, ça n’est pas de moi, mais la recopie texto d’un email reçu ce matin d’un salarié Atos.
Et effectivement, tout le monde l’aura constaté, le ramage ne vaut pas parfois le plumage. Si on était au foot et que je devais attribuer les notes du match, pour l’arbitre ce serait 1.5. Nulle à chier !
Peut-être qu’elle a passé son diplôme HEC à la même cession que celui de David Layani 😀 😀
C’est vrai que sur le papier, la mécanique est bien huilée, un article chaque année dans Les Echos, Challenges et Le Monde et bien-sûr le passage obligé sur BFM avec Hedwige Chevrillon + le petit surnom qui va bien « la madone des mandataires ». Sauf que là, on lui a donné le plus gros dossier à traiter de sa vie et ça cale déjà au démarrage, avec le choix de la madone malheureusement pour des tontons flingueurs. Donc la madone ne fait pas des miracles à tous les coups.
En effet, le choix des créanciers flirte avec l’abus de bien social, voire qui sait… peut-être à fond dans l’abus de bien social. Une charge d’intérêt de 500M€ par an pour les créanciers contre 140M€ pour Kretinsky… Jusqu’au 20 décembre de chaque année, les salariés vont travailler pour payer les intérêts des HF et entre le 20 et le 30 décembre pour faire la Marge Opérationnelle. Derrière, vous pouvez mettre un plan industriel de rêve, les 5 premiers % de MOP c’est pour payer les intérêt. Donc à 8% de MOP, ça fait 3% de MOP nette.
L’offre de Kretinsky était objectivement la meilleure, ça ne fait pas l’ombre d’un doute. Plus de capitaux propres, des taux d’intérêts normaux, un groupe de 100Md€ de CA un EBITDA de 7.5Md€, tout ce qu’il faut pour rassurer les clients.
Ses équipes ont certes été très maladroites dans leur communication à propos de la réduction de périmètre de Digital d’environ 50% (1300M€ sur 2800M€ de Digital) présentée comme une scission. Là ils ont merdé. L’Atos de Kretinsky c’est après retrait du souverain quand même 7.5Md€. Ca fait encore 2Md€ de plus que Sopra et 2.5x le périmètre de janvier (Eviden sans TFCo et sans BDS) que là personne ne contestait pourtant. Mais il est vrai que les coordinateurs de la plupart des syndicats étaient dans ce périmètre de 3.3Md€. Ça change un peu la donne regardé de ce point de vue 🙂 .
Ce qui est marrant, c’est qu’en janvier quand Mustier voulait vendre à la fois TFCo et BDS, donc avec un Atos à 3.3Md€ restant, pas un syndicat, pas une voix s’est élevée pour dire « hors de question ». On n’a pas entendu Mr De la Force de la CFE-CGC râler un seul instant, mais pour réduire un périmètre à 7.5Md€, là Mr De la Force hurle à la mort. Mr De la Force préfère un périmètre intact mais une dette à 4Md€ et 500M€ d’intérêt que un périmètre un peu réduit et une dette de 2Md€ et 130M€ d’intérêts.
Les fédérations syndicales ont leur logique qui n’est pas la mienne. Peut-être que Mr De La Force qui est un salarié Atos détaché à la CFE-CGC faisait aussi parti du petit périmètre conservé de 3.3Md€ dont personne ne se plaignait en janvier, alors qu’avec Kretinsky, il est peut-être dans le tout petit périmètre qui serait cédé. Comme quoi l’intérêt individuel prime toujours devant l’intérêt collectif, y compris dans les syndicats. Ainsi, quand BDS devait être vendu à Airbus, Mme Iassamen coordinatrice de la CFDT avait tout fait pour être mutée à BDS.
Objectivement le projet Kretinsky était le seul et reste le seul à pouvoir rassurer immédiatement les clients. D’ailleurs dans ses conditions pour reprendre des négociations, si Kretinsky semble avoir fait une croix sur le fait de demander à Paul Saleh de dégager le 26 juillet il a demandé à pouvoir envoyer ses troupes visiter les 100 plus gros clients dès le 26 juillet afin de les rassurer sur la solidité du groupe EPH EPT et EPEI et VESA pesant ensemble 100Md€.
En 3 slides en disant aux clients « maintenant Atos fait partie du groupe Kretinsky avec 100Md€ de CA et dispose d’une assise financière sans équivalent qui va nous permettre de retrouver la note BBB+ d’ici 3 ans. » Tous les contrats en instance d’être perdu seraient rattrapés et c’est d’une telle évidence que l’appartenance à un très gros groupe rassure, qu’il n’y a que des branques comme Paul Saleh ou des HEC madérisées comme HB pour ne pas comprendre ça.
===
L’arbitre a été tout sauf impartiale. Probablement une rancœur datant de la sauvegarde accélérée de Casino dont Hélène Bourbouloux était administratrice judiciaire et des rebondissements inattendus.
Devant la perte de 1Md€ durant la sauvegarde accélérée, perte non prévue, Kretinsky a dit à Naouri qu’il fallait vendre en urgence les hyper et super sinon il se désistait. C’était marqué dans le contrat de conciliation qu’au closing la dette et le périmètre devaient être identique à la conciliation. Donc K aurait été parfaitement en droit de se dédire. Donc Bourbouloux s’est tapé la vente en urgence de 360 hyper et super et peut-être quelques bricoles qu’on ignore.
Donc elle a chargé durant cette conciliation Kretinsky avec une violence inouïe faisant preuve d’une partialité énorme par rapport aux débords de son ami Butler dans la presse qui le lendemain du dépôt des offres se paie la pleine page des Echos pour dire que l’offre de Kretinsky est irrecevable.
Elle a défendu avec la même véhémence le Hedge Fund Boussard & Gauvadan, leader des obligataires contre Kretinsky qu’elle les avait défendues contre la caisse des dépôts et consignation dans le dossier Orpéa. Nous ignorons la nature des liens entre HB et B&G.
Bref, au lieu de dire aux créanciers : « puisque vous ne voulez pas la meilleure offre, je vais conseiller à la direction d’Atos de demander un redressement judiciaire et de dissoudre la société car votre offre arrivera à la même chose avec un an de décalage » . Et encore un an, c’est si ça se passait bien, mais il y a des chances que ça tienne même pas jusqu’au closing comme avec Casino et qu’il faille vendre Syntel ou un autre actif avant le closing.
Donc oui, je pense que même si la chose est dite un peu crument, cet Atossien a raison, « ça serait bien qu’Hélène Bourbouloux se sorte les doigts du cul » et qu’elle mate Paul Saleh dont il est maintenant clair comme de l’eau de roche qu’il s’est d’ores et déjà arrangé pour être le CEO des Hedge Funds et que tout était prémédité, Layani a servi de lièvre pour le projet industriel et Paul Saleh l’a gentiment poussé vers la sortie pour prendre sa place, scénario probablement organisé en amont.
Comme le dit Isabelle Couet dans son excellent article, « peut-on encore croire les entreprises« . En tout cas dans le genre maquereau, Paul Saleh c’est un beau spécimen ! Il l’a bien fait à l’envers à David Layani et là, c’est quasi acquis que le deal, c’est « on signe avec les créanciers et vous me gardez CEO jusqu’à mes 70 ans ».
De toute façon, à 68 ans au lieu de s’occuper de ses petits enfants, aller travailler à 8000km de sa famille, c’est qu’on est un mercenaire.
Sur ce, je m’en vais me renseigner auprès d’avocats pour savoir si ce choix léonin, d’un côté une dette de 2140M€ et 136M€/an d’intérêt pour K et 4000M€ de dette et 500M€/an d’intérêts pour les HF, ça peut être considéré comme de l’abus de bien social de la part de Paul Saleh. Mais je ne crois pas que les USA extradent. Ils aiment bien qu’on extrade chez eux, mais ne pratiquent pas trop l’inverse me semble-t-il. Donc Paul peut dormir tranquille.
Et pour l’arbitre, je crois que je vais pas en rajouter. Le titre est suffisamment parlant. Je ne vais pas vous mettre la liste de tous les articles Orpéa où elle a défendu corps et âmes Boussard & Gavaudan (leader des HF d’Atos) contre la Caisse des dépôts et consignation qui voulait que les p’tits vieux aient plus de couches. Vous chercherez vous-même.
En tout cas, l’intérêt social, ça ne semble pas être la marque de fabrique FHB à priori… Intérêts des créanciers un peu plus.
Au final, Atos aura payé très chers d’honoraires à FHB pour réduire sa dette de 70% et se retrouvera avec une dette identique à 800M€ près à celle du 31/12/2023. Puisque je rappelle que le dette au closing est de 4000M€ et non des chiffres fantaisistes cité dans la presse, qui ont oublié d’ajouter à la dette conservée la dette crée, travail que seul le blog a fait, avec Capital je crois. Atos avec un dette réduite de 15% se retrouvera par contre avec 3 fois d’intérêts en plus. Seule cerise sur le gateaux, le remboursement de la dette est différée de 5 ans dans dans 2 ans et demi refinancement à prévoir, on reviendra à zéro, de nouveaux un billet de 100M€ avec les banques-conseils et tout le tralala pour sauver Atos…
En gros, Hélène Bourbouloux n’aura servi strictement à rien à part à amener Atos plus près de faillite. C’est le point de vue du blog. Libre à vous de juger.
Il reste 28 jours on va voir si la madone a de l’amour-propre et l’amour du travail bien fait ou juste l’amour de l’argent des honoraires facturés par son cabinet à la mode. On notera aussi coté Atos que c’est toujours des banques parmi le top 5 parisien qui conseillent Atos. On ne lésine pas à la dépense côté Mustier. Il ne se fait certes pas payer, mais chaque mois depuis le début de la conciliation le 26 mars ça doit être un coup de 10M€ d’honoraires… Donc additionné aux McKinsey, Rotschild, Weinberg, Darrois, FHB… 600M€ d’honoraires depuis le 14 juin 2022, soit en deux ans pour arriver au final à payer 500M€ d’intérêts par an, soit l’équivalent du RN du temps de Thierry Breton c’est aussi une belle perf rapport qualité/prix du côté des autres conseils…
=====
Restez automatiquement averti à chaque nouvel article du blog, au rythme maximal de 3 fois par semaine. Inscrivez-vous à notre NEWSLETTER. Cliquez ici. Vous pourrez vous désinscrire à tout moment. Nous utilisons un pluggin officiel WordPress agréé CNIL.
Pensez à inscrire notre domaine bourse.blog en liste blanche, nous avons certains emails non délivrés.
=====
Si vous avez subi d’énormes pertes sur Atos, sachez qu’une action en réparation est en cours de constitution sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires), pour recouvrer une partie de vos pertes par voie de justice. Cette action sera totalement gratuite pour les plaignants car nous la ferons financer auprès de fonds spécialisés qui prendront un pourcentage en rémunération et l’UPRA ne vous demandera aucun paiement ni cotisation ou autres. À ce jour, plusieurs fonds ont fait part de marques d’intérêts, mais nous n’avons pas encore de réponse définitive. La réponse dépendra du nombre de personnes pré-inscrits et des comptes audités 2023.
Afin de ne pas déstabiliser la société, cette action ne visera ni Atos, ni ses dirigeants ou ex-dirigeants, mais uniquement ses auditeurs (commissaires aux comptes) en particulier DELOITTE supposé être le n°1 mondial de l’audit, mais que l’UPRA soupçonne avoir été très complaisante vis-à-vis d’Atos avec les règles comptables en vigueur, et leur reproche d’avoir fait manquer une chance aux actionnaires de ne pas acheter l’action quand elle était surcotée vis-à-vis de sa réelle valeur et d’avoir fait manquer une chance d’avoir vendu, quand la société s’effondrait et que la comptabilité ne reflétait pas cet effondrement, en particulier une absence totale de dépréciation d’actifs en 2022.
Je rappelle qu’à la publication d’un jugement qui dirait le contraire, Deloitte est supposé avoir certifié les comptes d’Atos de manière totalement sincère, et l’avis exprimé ci-dessous est l’avis de l’UPRA uniquement et reste à l’état de soupçons tant que nos preuves n’auront été validées par un juge.
Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 15 000€ minimum, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds qui financera ce recours. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.