Atos : des filiales intéressantes (L’INVESTISSEUR – revue belge)

Depuis 2019, le cours du fournisseur de services ICT est sous pression, en raison de résultats décevants, de dettes élevées et d’acquisitions ratées. En 2022, le conseil d’administration avait proposé un programme de scission coûteux, contre la volonté du CEO de l’époque. Les investisseurs en ont eu assez des querelles et ont massivement vendu leurs titres. Atos est maintenant de retour sous les projecteurs en raison de spéculations d’OPA et de sa meilleure performance au second semestre 2022. Les actionnaires peuvent-ils à nouveau pousser un soupir de soulagement ?

Publié le 2 mars 2023 à 17h00, avec mes remerciements à Olivier pour le forward.

Nous ne pouvons pas encore être entièrement satisfaits des résultats en 2022, mais le C.A. a de nouveau augmenté (+1,3 % à 11,3 Mrd EUR) au-dessus de nos propres attentes. La marge d’exploitation était dérisoire à 3,1%, bien loin des 10% atteints quelques années plus tôt. Le groupe a continué à brûler beaucoup de cash (bien que beaucoup moins qu’un an plus tôt) et la perte s’est élevée à près d’un Mrd EUR en raison de toutes sortes de coûts d’amortissement et de restructuration. Le carnet d’ordres constituait une belle surprise. Les clients font de nouveau confiance à Atos à plus long terme. Par ailleurs, de nombreux contrats sont renégociés ou annulés pour améliorer les marges. Parfois, cela entraîne des coûts supplémentaires, mais la nouvelle direction veut clairement se débarrasser des contrats non rentables. Pour 2023, Atos prévoit une croissance nulle du C.A., mais un retour à une marge de 4 à 5%. C’est réaliste, car une marge de 5,1% a déjà été réalisée au second semestre. Cependant, reste à voir si le groupe peut déjà atteindre un cash-flow libre positif en 2023.

Il y a un côté spéculatif : la valorisation d’Atos est beaucoup plus faible que dans un scénario de scission. Il y a quelques semaines, Airbus apparaissait comme un possible repreneur d’un peu moins de 30% du capital du pôle le plus attractiv, ‘Evidian’. Des rumeurs circulent sur une valeur de 7 Mrd EUR, un multiple de la valeur boursière actuelle d’Atos! Les actionnaires d’Airbus s’opposent à cette décision d’inspiration ‘politique’, mais si l’argent afflue vers Atos, le groupe sera à nouveau libre de toute dette. Une partie d’Evidian doit être cotée en bourse d’ici fin 2023. Atos détiendra une participation directe de 30%.

Le pôle ‘Tech Foundations’ est toujours en difficulté, mais a trois ans d’avance sur le calendrier avec une marge positive (1,3% en 2022 ; 3,6% au second semestre). Là aussi, on peut s’interroger sur sa pérennité. Fait remarquable: un acheteur potentiel s’est également présenté ici. Le milliardaire Kretinsky veut reprendre ce pôle, mais Atos devrait payer les retraites (en Allemagne) et se restructurer. Une opération qui n’apportera donc pas d’argent à Atos. Mais en déboursant quelques centaines de millions d’euros, Atos serait quitte d’une filiale à problèmes.
La dernière question épineuse était la crainte de rompre l’engagement bancaire (3,75 fois le cash-flow), mais avec un ratio de 2,4 fois et un ratio prévu de 2,8 en 2023, Atos reste pour l’instant hors de danger. Dans ce contexte, le groupe a lancé un programme d’urgence pour vendre 700 Mio EUR d’actifs à court terme. Parmi ceux-ci, 80% ont déjà été identifiés pour être collectés d’ici mi-2024.

CONSEIL : C+3

Depuis le plancher de fin octobre, l’action a déjà fortement rebondi. En additionant toutes les filiales, Atos reste une valeur technologique bon marché et il y a donc encore un gros potentiel de valorisation. Il est toutefois important que le groupe génère d’abord un cash-flow libre positif. Atos devient spéculativement intéressant. Attention: il s’agit d’un placement avec un risque supérieur à la moyenne (3).

https://investisseur.lecho.be/conseil/Atos-360115841

 

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