Atos : Et maintenant ? – Partie 2 – Un premier Profit Warning avant même la signature du plan de sauvegarde [Article-blog]

 

Le blog a procrastiné après la Partie 1, la Partie 2 était sur un Profit Warning non pas à venir, nous n’avions pas eu de fuite sur le communiqué de ce lundi 2 au matin, mais sur le profit Warning déjà contenu dans les chiffres fantaisistes d’Atos du business plan du 29 avril. Mais là, ils ont fait fort. Ils signent à l’arrache les 67% des suffrages exprimés (mais pas la majorité sur les suffrages totaux). Et pim, une fois les 350M€ de IF2 reçu, ils nous sortent un méga profit warning, mais qui ne change rien à la restructuration. Ben oui, ça ferait désordre si les créanciers du coup changeaient d’avis avant le jugement. Donc un profit warning magique, qui ne change pas les besoins en liquidités !! Trop fort la DAF Atos.

Nos détracteurs diront que c’est un peu facile de dire après coup que nous allions annoncer un profit Warning, je répondrais simplement qu’il y a une preuve c’est que dans la partie 1 publiée depuis 7 jours, j’y explique que le Business plan, (donc le CA et la marge d’Atos) relevait de la science-fiction.

Si ça, c’est pas faire un Profit Warning sur les chiffres d’Atos !! Qu’on me dise ce que c’est.

Je crois même que j’ai ajouté dans cet article que la probabilité de réaliser le business plan était de 0.00% et que la valeur d’Atos était de 0.00€ puisque ses dettes financières sont nettement supérieures à celles de ses actifs et y compris post-restructuration.

J’ai donc par procrastination, même si je rappelle que le blog est bénévole et gratuit (ceux qui veulent participer aux frais techniques de 2500€ par an, peuvent le faire dans la rubrique Tirelire), manqué l’exclu d’annoncer son profit Warning avant qu’Atos ne le fasse ou Atos sentant la partie 2 arriver, a anticipé 🙂

MAIS, ce qui est bien avec Atos, c’est que leurs projections sont tellement fantaisistes, et irréalisables même après révision, c’est que je vais pouvoir faire une Partie 3 avec un Profit Warning du Profit Warning d’Atos.

Cette entrée en matière étant faite, revenons à nos moutons.

Dans la partie 1, nous avons parlé de l’attentisme quant au processus de restructuration.

Dans cette partie 2, nous allons parler du business.

Je rappelle le business plan d’Atos présenté en parallèle des besoins en liquidités et abandon de dette, et après je montrerai les ajustements réalisés.

C’est ce business plan que nous caractérisons comme business plan de science-fiction.

Pourquoi ?

 

Je rappelle la jurisprudence Sopra-Steria. En 2014 Lorsque Sopra qui a absorbé Steria (à la barbe d’un Thierry Breton furieux), plus gros qu’elle, et avec une MOP poussive de 6%, elle a augmenté la MOP de Steria d’environ 50 points de base par année et a mis 10 ans pour ramener le groupe fusionné avec initialement 9% pour Sopra et 6% pour Steria en 2014 à 9% pour l’ensemble du groupe en 2023.

On voit, lorsque l’on regarde la concurrence, que des croissances de 0.5 à 0.7 points par an sont des chiffres maximum year to year dans le secteur des ESN.

Il n’y a pas de précédent dans les ENS françaises de société ayant passé, par exemple, de 5.4% à 7.9% ou de 7.9% à 10% (9.9). C’est pour ça que c’est du business fiction, il n’y a aucun précédent de croissance si rapide de la marge opérationnelle.

D’autre part, il n’y a dans ce business plan aucune trace du plan de restructuration de TFCo et de Eviden décidés le 14 juin 2022 et dont le relicat s’élève à 850M€.

La chance qu’a Atos lors du passage au Tribunal de Nanterre pour faire valider le plan de sauvegarde, c’est qu’il n’y aura pas de partie civile, juste Atos, les créanciers et le juge. S’il y avait un représentant des actionnaires et qu’il explique avec un audit comptable à l’appui sur des comparatifs avec d’autres ESN il est impossible de réaliser un tel business plan, Atos serait recalé à coup sûr.

Mais avec du business fiction, tout est possible. Quant à la pertinence des business plans d’ACCURACY, le 26 mars ils disent 2.5Md€ de dépréciations et le 30 juin ils rajoutent 1.6Md€. Changement d’avis de 1.6Md€ en 3 mois, c’est fort !!! Donc ça a l’air d’être des gars qui ont l’optimisme dans l’âme.

Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, je souhaiterais faire une parenthèse sur la sauvegarde accélérée et une petite coquille qui s’était glissée dans la partie 1 de mon article suite à un changement de la loi en 2021 et je remercie le membre qui m’a signalé cette coquille.

Avant 2021, la sauvegarde accélérée durait 3 mois non renouvelables. Désormais, c’est plus court, c’est de 2 mois, mais renouvelable une fois. Ma petite coquille, que j’ai corrigé depuis, c’est durant quelques heures, j’avais marqué 3 mois renouvelable une fois, ce que faisait 6 mois en tout, alors que ce sera 4 mois au total.

D’autre part, l’erreur qui pourrait être faite (et j’avoue l’avoir faite sur de précédentes affaires, raison pour laquelle je l’explique) est de penser que le jugement qui valide le plan de sauvegarde accélérée, conclut aussi le plan de restructuration et on pourrait à fort juste titre imaginer que le jugement validant le plan de sauvegarde, est ce fameux « closing », expression que j’ai souvent utilisé ces derniers mois, en faisant une micro-erreur sémantique, puisque que « le closing » n’est pas le dernier jour de la sauvegarde accélérée, mais le dernier jour de la restructuration, car entre le jugement validant le plan de sauvegarde et le closing, il y’a de nombreuses opérations très complexes, telles que créations de nouvelles actions, conversion de dette en actions, abandons de créances, etc…  Mille excuses pour cette mini-erreur qui reste un détail très technique et qui ne change pas grand-chose au déroulé du dossier.

Je rappelle que la sauvegarde accélérée est un mécanisme juridique de protection, qui autorise la société à faire défaut sur sa dette financière jusqu’à la validation du plan, et qu’une fois le plan validée, il n’y aura plus de risque de défaut court terme puisque les échéances sont toutes repoussées et la société pourra continuer normalement son activité durant les 2 à 3 mois entre le jugement du plan de sauvegarde et le transfert de propriété, avec malgré tout la surveillance stricte, jusqu’au closing des administrateurs judiciaires.

Je rappelle à toutes fins utiles, ce que a été jugé pour l’instant, c’est si les conditions étaient requise pour l’entrée en sauvegarde accélérée via la présentation au juge d’un accord dit de Lock-Up, mais c’est seulement le 15 octobre (attention aux décalages de dates avec l’ami JP, c’est un familier en la matière, la réunion de la dernière chance avec Kretinsky a été décalée 7 fois !!) et le délibéré du 24 juillet a juste validé l’entrée en sauvegarde accélérée.

La présentation des résultats 2023 a été décalée deux fois, le 4ème volet d’ACCURACY a eu beaucoup de retard et le Lock-Up qui devait être signé le 11 juillet l’a été le 22 juillet en fin de soirée (pour les retardataires). Je mets un billet de 100€ sur la table que la date du 15 octobre sera reportée.

Entrée en sauvegarde accélérée un peu originale d’ailleurs, car la société n’aurait pas été en mesure de présenter un accord de Lock-Up qui aurait recueilli la majorité des 2/3 des créanciers selon une de nos sources, d’ailleurs cette information ne figure nulle part sur le site d’Atos, la société se contentant de parler de « majorité des créanciers ».

Pour passer outre cet obstacle, la société aurait utilisé le concept de majorité des 2/3 des suffrages exprimés, soit environ 62% des suffrages totaux. Il semblerait que la BCE et un autre créancier dont nous ignorons le nom, n’aient pas souhaité s’exprimer pour le vote du Lock-Up et qu’en prenant en compte seulement les suffrages exprimés, ces 62% se seraient transformés en 67% des suffrages exprimés, selon une source connaissant bien le dossier. Et dire que HB nous a vendu son sondage, comme l’arme idéale. Quelle escroquerie intellectuelle…

Une fois la société sortie de la sauvegarde accélérée soit au plus tard le 24 novembre, il restera un certain nombre de mesures à réaliser sous la tutelle de 2 administrateurs judiciaires et d’un mandataire judiciaire, pour vérifier que la société applique stricto-senso ce qui a été décidé dans le plan de sauvegarde, notamment la fameuse AK, et ce n’est qu’au closing, dernier jour de la restructuration et une fois le chèque de 1650M€ versé, que les nouvelles actions, à priori entre 70Md et 100Md seront créés et que le lendemain matin que les nouveaux propriétaires seront aux commandes de la société. Durant les 2 à 3 mois de l’exécution du plan de Sauvegarde, ce qu’auront les créanciers, ce seront des warrants, options sur actions, puisque tant que l’argent ne sera pas dans les caisses, les actions ne seront pas créés.

Atos a annoncé espérer faire ce transfert de propriété entre le 2 janvier et le 20 janvier à lire leur communiqué du 2 septembre (site Atos.net). Dans ce cas de figure, l’idéal est que le closing coïncide avec la clôture de l’exercice. Si ça n’est pas le cas, ça veut dire que ce sera surement plutôt vers le 20 janvier. Si j’étais eux, je zapperai l’AK de 233M€, qui à part 2 pelés 3 tondus, ne sera probablement pas souscrite, et ça leur fera gagner du temps. En plus ils vont devoir ramper devant l’AMF pour avoir le visa si ils l’ont…

Au fait, est-ce que Mme Barbat-Layani s’est remis dans le dossier maintenant que son homonyme David Layani n’est plus dans le coup ? Elle s’était déportée à cause de l’homonymie, ce qui avait surpris pas mal de monde. Si certains sont au courant, je suis preneur.

Le closing est le dernier jour de la restructuration. Ainsi dans le dossier Casino, le jugement validant la restructuration a eu lieu le 26 février 2024, le closing a eu lieu le 27 mars 2028 et Mr Palazzi nouveau PDG nommé par Daniel Kretinsky a pris commande de l’entreprise le 28 mars au matin.

En aucun cas le jugement prévu par Jean-Pierre Mustier le 15 octobre ne va transférer la propriété d’Atos aux créanciers, même si le plus gros aura été fait. En effet, si le jugement est validé, il validera les conditions précises du transfert de propriété qui seront infiniment plus détaillées que l’accord de Lock-Up ou le plan de refinancement publié le 30 juin dernier sur le site Atos compte environ 30 pages. Le plan de Sauvegarde de Casino, pour indication, comptait 300 pages.

Par contre, Quel que soit le contenu du plan, jusqu’au transfert de ce que j’appelle « les clefs du camion », le chef ce sera JP et le board actuel. Ces 2 ou 3 mois après le jugement, sont une période très traumatisante pour les repreneurs, même si vous vous doutez que j’ai pas d’état d’âme sur leur sort, car la direction actuelle, JP Mustier, peut massacrer le business, laisser via une mauvaise gestion des RH partir de nombreux talents… et on n’est pas dans la situation de Casino où il y avait au bout du tunnel la carotte de faire partir d’un groupe de 100Md€ (le groupe de Mr Kretinsky), mais la simple carotte d’être de « la chair à canon » de fonds vautours désireux de faire prospérer leurs obligations acquises pour beaucoup pour une misère à 20% du nominal.

Entrons dans le vif du sujet.

Vous vous doutez que dans cette partie 2 en mettant en entrée le plan initial d’Atos, j’avais prévu de le démonter en long en large et en travers et Atos m’a pris de court en ce flagellant lui-même avec ce profit Warning ce lundi 2 à l’aube. Néanmoins, en partie 1, j’ai suffisamment expliqué que c’était un plan de science fiction, pour que vous me donniez à postériori la primeur d’avoir annoncé ce Profit Warning une semaine avant Atos.

Ce que l’on me dit en interne, c’est tout le monde sait que le business plan est irréalisable, l’ancien tout comme le nouveau, mais personne n’a les couilles d’aller voir la DAF et leur dire, « y compris en haut lieu, comme xxxxxx ou comme xxxxxx ou comme xxxxxx qui savent très bien que c’est irréalisable mais ils se chient dessus d’aller le dire en haut lieu de peur de perdre leur job ».

Maintenant la question qui tue ?

Pourquoi Atos n’a pas révisé son business plan de manière réaliste et est resté dans des estimations que le blog juge fantaisiste. Par exemple, l’estimation de décroissance 2024 était de -3.3%. Elle est passé à -4%. Nous estimons nous qu’elle sera entre -5.5% à -6%. C’était tellement simple pour JP de charger Paul Saleh et de mettre des vrais chiffres.

Réponse : Parce que ce sont des mauvais tout simplement. Mustier est aussi mauvais que Saleh, juste menteur et pas mythomane. Si Mustier était bon, il n’aurait pas attendu 6 mois pour virer Saleh surtout quand la lettre A nous dit que leurs relations s’étaient fortement dégradées. C’est vraiment un mystère d’avoir choisi Saleh à la place de Bihmane.

Voici le plan révisé :

Seulement il y a un hic. Il n’y a pas dans le tableau d’Atos la variation du fonds de roulement, lié non pas à « l’optimisation du BFR » (enculage de mouche), mais au changement fait de force par les fournisseurs qui demandant à 90% à être désormais payés par virement avant expédition pour ne pas dire 95%, ou acompte si sous-traitance. Y’a que Microsoft qui est encore un peu clément.

À lire Atos, dans son business plan, on a l’impression qu’Atos n’a pas eu besoin des 800M€ de prêt intérimaire, du chèque de Worldgrid à venir en novembre, sauf si…. (voir article l’ombre d’un doute).

Le changement de fonds de roulement en janvier et février, Atos a pu l’absorber avec le cash présent au 31/12, mais après février, elle a du appeler au secours… oui ou non ?

 

Voici notre tableau à nous, J’espère que vous n’allez pas trop tousser JP, mais avec les creux que vous vous êtes pris en janvier dans l’atlantique, c’est pas un tableau Excel qui va vous faire tomber de votre siège.

Erratum, j’ai oublié de baisser les impôts, mais l’incidence est marginale.

J’ai également oublié de mettre les 75M€ d’AK backstoppé, quant à la partie non backstoppé à part quelques kamikazes elle ne sera pas souscrite, sans parler du visa que l’AMF serait bien avisée de ne pas donner si elle me lit, tellement cette AK est déloyale.

Par contre j’ai volontairement enlevé en 2026 le CA provenant des 1Md€ d’actifs souverains amenés à être cédés au S2/2025. Sans cette cession, on ne passe pas le 31/12/2025, c’est case Tribunal.

Pour ceux qui trouveraient que je suis trop sévère, Nicolas David de ODDO BHF a déclaré à l’AGEFI DOW JONES que les estimations d’Atos même après révisions, étaient encore beaucoup trop optimistes.

Nous avons significativement ajusté le T4 2024 pour lequel nous pensons que Eviden sera en perte. Dans le CA, nous pensons qu’Atos n’a pas pensé à enlever la perte des 120M€ de FEDEX avec très forte marge, ni au S2/2024, ni en 2025. Idem pour la perte de Johnson et Johnson et de quelques contrats que nous avons cité dans de précédents articles et sur lesquels nous ne nous étendrons pas.

Les -850M€ de variation de fonds de roulement en 2025 c’est la restructuration de TFCo 700M€ et Eviden 150M€, jamais terminés et impératifs pour augmenter la marge.

Le chiffre en 2024 c’est le niveau nécessaire pour ramener le cash à 1400M€ seuil minimal selon nous.

Ou plutôt, nous pensons qu’Atos a probablement triché et a enlevé FEDEX du périmètre comparable. Non, erreur, il s’agit d’un contrat perdu, pas d’une vente d’actif comme STT, c’est le même périmètre donc. Le chiffre de -4% est une plaisanterie. Sur le seul T4/2024 nous nous attendons à plus de -10%. Comme Atos sera en sureffectif, le taux d’occupation des consultants sera exécrable et la marge opérationnelle sous les 2% sur l’année. Sauf si la DAF Atos nous fait le coup, ils en seraient capables de passer les consultants inoccupés en charges exceptionnelles.

Nous pensons qu’il faudra 5 ans pour retrouver la confiance des clients et en 2026 et 2027 nos prévisions de MOP sont presque 50% inférieures à celles d’Atos, il ne s’agit pas d’une erreur. Le marché hormis l’intelligence artificielle est en train d’arriver à une phase de maturité et l’AI, tout comme le cloud est déjà raflée par les américains.

Quant à l’estimation 2025 de la DAF, elle est fantaisiste puisque le book to bill est catastrophique, le taux d’occupation des consultants sera aussi exécrable et la MOP très mauvaise. Seule bonne nouvelle, il ne devrait plus y avoir de contrats à perte chez TFCo qui soutiendra le navire Eviden en déshérence. Et si Atos licencie en 2025 elle ne sera pas en mesure en 2026 de réaliser les contrats signés en 2025.

Si les clients croient au discours de la nouvelle direction, la reprise de CA se fera seulement en 2026 quand le FCF sera à zéro. Néanmoins, Atos a oublié d’enlever Worldgrid et les actifs souverains. Le plan est insoutenable sans la vente des actifs souverains. Kretinsky en faisant une clause sine qua non de sa lettre d’intention et tout le monde a compris que c’était le seul qui avait compris quelque chose au dossier Atos. La Bourbouloux, elle, a la rue complète, grosse erreur de casting.

Avec notre plan, il manque 1.5Md€ de cash à Atos, pour tenir jusqu’à 2027 (un peu moins avec nos erratum, soit environ 1.3Md€ de cash manquant, raison pour laquelle nous valorisons Atos à 18 mois à 0.00€, c’est-à-dire démantèlement, liquidation, faillite… sauf à revoir dans l’urgence et en profondeur le plan de sauvegarde avec des intérêts divisés par 3 ou le coup de fil à un ami (Kretinky)…

En ne remboursant pas au 1er janvier IF1 et IF2, Atos gagnerait une année, mais serait asphyxiée très vite par les 15% d’intérêt sur ce prêt de 725M€ et il manquerait toujours 400M€ de cash en 2025.

Bilan, sauf à changer le plan à la dernière minute, la mort d’Atos est annoncée.

Il manque les 700M€ de moins que Kretinsky ne donnait pas aux créanciers et les 700M€ qu’il apportait en plus en fonds propres. Il avait raison sur tout, les guignols à la tête d’Atos et les conciliateurs et autres mandataires ont eu zéro pointé sur ce dossier. Copinage à donf. Et si le juge le valide, ce serait probablement aussi par copinage, ou qu’il aura la flemme de lire les 300 pages du plan.

Pour ceux qui auraient un doute, j’ai déjà mis en crédit les financement de New Money et financement intérimaire. Le 1.5Md€ qui manque c’est après les nouveaux financements prévus.

Oui j’ai la prétention de dire que comme Kretinsky, il y avait un trou de 3Md€ et le plan bâtard accepté n’en finance que la moitié. Mais avec un business plan de science-fiction, vous pouvez prédire n’importe quoi, 15% de MOP en 2027…  Et si vous avez des créanciers suffisamment cons pour vous croire, les créanciers méritent les pertes qu’ils vont subir dans 2 ans quand il ne restera plus de collatéral en sécurité.

Et bien sûr aucun facteur de risque. Est que AMEX (American Express) le plus gros client d’Atos va accepter de rester dans une boite CCC. Car les représentant de la concurrence, ça ne doit pas « taper », mais « cogner » à la porte d’AMEX pour proposer des prix inférieurs avec plus de garanties. Et là, si AMEX s’en va, Syntel ne sera qu’une petite boite minuscule, plus petite que Onepoint, avec 400M€ et qui vaudra 700/800M€, ce que nous l’avons valorisé dans notre article précédent. Je ne dis pas que le départ de AMEX est acté et j’ai aucune info à ce sujet. Je dis que c’est une probabilité très importante de facteur de risque, d’environ 60% qu’une si grosse enseigne laisse un si gros CA dans une société si fragile à l’échelle du groupe et même à l’échelle de Syntel qui est passée de 960M$ à 600M$ et que de mémoire le contrat a été signé en 2013 ou 2014, donc on ne sait pas s’il a été renouvelé.

Vous comprendrez mieux maintenant pourquoi Kretinsky voulait vendre la moitié de Digital, même si, reconnaissons qu’il a été très maladroit dans sa communication et a dans un premier temps laissé le dossier géré par ses lieutenants qui ont pu laisser comprendre à ceux qui n’ont pas lu la lettre d’intention en détail que la scission Eviden TFCo allait avoir lieu, alors qu’il s’agissait surtout de réduire le périmètre Eviden et notamment les parties à faible marge de Digital, pour financer la transformation de TFCo.

Donc messieurs les créanciers, j’ai le déplaisir, de vous annoncer que selon le blog, votre plan sans amendements majeurs, amènerait avec certitude Atos à la faillite.

1/ Déjà vous vous ne trouverez pas de DG cador. Donc c’est Dominique Cerruti qui prendra le poste à la fois de président et de DG. Il n’est pas fait pour. Président oui, DG non clairement.

2/ Durant nos 4 entretiens en septembre 2023 avec Bernard Bourigeaud, nous avions dressé le portrait robot du DG idéal. Bernard Bourigeaud, pourtant 79 ans avait dit « maxi 65 ans pour le président du board » (plus que 1 ans et demi JP !) et « moins de 55 ans pour le DG ». Je rappelle que quand on est dans un domaine ultra-high tech, en vieillissant, nos neurones sont moins réceptifs à la ultra-haute technologie et à ses avancées.

3/ Un pur produit ESN avec minimum 15 ans d’expérience dans des ESN. Altran n’est pas une pure ESN et les expériences chez IBM ne sont pas très clairement décrites sur son CV.

Aucun cador ne prendra le risque de redresser Atos, sinon ce ne serait pas un cador mais un « mention passable », car ça voudrait dire qu’il serait libre.

Et si le candidat n’est pas libre, aucun dirigeant sensé ne prendra le risque de faire ce job de kamikaze à part payé 10M€/an et méga parachute. Même pour 3M€ par an, je suis pas sûr que je le prendrais… 😀

Mustier a été suffisamment stupide pour laisser partir Nourdine Bihmane en lui faisant subir l’humiliation de nommer cet abruti de Paul Saleh lors du départ d’Yves Bernaert, alors que TFCo n’étant plus cédée, le poste de DG groupe lui revenait de fait. Mais un français magrébin binational comme DG pour un bon français de souche qu’est Mustier, ça le faisait probablement pas, car en cherchant bien, je ne vois pas d’autre explication. Il a ramené TFCo de -1% de MOP à +4% quand Oliva amenait Eviden de 8% de MOP à 2% de MOP. Qui d’autre pouvait redresser Atos.

Contrat remplit à 100% pour Bihmane. Les mauvaises langues disent qu’il a tiré à lui TS qui devraient faire partie d’Eviden. Ben, vous à Eviden, vous aviez Syntel, ça a été dépecé et c’est pas Bihmane qui l’a fait. Vous allez voir cette année Syntel, sans STT et sans FEDEX, ça va vous faire très très bizarre à Eviden… la MOP T3 et  T4… surtout T4… J’ai dis ça, j’ai rien dit…

Et c’est un secret de polichinelle que Meunier ne lui a jamais laissé pendre la moindre décision sur Eviden. Donc 100% du mérite de TFCo revient à Bihmane et 100% de la catastrophe Eviden revient à Meunier-Oliva. En fait tous ces financiers qui se sont succédé en incluant celui en place ont massacré Atos, à la limite du sabotage. La seule consolation, c’est que les créanciers au lieu d’accepter les 20% de Kretinsky, vont se prendre 100% de perte au final.

Quant au dernier des mohicans, Carlo D’Asaro Biondo, je le connais peu, il semble s’être dévoué corps et âmes pour Atos, mais il n’a pas le don d’ubiquité, et à le mettre DG de TFCo et Eviden et COO groupe et ci et ça… il ne pouvait pas faire tout, tout seul.

Messieurs les créanciers, je serais vous, je prendrais mon tel et j’appellerais Kretinsky pour savoir s’il vous donnerait encore 15% de vos créances 😀 😀

Quant à lever l’ombre du doute que nous avons mentionné dans notre article « l’ombre d’un doute« , pas un mot à ce sujet dans le communiqué de lundi 2. Allez dernière chance pour le 9 septembre.

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Si vous avez subi des pertes en tant qu’actionnaire ou ancien actionnaire d’Atos, ou en tant que porteur d’options donnant droit à des actions, sachez qu’une action en réparation est en cours de préparation. Des informations complémentaires sont disponibles sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires). Notre association tente, pour la première fois, de lancer une action groupée financée par des fonds spécialisés dans le financement de contentieux. Il s’agit d’une première en France dans un dossier où des manquements à la réglementation boursière et comptable sont suspectés. Et il s’agit aussi d’une chance pour les plaignants puisque cette action est sans aucune avance de fonds, ni aucun engagement financier, hormis en cas de victoire.

La France connaît un précédent significatif de financement de contentieux par des fonds spécialisés. Ce précédent fait suite au gel des avoirs du fonds H20, consécutif à une violation de la réglementation applicable aux gestionnaires de fonds d’actifs. Bien que ce précédent soit quelque peu différent du nôtre, les discussions avec les fonds initiées dès février avancent car il y a de l’intérêt pour pénétrer un nouveau marché en France. Ces discussions sont donc longues en raison de l’absence de précédents, mais elles progressent.

En résumé, que vous soyez actionnaire ou porteur d’options donnant droit à des actions, vous pouvez espérer recouvrer une partie de vos pertes et vous joindre à la cause sans qu’aucun versement de votre part ne soit nécessaire. La réussite de l’action dépendra du nombre de « pertes éligibles » que nous pourrons rassembler. Le caractère éligible ou non des pertes dépend de l’issue des investigations sur les comptes du groupe ces dernières années. Si vous n’êtes pas encore préinscrit sur le site de l’UPRA, il est encore temps de le faire. Un site web sera entièrement dédié à l’action, on espère courant automne.

Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 10 000€ minimum, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… qui vont se monter en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds de litige. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.

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