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Compte tenu de la situation financière particulièrement tendue du groupe, les banques pèseront lourd dans tous les scénarios. Certains créanciers obligataires envisageraient de s’allier avec le premier actionnaire.
Par Florian Dèbes, Gwénaëlle Barzic, Anne Drif
Dans la semaine du 8 avril prochain, ses dirigeants seront bien à la manoeuvre pour présenter aux créanciers leurs desiderata sur les points structurants de la discussion, notamment la part de dette qu’ils espèrent renégocier ou repousser et l’ampleur d’une éventuelle augmentation de capital. « Mais ce n’est évidemment pas ce qui se passera ensuite, la négociation sera rude », anticipe un analyste financier.
Une éventuelle prise de contrôle des créanciers
Dans cette partie de poker menteur arbitrée par Hélène Bourbouloux, la grande spécialiste des restructurations de l’impossible, les créanciers auront au départ les meilleures cartes. De fait, l’échec de la vente des activités d’infogérance (Tech Foundations) au milliardaire Daniel Kretinsky, puis celui des discussions avec Airbus sur une cession de l’entité Big Data and Security (BDS), ont mis du plomb dans l’aile à l’idée qu’Atos pourrait trouver tout le cash dont il a besoin en se coupant un bras.
« Le côté apprenti sorcier du M&A qui dure depuis deux ans sur fond de valse des dirigeants, c’est terminé. Il faut passer à autre chose », dit-on du côté de certains détenteurs d’obligations qui pronostiquent une restructuration façon Europcar ou Vallourec, avec prise de contrôle des créanciers.
Allers-retours entre les parties
Certains envisageraient d’ailleurs de s’allier avec le premier actionnaire d’Atos, le fondateur de Onepoint, David Layani. L’une des pistes qui tient la corde serait d’injecter plus de 2 milliards d’euros d’argent frais pour permettre à Onepoint de monter à 30 % du capital, contre un peu plus de 11 % aujourd’hui, et aux créanciers à 40 %. « Les créanciers n’agiraient pas en consortium, ce qui laisserait à David Layani le contrôle de fait », confie une source au fait des discussions.
Mais plusieurs autres acteurs sont sur les rangs, sans pour l’instant avoir abattu leurs cartes. Daniel Kretinsky ne ferme pas la porte au cas où sa participation serait sollicitée, tandis que le nom du canadien CGI est aussi fréquemment cité. Du côté de Sopra Steria, en revanche, on dément travailler sur une offre. « En réalité, il va y avoir diverses propositions et il y aura des allers-retours entre les différentes parties pour aboutir à une solution », explique-t-on chez Atos.
Dilution des actionnaires
Compte tenu de la situation financière particulièrement tendue d’Atos, les banques pèseront lourd dans la décision finale, d’autant que le groupe informatique a indiqué ce mardi discuter d’un « financement intérimaire » afin de s’assurer « un coussin de liquidité supplémentaire » pour tenir jusqu’à la conclusion des négociations.
Attentif à l’évolution du dossier, l’Etat a pour sa part indiqué qu’il présenterait dans les prochaines semaines une solution nationale de protection des activités stratégiques d’Atos. Il s’agit notamment de celles logées dans BDS, soit une partie de cette entité dont la valeur totale pour les analystes tourne autour du milliard d’euros. L’Etat étant à la recherche d’un partenaire, le nom de Dassault circule. Bpifrance ne ferme plus non plus totalement la porte. Les actionnaires, notamment ceux regroupés dans l’Udaac (Union des actionnaires d’Atos constructifs), poussent de leur côté pour un recentrage de l’entreprise en Europe et donc une vente des activités américaines.
Les actionnaires ont évidemment intérêt à toute vente qui limiterait la taille de l’augmentation de capital envisagée, même s’ils refusent également de brader des actifs. Dans ce dossier à très faible visibilité, l’une des seules certitudes est que les actionnaires qui ne pourront pas apporter d’argent frais perdront des plumes. « Dans tous les cas, le refinancement nécessitera une restructuration de la dette qui entraînera une annulation significative de la dette par les créanciers, impliquant une dilution massive pour les actionnaires », souligne dans une note Nicolas David, analyste chez Oddo. Pour les créanciers, ce sera perdre pour éventuellement gagner.
Florian Dèbes, Gwénaëlle Barzic et Anne Drif
https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/chez-atos-la-balle-est-dans-le-camp-des-creanciers-2085247
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Services informatiques, restructuration financière, Atos : au fil de l’épée
Atos a effacé la moitié de ses survaleurs d’acquisition en trois ans. Les 2,65 milliards d’euros de dépréciations de goodwill et de divers actifs de l’an dernier semblent avoir été calibrées pour laisser le groupe avec des fonds propres juste dans le vert, de 55 millions.
Par Les Echos
Malgré les précédents d’une dilution supérieure à 99 % chez Casino et Orpea, les investisseurs en Bourse, eux, ont étrangement fanfaronné dans de gros volumes (+0,73 % en clôture après une baisse de 10 % en séance).
Le coût faramineux de la scission qui n’a pas eu lieu
A 192 millions d’euros, le sous-traitant informatique des JO capitalise toutefois trois fois et demie les fonds propres de 55 millions laissés au bilan après le passage au fil de l’épée des survaleurs d’acquisitions (pour 2,55 milliards) et diverses charges (900 millions), dont 352 millions pour la séparation, en vain jusqu’ici, de Tech Foundations.
En trois ans, Atos aura certes effacé la moitié des goodwills témoignant d’emplettes trop chèrement payées. Il reste à voir si d’autres mousquetaires des services informatiques y verront une opportunité. Le D’Artagnan de l’histoire, David Layani (OnePoint) , aura certainement à coeur de valoriser ses 11,4 % du capital.

À NOTER
A 1,72 euro à la clôture mardi, le titre Atos est encore très au-dessus des 20 centimes et 27 centimes d’euros visés respectivement par la Société Générale et par AlphaValue.
https://www.lesechos.fr/idees-debats/crible/services-informatiques-restructuration-financiere-atos-au-fil-de-lepee-2085255
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Si vous avez subi d’énormes pertes sur Atos, sachez qu’une action en réparation est en cours de constitution sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires), pour recouvrer une partie de vos pertes par voie de justice. Cette action sera totalement gratuite pour les plaignants car nous la ferons financer auprès de fonds spécialisés qui prendront un pourcentage en rémunération et l’UPRA ne vous demandera aucun paiement ni cotisation ou autres. À ce jour, plusieurs fonds ont fait part de marques d’intérêts, mais nous n’avons pas encore de réponse définitive. La réponse dépendra du nombre de personnes pré-inscrits et des comptes audités 2023.
Afin de ne pas déstabiliser la société, cette action ne visera ni Atos, ni ses dirigeants ou ex-dirigeants, mais uniquement ses auditeurs (commissaires aux comptes) en particulier DELOITTE supposé être le n°1 mondial de l’audit, mais que l’UPRA soupçonne avoir été très complaisante vis-à-vis d’Atos avec les règles comptables en vigueur, et leur reproche d’avoir fait manquer une chance aux actionnaires de ne pas acheter l’action quand elle était surcotée vis-à-vis de sa réelle valeur et d’avoir fait manquer une chance d’avoir vendu, quand la société s’effondrait et que la comptabilité ne reflétait pas cet effondrement, en particulier une absence totale de dépréciation d’actifs en 2022.
Je rappelle qu’à la publication d’un jugement qui dirait le contraire, Deloitte est supposé avoir certifié les comptes d’Atos de manière totalement sincère, et l’avis exprimé ci-dessous est l’avis de l’UPRA uniquement et reste à l’état de soupçons tant que nos preuves n’auront été validé par un juge.
Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 10 000€, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds qui financera ce recours. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.
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