EXCLUSIF : Tavares évincé de Stellantis pour ses objectifs « radicaux » [REUTEURS]

 

Le blog Atos.Bourse est un sous domaine du domaine principal bourse.blog que nous avons acquis il y a deux ans. Nous avons choisi ce nom de domaine qui ne contient pas le mot Atos parce que nous avions l’objectif à terme de diversifier le blog sur plusieurs actions.

L’actualité chargée d’Atos depuis un an avec d’abord des comptes apocalyptique le 28 juillet 2023, puis la vente de TFCo à EPEI le 1er aout, l’AK Meunier, le départ de Meunier, l’arrivée de Layani, l’annonce de possible protection de la justice le 3 janvier, le mandat Ad Hoc le 29 janvier, le CCC le 5 février, le report de la publication des comptes et l’arbitrage d’Accuracy sur la dépréciations des actifs, l’entrée en conciliation le 26 mars, l’appel d’offre pour des repreneurs le 9 avril,  la conspiration des créanciers pour ne pas choisir la seule solution valable, l’offre de Daniel Kretinsky, et finalement tout ce feuilleton NETFLIX qui est arrivé depuis,.. a fait que nous n’aurions pas pu rester le média le plus informé et le plus informant sur Atos en nous diversifiant à ce moment là.

Maintenant la restructuration arrive à sa fin. Il ne reste plus que 3 étapes, la livraison des actions nouvelles  dans le cadre de l’AK avec DPS le 10 décembre, la livraison des actions nouvelles dans le cadre de la restructuration de la dette, et enfin le closing et le versement des 1.6Md€.

Ensuite Atos vivra selon le blog une longue agonie jusqu’à une nouvelle conciliation sous 10 à 15 mois, sauf si le plan venait à être radicalement changé, ou une remontada d’enfer selon Atos et Philippe Salle qui aurait utilisé 90% de son Welcome Bonus pour prendre 1% du capital.

Nous n’avons pas vocation à faire des articles « tir sur une ambulance », des départs de talents continuent. L’arrivée de Philippe Salle n’a rien changé à cela. Certains contrats se renouvellent, d’autre non, la restructuration n’a rien changé à cela. Les nouveaux contrats signés, tombent les 36 du mois…

Toujours pas de nouvelles sur le renouvellement du plus gros contrat d’Atos, le contrat AMEX de la filiale Atos-Syntel qui représente 2% du CA d’Atos et presque 10% de contribution au FCF. AMEX est arrivé chez Syntel en 2013 ou 2014 et les contrats de Syntel sont  en général de 10 ans, donc on aurait du avoir des nouvelles du renouvellement de ce contrat vu que maintenant, le moindre petit contrat gagné  de 5M€ fait l’objet d’un communiqué de presse sur Atos.net.

Voilà donc comme nous ne souhaitons pas faire 3 à 4 fois  par semaine un genre d’article similaire au paragraphe ci-dessus, le moment nous est apparu pour commencer à démarrer notre suivi d’autres actions. Cela faisait un mois que nous avions prévu un article comparant le règne de Tavares à celui de Thierry Breton, quelques années brillantes puis passage à la mégalomanie ET SURTOUT la tyrannie et que le départ seulement début 2026 de Tavares risquait d’entrainer la société à un parcours « à la Atos ». Le CA de Stellantis a su, LUI, prendre ses responsabilité et mettre fin à l’hémoragie, comme ne la pas fait le CA mafieux d’Atos avec Elie Girard alors que mi-2020, tout le monde y compris chez le simple technicien avait compris qu’il ne faisait pas l’affaire, et idem pour Meunier, même pas notre candidat à la présidence de la république et ex-premier ministre n’a eu les couilles de convoquer une réunion du board pour soumettre au vote sa révocation.

Je rappelle la question que j’ai posé à Bernard Bourigeaud, le fondateur d’Atos peu de temps avant son triste décès il y a un an « Bernard, pourquoi aucun membre du board n’a convoqué de réunion du board afin de soumettre au vote la révocation de Meunier? » « Marc, le courage est une verte qui de nos jours est en train de disparaitre. J’écris d’ailleurs un ouvrage à ce sujet » (disponible le 6 mars et en pré-commande sur Amazon).

Aussi, n’ayant pas eu le temps d’écrire cet article, où nous allions annoncer non pas que Tavares allait partir, mais que Stellantis était sur une pente savoneuse et très dangereuse, voici un article très intéressant de Reuters paru ce jeudi 5 décembre.

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Nous avons l’intention de suivre aussi dans l’automobile Tesla, Valeo, et dans les ESN ou assimilés, Wordline. Tous vos suggestions, et avis sont bienvenus. Salariés de ces sociétés n’hésitez pas à nous contacter si vous avez des informations à nous communiquer : admin@bourse.blog

À terme, nous allons supprimer le sous domaine atos.bourse.blog pour regrouper tous les articles sous le domaine bourse.blog.  L’actualité d’Atos allant encore rester dense jusqu’à l’AGO du 30 janvier, le changement de domaine va se faire dans quelques semaines et il y aura une redirection automatique. Vous pouvez néanmoins vous abonner à la Newsletter si ce n’est encore fait pour être informé du changement.

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COPYRIGHTS REUTERS

par Giulio Piovaccari et Gilles Guillaume

MILAN/PARIS (Reuters) – Des objectifs jugés irréalistes ou destructeurs par certains membres du conseil d’administration ont provoqué la chute soudaine du directeur général de Stellantis, Carlos Tavares, qui avait pourtant reçu leur soutien total un mois avant seulement, ont déclaré à Reuters deux sources familières du sujet.

Mécontent de ses objectifs agressifs en matière de ventes et de réduction des coûts, ainsi que de ses relations conflictuelles avec les fournisseurs, les concessionnaires et les syndicats, le conseil d’administration du du géant de l’automobile a unanimement souhaité le départ de Carlos Tavares, ont déclaré les personnes interrogées.

« Quelque chose s’est cassé en novembre », a déclaré l’une d’entre elles.

Carlos Tavares a démissionné dimanche, entraînant une chute des actions du quatrième constructeur automobile mondial, qui possède les marques Peugeot, Fiat ou Jeep, entre autres.

Les détails des désaccords qui ont conduit à son éviction n’ont pas été révélés précédemment.

Carlos Tavares n’a pas répondu aux demandes de commentaires. Stellantis n’a pas souhaité commenter davantage.

Dimanche, l’administrateur indépendant Henri de Castries a déclaré dans un communiqué que des divergences de vues étaient apparues ces dernières semaines entre le DG, les principaux actionnaires et le conseil d’administration.

Le directeur général, qui ne mâche pas ses mots, a reçu en début d’année une rémunération de 36,5 millions d’euros basée sur les résultats de Stellantis pour 2023.

Il a agacé certains membres du conseil d’administration en octobre, lors du salon de l’automobile de Paris, en blâmant publiquement la direction américaine du constructeur automobile pour la baisse des ventes et l’augmentation des stocks sur ce marché, a déclaré l’une des sources. Le conseil d’administration a cependant continué à le soutenir.

En novembre, pourtant, le style effronté de Carlos Tavares a conduit à une relation « totalement intenable » avec le conseil d’administration, dont les membres représentent les principaux actionnaires Exor, la famille Peugeot et le gouvernement français, a déclaré l’autre source.

Lorsque les membres du conseil d’administration ont commencé à poser des questions plus précises sur les stratégies de l’exécutif, la réaction de Carlos Tavares a été la suivante : « vous n’interférez pas dans mon travail, ce ne sont pas vos affaires ».

Les membres du conseil d’administration, irrités, ont continué à insister auprès de Carlos Tavares, selon la source.

Ils ont été déstabilisés par ce qu’ils considéraient comme l’acharnement du directeur général à réduire les coûts, ce qui a entraîné des ruptures d’approvisionnement et suscité la colère des concessionnaires. Ces problèmes avaient été négligés les années précédentes, lorsque Stellantis réalisait des marges bénéficiaires à deux chiffres.

Ce problème, auxquels s’ajoutent d’autres, suscitent désormais l’angoisse au sein du géant de l’automobile, alors que Carlos Tavares est aux prises avec les concessionnaires, les syndicats, les fournisseurs et les gouvernements – et maintenant avec les membres du conseil d’administration.

« On ne peut pas se faire des ennemis de tout le monde », a déclaré cette même source.

EVICTION SURPRISE

Les conflits ont conduit le conseil d’administration à évincer son directeur général, sans personne pour le remplacer. Ce revirement constitue une grosse surprise, rompant avec le plan qui prévoyait une succession en douceur et le départ à la retraite de Carlos Tavares en 2026.

Le président John Elkann avait déclaré le 10 octobre que le conseil d’administration était « unanime dans son soutien à Carlos Tavares », alors même que la société se débarrassait le même jour de son directeur financier et de son responsable pour l’Amérique du Nord.

Stellantis est maintenant à la recherche d’un nouveau directeur général, qui devra s’atteler à de nombreuses tâches : stabiliser une entreprise mondiale avec 14 marques, des stocks américains gonflés et des parts de marché américaines et européennes en baisse.

Le groupe devra par ailleurs faire face à la montée en puissance des rivaux chinois dans les véhicules électriques, aux nouvelles normes d’émissions européennes et aux politiques commerciales défendues par le président élu des États-Unis, Donald Trump.

Stellantis a émis un important avertissement sur résultats à la fin du mois de septembre, ce qui a miné la réputation de Carlos Tavares en tant que leader de l’industrie dans la maximisation des marges bénéficiaires et des retours sur investissement pour les actionnaires.

Les courtiers, les experts du secteur et les clients affirment que l’entreprise s’est exclue du marché aux États-Unis et en Europe.

Les actions de Stellantis ont baissé de 43% depuis le début de l’année.

Tout au long de son mandat chez PSA, le fabricant de Peugeot, puis chez Stellantis – créée en 2021 lors de la fusion de Peugeot et de Fiat Chrysler -, Carlos Tavares était connu pour son style de direction très vertical.

Mais en novembre, les membres du conseil d’administration se sont sentis obligés de confronter Carlos Tavares, a déclaré l’une des sources.

« Là on s’est dit qu’il fallait qu’on agisse », a déclaré cette personne.

LUTTE CONTRE LES SYNDICATS, LES FOURNISSEURS, PUIS LES DIRECTEURS

Selon une source, les premiers signes de tensions entre Carlos Tavares et le conseil d’administration sont apparus ces dernières semaines à propos de la manière de gérer les règles de l’Union européenne, qui imposeront de lourdes amendes si les VE ne représentent pas au moins 21% des ventes de Stellantis en 2025.

Ceci représente bond par rapport aux 12% de VE enregistrés jusqu’à présent par cette année le constructeur automobile.

Carlos Tavares a refusé de soutenir les efforts de lobbying de l’industrie automobile visant à renégocier les règles, affirmant au contraire que Stellantis s’efforcerait simplement d’éviter les amendes.

Le conseil d’administration craignait que l’entreprise doive « diminuer massivement » les ventes de voitures à moteur à combustion pour atteindre l’objectif réglementaire, a déclaré l’une des sources.

Le personnel de l’entreprise était « totalement perdu » face à l' »irrationalité » de l’idée selon laquelle Stellantis pourrait atteindre une augmentation aussi importante de la part des VE sans encourir d’amendes, a déclaré cette personne, ce qui a incité le conseil d’administration à interroger Carlos Tavares.

Les deux sources ont utilisé le terme « radical » pour décrire les objectifs de vente de Carlos Tavares.

Carlos Tavares a également exposé d’autres projets controversés lors de réunions du conseil d’administration en novembre, déclarant qu’il voulait réduire considérablement les coûts en Europe, qui avaient déjà été « réduits à l’essentiel », a déclaré une source.

Selon cette même source, Carlos Tavares a également proposé une politique de gestion des liquidités axée sur 2024 au détriment des flux de trésorerie de 2025. Cela aurait pu exposer Stellantis à un nouvel avertissement sur les bénéfices à l’avenir, a déclaré la deuxième source.

Les membres du conseil d’administration ont également été irrités par les relations souvent conflictuelles de Carlos Tavares avec des acteurs clés de ce qu’une source a décrit comme « l’écosystème » entourant Stellantis, y compris les tensions avec « les fournisseurs, les concessionnaires, les consommateurs », les gouvernements italien et français, et les syndicats américains.

Selon cette source, Carlos Tavares considérait parfois les fournisseurs comme sacrifiables dans le cadre de sa politique de réduction des coûts, tandis que les membres du conseil d’administration s’inquiétaient du fait que le remplacement des fabricants de pièces de confiance n’était pas rapide et entraînait des perturbations.

« Vous ne pouvez pas seulement dire ‘vous êtes out’ à vos fournisseurs historiques » à des fournisseurs de longue date, a déclaré la source, qui estime que « Cela fait planer un risque sur votre capacité même à produire des voitures ».

(Reportage Guilio Piovaccari et Gilles Guillaume, rédigé par Nick Carey ; version française Florence Loève ; édité par Augustin Turpin)

Reuters

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La France connaît un précédent significatif de financement de contentieux par des fonds spécialisés. Ce précédent fait suite au gel des avoirs du fonds H20, consécutif à une violation de la réglementation applicable aux gestionnaires de fonds d’actifs. Bien que ce précédent soit quelque peu différent du nôtre, les discussions avec les fonds initiées dès février avancent car il y a de l’intérêt pour pénétrer un nouveau marché en France. Ces discussions sont donc longues en raison de l’absence de précédents, mais elles progressent.

En résumé, que vous soyez actionnaire ou porteur d’options donnant droit à des actions, vous pouvez espérer recouvrer une partie de vos pertes et vous joindre à la cause sans qu’aucun versement de votre part ne soit nécessaire. La réussite de l’action dépendra du nombre de « pertes éligibles » que nous pourrons rassembler. Le caractère éligible ou non des pertes dépend de l’issue des investigations sur les comptes du groupe ces dernières années. Si vous n’êtes pas encore préinscrit sur le site de l’UPRA, il est encore temps de le faire. Un site web sera entièrement dédié à l’action, on espère courant automne.

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