Les réserves très sévères de Atos sur sa propre augmentation de capital [Brève-blog]

 

En plus de nos réserves à nous, exposées dans les deux articles en une après celui-ci, il nous apparaissait important aussi de présenter les propres réserves d’Atos vis-à-vis des actionnaires souscripteurs sur l’espace dédié à l’AK de leur site internet. Réserves obligatoires à l’attention des potentiels souscripteurs, à savoir exclusivement les PP, pour obtenir le visa de l’AMF.

Pourquoi « exclusivement les PP » ?

C’est parce que à part les PP, Alia Iassamen et Philippe Salle, aucun institutionnel n’est assez stupide pour souscrire à cette AK, même Layani ayant eu un temps les yeux plus gros que le vente, s’est retiré à la dernière minute. Les fonds vautours et Atos font donc jouer aux PP suffisamment naïf, le rôle de la bouée de sauvetage, tout en ayant la turpitude le leur faire croire que c’est à leur avantage pour qu’ils ne soient pas dilués.

Et à lire le forum Boursorama en ce moment, les naïfs courent les rues en ce moment, attirés par l’utilisation massive des bannières publicitaires qui seront payées avec l’argent de l’AK :-D.

Aussi, peut-être qu’Atos pourrait finalement réussir à lever un peu plus que notre estimation-blog de 20M€. En tout cas, si on dépassait les 50M€ ça relèverait d’une intervention divine.

C’est toujours intéressant de comparer le discours officiel, à caractère promotionnel (voir ci-dessous), et les réserves obligatoires imposées par l’AMF (pour ceux qui n’auraient pas compris la photo d’illustration, c’est une réserve naturelle africaine 🙂 ).

Les informations après le bandeau publicitaire que l’on trouve actuellement sur Boursorama, Boursier.com et Investir (mais pas sur Zone Bourse, private joke) sont issues du site atos.net et disponibles dans le sous-domaine https://augmentationdecapital.atos.net

 

-Dans la rubrique « risques », Atos SE prévient noir sur blanc que l’action va baisser.

 

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Il est écrit noir sur blanc qu’il y a un risque de continuité d’exploitation, à savoir pour ceux qui ne connaissent pas ce terme, qu’Atos pourrait être amené, dans un futur proche à déposer le bilan, ce qui va à l’encontre de ce qu’a dit Mustier en réponse au journaliste d’investir à l’AG du 27 septembre dernier « …si monsieur, Atos est sauvée ».

Clairement, en disant cela, Atos précise noir sur blanc qu’Atos n’est pas sauvée et que c’est un risque à prendre en compte en souscrivant à l’AK, qu’Atos ne réussisse pas à se redresser et soit amenée à se mettre en cessation de paiement. Cela ne veut pas dire non plus que ça va arriver, mais qu’il y a un risque réel et présent que cela arrive, alors que ce risque de continuité d’exploitation n’a jamais été mentionné par le passé dans aucun DEU.

 

-Il est écrit noir sur blanc qu’il y a un risque que le business plan proposé par la direction ne soit pas réalisé (selon le blog ce business plan fantaisiste relève même de la science-fiction).

-Il est écrit noir sur blanc qu’il y a un risque de fuite des talents.

-Il est écrit noir sur blanc qu’il y a un risque de ne pas pouvoir attirer de nouveaux talents.

-Il est écrit noir sur blanc qu’il y a une inconnue sur les capacités de Philippe Salle à redresser Atos (risque de gouvernance).

-Il est écrit noir sur blanc qu’il y a un risque sur la culture d’entreprise, à savoir qu’Atos n’a jamais fait plus que 1% de croissance organique, voire certaines années a fait de la décroissance organique. Thierry Breton le confesse même dans une interview de 2016.

-Il est écrit noir sur blanc qu’il y a des risques juridiques. Le blog estime que l’amende MINIMAL que devra acquitter pour le procès Syntel est de 120M€. Il y a un risque très important que cette amende soit de 150M€ et puisse monter jusqu’à 200M€. Ceci fera l’object d’un article blog séparé.

-Il est écrit noir sur blanc que la somme à investir pour ne pas être dilué est énorme.

En lisant toutes ces réserves, vous arrivez donc à la même conclusion que le blog, souscrire à cette AK, revient à prendre un billet de loto, et avec comme principal risque, la continuité d’exploitation (qui je le rappelle veut dire risque de dépôt de bilan), d’où le fameux article de BFM « Atos ne passera pas 2025 », ce qui est aussi l’opinion du blog et non seulement c’est aussi l’opinion du blog, mais nous l’avons écrit 3 mois avant BFM, du moment où l’offre Kretinsky a été rejetée, vu que c’était la seule et unique offre qui pouvait sauver Atos.

Nous n’avons essayé de ne pas trop blamer l’AMF d’avoir donné son visa à cette AK, l’AMF fait ce qu’elle peut et avec les moyens qu’elle peut. L’avocate Sophie Vermeille spécialiste en restructuration d’entreprises et auteur du mémoire « 16 AK de la dernière chance » est un peu plus sévère vis-à-vis de ce visa AMF et a résumé la situation dans un post LinkedIn fort intéressant :

L’AMF fait courir des risques inconsidérés aux actionnaires d’Atos en insistant sur une augmentation de capital en faveur des petits porteurs et en délivrant son visa.

Il est souvent révélateur, lorsqu’une société s’effondre rapidement, que ses difficultés sont anciennes mais ont été dissimulées au marché. Pour masquer ces difficultés, les dirigeants recourent parfois à une comptabilité et une communication « créatives » et prennent en coulisse des décisions dictées par le court terme, visant simplement à tenir jusqu’au trimestre suivant.

Dans le cas d’Atos, cela s’est notamment traduit par la signature de contrats pluriannuels, dont la non-rentabilité est connue d’avance, mais qui génèrent du cash à court terme, malgré les pénalités à venir. Cela permet de passer le trimestre suivant. Chez Casino, cette stratégie a impliqué la conclusion d’accords avec Coca-Cola et L’Oréal pour approvisionner Leader Price (car une prime est perçue à la signature), quitte à compromettre son positionnement compétitif sur les prix.

C’est une véritable fuite en avant, où la prise de risques des dirigeants devient de plus en plus extrême – une stratégie que l’on pourrait qualifier de « bargaining for resurrection » comme celle de Jean-Charles Naouri dans Casino, on voit le résultat. Les décisions à court terme sont privilégiées au détriment d’une vision durable.

À un certain point, cette logique de fuite en avant conduit à des paris risqués, comme celui d’organiser une scission d’Atos en annonçant des promesses peu fondées, dans le seul but d’injecter des fonds propres. Pourtant, les créanciers, souvent dépeints comme des « fonds vautours », semblent avoir jugé que la valeur ne résidait pas dans un démantèlement du groupe.

En somme, les actionnaires devraient se poser la question suivante avant de souscrire : Tout le monde a-t-il une compréhension claire de la situation et des événements passés ? La restructuration du bilan suffit-elle à mettre fin à cette spirale ? Les décisions opérationnelles, trop souvent impulsives, ont-elles été véritablement réajustées ?

Je n’ai pas de réponse définitive, mais le fait qu’aucune opération majeure de transparence ni audit interne n’ait été mené est préoccupant. Lorsqu’on constate des inexactitudes flagrantes dans le DEU 2023 concernant le projet avorté entre EPEI et Atos sur Tech Foundations, on peut légitimement en douter. Les comptes n’ont été que partiellement nettoyés en début d’année.

Atos mérite probablement un nouveau départ, et chacun ne peut que le lui souhaiter. Mais sans une véritable opération de transparence, l’AMF fait prendre un risque considérable aux actionnaires particuliers d’Atos, surtout au vu du coût de la dette de l’entreprise après restructuration.

Ps – je suis l’avocate de l’Union pour la réparation des actionnaires d’Atos.

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Le blog insiste de nouveau qu’en souscrivant à l’augmentation de capital avec DPS, vous achetez Atos sur une base d’un cours de 9€ il y a un an et tout le monde s’est aperçu 6 mois après qu’Atos ne valait pas du tout 9€ (circa 950M€).

Atos a une génération de cash négative, ou pour être plus concret brule du cash et personne ne peut devenir quand la génération de FCF va redevenir à l’équilibre.

En parallèle, Atos va payer à partir du 1er janvier chaque année 320M€ d’intérêts en cash, contre 120M€ avec l’ancienne dette car le board d’Atos et HB ont accepté des taux plus proche de l’usure que du marché obligataire.

De plus, il sera quasiment impossible à Atos de refinancer cette dette tant qu’elle n’arrivera pas à une génération de FCF positive. La question posée dans la salle par le journaliste d’Investir que l’on n’entend pas, est « l’échéance de la dette est certes décalée, mais pour sauver Atos, il va falloir maintenant refinancer la dette ». Et c’est suite à cette question que Mustier s’énerve un peu et dit « si Monsieur, Atos est sauvée », tout en émettant des réserves sur la continuité d’exploitation. MDR…

Le business plan ci-après pour ramener Atos à l’équilibre est totalement fantaisiste. Personne n’a jamais vu une ESN améliorer sa MOP à une telle vitesse… en plus de l’énorme coquille toujours pas corrigée 6 mois après :

Il faut lire « Flux de trésorerie disponible avant intérêts et impots » et non « après ».

 

 

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Notre business plan réaliste à la place du business plan fantaisiste de la direction :

Nos prévisions de CA pour 2025 :
Prévi Atos = 9915Md€ Prévi blog = 8850Md€

Nos prévisions de CA pour 2026 :
Prévi Atos = 10453M€ Prévi blog = 7900Md€

Nos prévisions de flux de trésorerie avant intérêts et impôts 2025 (à noter l’énorme boulette sur le doc Atos, à savoir, il faut lire « avant » et non « après ») :
Prévi Atos = +5M€ Prévi blog = -450M€

Nos prévisions de flux de trésorerie après intérêts et impôts 2026 (à noter l’énorme boulette sur le doc Atos, à savoir, il faut lire « avant » et non « après ») :
Prévi Atos = +659M€ Prévi blog = -200M€

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Si vous avez subi des pertes en tant qu’actionnaire ou ancien actionnaire d’Atos, ou en tant que porteur d’options donnant droit à des actions, sachez qu’une action en réparation est en cours de préparation. Des informations complémentaires sont disponibles sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires). Notre association tente, pour la première fois, de lancer une action groupée financée par des fonds spécialisés dans le financement de contentieux. Il s’agit d’une première en France dans un dossier où des manquements à la réglementation boursière et comptable sont suspectés. Et il s’agit aussi d’une chance pour les plaignants puisque cette action est sans aucune avance de fonds, ni aucun engagement financier, hormis en cas de victoire.

La France connaît un précédent significatif de financement de contentieux par des fonds spécialisés. Ce précédent fait suite au gel des avoirs du fonds H20, consécutif à une violation de la réglementation applicable aux gestionnaires de fonds d’actifs. Bien que ce précédent soit quelque peu différent du nôtre, les discussions avec les fonds initiées dès février avancent car il y a de l’intérêt pour pénétrer un nouveau marché en France. Ces discussions sont donc longues en raison de l’absence de précédents, mais elles progressent.

En résumé, que vous soyez actionnaire ou porteur d’options donnant droit à des actions, vous pouvez espérer recouvrer une partie de vos pertes et vous joindre à la cause sans qu’aucun versement de votre part ne soit nécessaire. La réussite de l’action dépendra du nombre de « pertes éligibles » que nous pourrons rassembler. Le caractère éligible ou non des pertes dépend de l’issue des investigations sur les comptes du groupe ces dernières années. Si vous n’êtes pas encore préinscrit sur le site de l’UPRA, il est encore temps de le faire. Un site web sera entièrement dédié à l’action, on espère courant automne.

Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 10 000€ minimum, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… qui vont se monter en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds de litige. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.

www.upra.fr