Atos, ASN, Arquus : l’Etat actionnaire protège ses actifs stratégiques [CHALLENGES]

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Suite aux soubresauts inattendus qui ont invalidé la candidature de David Layani (Onepoint) à la reprise d’Atos, ce sont les créanciers qui devraient s’emparer du groupe. Les nouveaux candidats-repreneurs ne seraient pas hostiles à la vente des actifs stratégiques à l’Etat mais entendent bien obtenir un prix « approprié » pour ces actifs qui représentent, selon elles, 10 % de la valeur de la société.

Par Régis Soubrouillard le , mis à jour le 04.07.2024 à 10h35

Bercy investit quelques centaines de millions d’euros dans Atos, ASN ou encore Arquus. Des initiatives qui n’auraient « aucun lien avec le contexte politique ». La finalité reste toutefois bien de protéger les actifs stratégiques de l’Etat, notamment en lien avec les services de renseignement et les Armées.

Suite aux soubresauts inattendus qui ont invalidé la candidature de David Layani (Onepoint) à la reprise d’Atos, ce sont les créanciers qui devraient s’emparer du groupe. Les nouveaux candidats-repreneurs ne seraient pas hostiles à la vente des actifs stratégiques à l’Etat mais entendent bien obtenir un prix « approprié » pour ces actifs qui représentent, selon elles, 10 % de la valeur de la société. Selon nos informations, les banques créancières parvenues à un accord pour le rachat d’Atos se sont données jusqu’au 8 juillet pour élaborer définitivement le processus de rachat et de financement du groupe.

Atos aurait besoin d’un filet de sécurité de 300 millions d’euros. Et les banques espèrent obtenir une réduction de dette de près de trois milliards. Une opération que certains estiment – avec beaucoup de prudence – plutôt bien engagée même si, dans le camp Kretinsky, on reste dubitatifs sur les capacités du consortium à prendre en charge la dette du groupe.

Thalès – pas officiellement candidat – ne s’interdit rien

En tout cas, les discussions en cours, ne devraient pas remettre en cause la volonté de l’Etat de reprendre l’intégralité des activités d’Advanced Computing, de Mission-Critical Systems et de Cybersecurity Products de la division BDS (Big Data & Cybersécurité). Des entités stratégiques qui gèrent, entre autres, les supercalculateurs pour l’armée (Bull SA), les systèmes d’écoute pour les services de renseignement ou encore les logiciels pour le Rafale. Des négociations sont en cours entre Bercy et les acteurs privés susceptibles de participer à cette opération.

Thalès – qui occupe la première place dans le classement de la souveraineté économique du cabinet Vélite – est souvent cité comme participant à cette opération. Le groupe assure ne pas être intéressé par l’acquisition d’Atos BDS dans sa globalité, mais regarde « toutes les opportunités en ligne avec sa stratégie d’acquisition » et ne « s’interdit pas de considérer certaines sous-activités spécifiques de BDS en cas de mise en vente ». Mais celles-ci ne devraient pas dépasser un montant de l’ordre de 300 millions d’euros de chiffre d’affaires, sur l’ensemble du portefeuille de BDS, estimé à 1,5 milliard d’euros.

De son côté, la filiale Worldgrid d’Atos, qui conçoit les systèmes de pilotage des centrales nucléaires notamment pour EDF, sera également « sécurisée ». Des négociations exclusives sont en cours avec Alten pour son rachat estimé à 270 millions d’euros.

Pas de remise en cause de ces opérations en cas de changement de majorité

Alors que le locataire de Bercy arrive, selon toute vraisemblance, au terme de son mandat, l’Etat a accéléré ses « investissements stratégiques ». Courant juin, la France et la Belgique ont convenu de prendre chacune une participation de 10 % dans le capital d’Arquus, qui vient de passer des mains de Volvo (propriété du chinois Geely), au belge John Cockerill Defense. Arquus est le principal fournisseur de véhicules blindés de combat (hors chars) de l’armée de terre, et Paris a fait un chèque de 80 millions d’euros via une augmentation de capital pour « assurer la protection de ses droits souverains », dixit l’Agence des participations de l’Etat.

Une politique de protection des actifs stratégiques encore intensifiée par l’acquisition de 80 % d’Alcatel Submarine Networks (ASN), qui devrait cette année réaliser environ 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires. Nokia avait récupéré cette activité à faible marge lors de son rachat d’Alcatel en 2015 ; et cela faisait déjà plusieurs années que la France cherchait à « sécuriser » ASN, qui fait partie des trois leaders mondiaux de la fabrication et de la pose de câbles sous-marins. Des équipements qui transportent notamment les données des services de renseignement. L’opération est estimée à 100 millions d’euros. L’Etat dispose aussi d’une option pour acquérir la totalité du capital de cet actif stratégique qui domine le marché mondial des câbles sous-marins (41 % du marché), devant l’américain TE SubCom (21 %) et le chinois Hengtong, qui a du mal à rivaliser sur le plan international.

Du côté de Bercy, on assure que cette flopée de prises de participation ou d’acquisitions n’a pas connu d’accélération particulière compte tenu du contexte politique. Un pur hasard, donc, puisque « les dossiers ASN et Cockerill arrivaient à leur terme ». Et en ce qui concerne Atos, si son sauvetage est devenu une véritable opération politi­que, les acquisitions prévues ne seront pas remises en cause par un changement de majorité.

Une alliance 100 % française autour des supercalculateurs d’Atos

Selon La Lettre, une nouvelle alliance commerciale 100 % française rapproche l’entité big data et sécurité (BDS) d’Atos de la société Halys, détenue par Thierry Dassault, et du groupe Astek qui s’était porté candidat en 2023 à une reprise de certaines activités d’Atos. « Nous avons pris le problème en sens inverse en construisant une offre avec un angle souverain sur l’IA. C’est un plan commercial avec une offre adaptée à la situation pour sécuriser la chaîne de collecte et de transmission d’informations destinées aux activités sensibles de l’Etat », confie Louis Vildé qui préside Atsek development et confirme la signature de cette alliance. Cet accord commercial, qui entend effectivement proposer une solution française d’IA avec un niveau élevé de sécurité à destination des services les plus sensibles de l’État, a été largement salué du côté du ministère des Armées.

https://www.challenges.fr/entreprise/atos-asn-arquus-l-etat-actionnaire-protege-ses-actifs-strategiques_898354

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Si vous avez subi d’énormes pertes sur Atos, sachez qu’une action en réparation est en cours de constitution sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires), pour recouvrer une partie de vos pertes par voie de justice. Cette action sera totalement gratuite pour les plaignants car nous la ferons financer auprès de fonds spécialisés qui prendront un pourcentage en rémunération et l’UPRA ne vous demandera aucun paiement ni cotisation ou autres. À ce jour, plusieurs fonds ont fait part de marques d’intérêts, mais nous n’avons pas encore de réponse définitive. La réponse dépendra du nombre de personnes pré-inscrits et des comptes audités 2023.

Afin de ne pas déstabiliser la société, cette action ne visera ni Atos, ni ses dirigeants ou ex-dirigeants, mais uniquement ses auditeurs (commissaires aux comptes) en particulier DELOITTE supposé être le n°1 mondial de l’audit, mais que l’UPRA soupçonne avoir été très complaisante vis-à-vis d’Atos avec les règles comptables en vigueur, et leur reproche d’avoir fait manquer une chance aux actionnaires de ne pas acheter l’action quand elle était surcotée vis-à-vis de sa réelle valeur et d’avoir fait manquer une chance d’avoir vendu, quand la société s’effondrait et que la comptabilité ne reflétait pas cet effondrement, en particulier une absence totale de dépréciation d’actifs en 2022.

Je rappelle qu’à la publication d’un jugement qui dirait le contraire, Deloitte est supposé avoir certifié les comptes d’Atos de manière totalement sincère, et l’avis exprimé ci-dessous est l’avis de l’UPRA uniquement et reste à l’état de soupçons tant que nos preuves n’auront été validées par un juge.

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