Selon BFM Business, Daniel Kretinsky aurait de nouveau amélioré son offre pour trouver un consensus et offrirait 20% du capital d’Atos post dilution sous forme de warrants. C’est-à-dire que cette participation au capital serait sous forme d’option à terme dont le strike serait sous forme de réalisation d’objectifs. Cette absence de participation au capital était à vrai dire la principale lacune de l’offre Kretinsky, mais surtout pour les rêveurs qui imaginaient qu’au bout de 2/3 ans Atos, ce serait la martingale.
En l’occurrence, il y aura le facteur temps, à savoir que cette option sera excerçable probablement en 2028 et sous réserve que le business plan suggéré par Atos sera réalisé.
Bien sûr, la capitalisation boursière pourrait être secondaire si Atos est retirée de la côte, donc les objectifs seraient probablement un mix de marge opérationnelle, d’EBIDTA et de date de reprise du dividence. Néanmoins, on peut imaginer qu’il n’y aura pas de demi-mesure, soit le pari réussi, soit il échoue. S’il réussit, on peut imaginer qu’en 2028 la valorisation d’Atos serait autour de 3Md€ et donc ces 20% représenteraient 600M€, donc une conservation de la dette total de 2200M€ (1600M€ + 600M€) , soit presque 50%.
David Layani lui propose plus, 75% du capital, mais si l’affaire capote, risque très réel avec un management inexpérimenté à ce niveau de CA, ils auront touché zéro et perdu 100% de leur créance car il ne restera pas assez de collatéral.
Le point de marché de ce jeudi matin devrait donc simplement actualiser les deux nouvelles offres.
En plus de ce dernier geste côté Kretinsky pour accélérer le dénouement, Hélène Bourbouloux a eu une idée très subtile, afin de détecter s’il y a une vraie hostilité à Kretinsky comme les créanciers l’ont manifesté certains créanciers, ou juste du bluff pour faire monter le prix de Kretinsky. Elle leur a demandé de choisir le candidat pour qui ils votent et s’ils rejetteraient l’autre candidat si le candidat pour lequel ils ont voté n’était pas choisi.
Si les créanciers, comme je le pense, bluffent et veulent juste que Kretinsky améliore son offre, s’ils indiquent qu’ils voteront contre l’offre Kretinsky ce serait fini pour Kretinsky donc ils auraient avec certitude Layani et vous connaissez ma théorie, ils ne veulent pas de Layani mais de Layani en temps que lièvre pour Kretinsky. Enfin quand je dis Layani, je veux dire les créanciers et Layani comme Anchor investor.
Pour l’instant seule la BNP a indiqué qu’elle voterait contre Layani, mais coté partisans de Layani, seul 50% des créanciers ont dit qu’ils voteraient contre Kretinsky dans un courrier à Bercy, mais il s’agissait d’un courrier non engageant d’une part, alors que le courrier d’Hélène Bourbouloux sera engageant, deuxio il s’agissait de la toute première offre de Kretinsky et tertio cela concernait seulement 40% des obligataires soit 20% des créanciers.
Si après ce dernier geste de Kretinsky, les créanciers obligataires continuaient à refuser son offre, et ben ces pleureuses mériteront leur perte car l’offre Layani ne passera pas un an avant que la boite coule.
Ça n’est jamais arrivé dans l’histoire industrielle française qu’un si petit prédateur rachète une si grosse proie. J’ai eu l’honneur d’avoir la confidence de Bernard Bourigeaud sur ce qu’il pensait de David Layani en tant que redresseur d’Atos. Les deux seules personnes qu’il a critiquées sans réserves, ce qui est rare, tout le monde connaissant ses qualités humaines, étaient Bertrand Meunier et David Layani.
Ce qui me désole le plus c’est que Mustier n’arrive pas à trancher et qu’il est en train d’amener doucement Atos vers le dépôt de bilan… Normalement l’intérêt social était en n°1 et les créanciers en avant-dernier. Là se parjure en oubliant complètement l’intérêt social. De toute façon il se tape complètement d’Atos, la seule qui a les pieds sur terre c’est Hélène Bourbouloux, car elle, a compris que le dépôt de bilan était tout proche.