La commission Européenne désavoue violemment l’ex-PDG d’Atos [Article LE MONDE]

COPYRIGHTS LE MONDE –

La Commission européenne prend ses distances après la mise en garde de Thierry Breton à Elon Musk

Bruxelles désapprouve le moment choisi par le commissaire français pour hausser le ton face au patron de X avant son entretien avec Donald Trump.

Par  (Bruxelles, correspondance)

Publié mardi 13 atout à à 23h52, modifié à 08h28

Temps de Lecture 3 min.

La Commission européenne ne veut surtout pas être accusée de se mêler de la très tendue campagne présidentielle américaine. L’institution s’est distanciée, mardi 13 août, du rappel à l’ordre adressé par Thierry Breton, commissaire chargé du marche intérieur et du numérique, à X, pile avant la diffusion d’un entretien entre le propriétaire du réseau social, Elon Musk, et le candidat républicain, Donald Trump.

« Le timing et la formulation de la lettre n’ont été ni coordonnés ni convenus avec la présidente [Ursula von der Leyen] ou le collège » des commissaires, a déclaré Arianna Podesta, porte-parole de l’exécutif européen. La précision n’est pas anodine et sonne comme un désaveu du moment choisi par M. Breton pour hausser le ton, alors que Bruxelles retient son souffle en vue du scrutin américain.

Lundi, le Français a alerté le patron de X sur son devoir de respecter les règles européennes en matière de modération des contenus, dressées dans le règlement sur les services numériques (connu sous le sigle anglais DSA, pour Digital Services Act). Avec l’entrée en vigueur de cette législation, en octobre 2022, l’Union européenne (UE) est devenue pionnière en matière d’encadrement des réseaux sociaux et des risques systémiques qu’ils posent pour la société, leur imposant notamment de prévenir « l’amplification de contenus dangereux », comme l’a souligné le Français dans sa lettre, qui souligne également la flambée de violences au Royaume-Uni. Cette obligation vaut pour toute publication accessible aux citoyens européens, y compris pour « les diffusions en live ». Elle s’impose aussi à « vous, en tant qu’utilisateur avec 190 millions de followers », a rappelé le commissaire à Elon Musk, qui partage, à l’occasion, de fausses informations, y compris sur l’élection américaine.

Défenseur autoproclamé de la liberté (totale) d’expression, le milliardaire est engagé dans un conflit avec l’UE, qu’il accuse de vouloir le forcer à « censurer la parole ». En décembre 2023, la Commission avait lancé une enquête officielle au sujet de X, portant sur la dissémination de contenus illégaux et l’efficacité des mesures prises (ou pas) par l’entreprise pour lutter contre la manipulation de l’information. Les conclusions sont attendues dans les prochaines semaines.

En vertu du DSA, la Commission peut infliger des amendes pouvant atteindre 6 % du chiffre d’affaires mondial de l’entreprise concernée. En l’occurrence, elle pourrait même décider de baser son calcul sur les revenus de l’ensemble des firmes détenues par Elon Musk, au vu de son influence décisive sur le fonctionnement de X. De plus, en cas de violations graves et répétées, la plate-forme mise en cause peut être interdite d’opérer dans l’UE.

Malaise

Thierry Breton n’a pas hésité à indiquer que la Commission se penche, pour son enquête, sur tout contenu pouvant « inciter à la violence, à la haine ou au racisme », dans le cadre de « débats et d’interviews électoraux ». Une référence évidente à la conversation prévue entre Elon Musk et Donald Trump, qui a été diffusée par la suite pendant deux heures sur X, et fut ponctuée de fausses informations.

Mardi, la Commission a à son tour insisté sur l’obligation de X de se plier à la législation européenne. Elle a cependant refusé de commenter cet événement en particulier. « Le DSA fournit un cadre général dans lequel les très grandes plates-formes doivent opérer, et cela va bien au-delà des cas spécifiques », a précisé Arianna Podesta. Et d’ajouter que la « lettre [de Thierry Breton] ne voulait en aucun cas interférer avec les élections américaines. L’UE n’interfère pas dans des élections ».

Chargé de faire appliquer le DSA, M. Breton n’était pas tenu de faire approuver son message par Ursula von der Leyen ou les autres commissaires. « L’acte en question était une lettre politique rappelant à la plate-forme ses obligations », a précisé son cabinet, insistant sur le caractère de « test » conféré par M. Musk à cet entretien à grande audience, ce qui justifiait un rappel des règles. Mais le malaise au sein de la Commission est palpable. D’ailleurs, l’exécutif européen n’a pas défendu Thierry Breton face à l’insulte d’Elon Musk, qui a invité le commissaire à « aller se faire mettre » (« Fuck your own face »). Cette réaction illustre pourtant le défi que va continuer à poser le milliardaire à l’UE, dans ses efforts pour contenir les dangers des réseaux sociaux.

Ce n’est pas la première fois que le Français, avec son style franc-tireur, irrite Ursula von der Leyen. Et cet épisode risque de ne pas être le dernier, alors que l’Allemande a obtenu un nouveau mandat à la tête de la Commission et que Thierry Breton a été reconduit par le président français, Emmanuel Macron, comme commissaire.

https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/08/13/la-commission-europeenne-prend-ses-distances-avec-thierry-breton-apres-sa-mise-en-garde-a-elon-musk_6280037_3234.html

=====

Restez automatiquement averti à chaque nouvel article du blog, au rythme maximal de 3 fois par semaine. Inscrivez-vous à notre NEWSLETTER. Cliquez ici. Vous pourrez vous désinscrire à tout moment. Nous utilisons un pluggin officiel WordPress agréé CNIL.

Pensez à inscrire notre domaine bourse.blog en liste blanche, nous avons certains emails non délivrés.

=====

Si vous avez subi des pertes en tant qu’actionnaire ou ancien actionnaire d’Atos, ou en tant que porteur d’options donnant droit à des actions, sachez qu’une action en réparation est en cours de préparation. Des informations complémentaires sont disponibles sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires). Notre association tente, pour la première fois, de lancer une action groupée financée par des fonds spécialisés dans le financement de contentieux. Il s’agit d’une première en France dans un dossier où des manquements à la réglementation boursière et comptable sont suspectés. Et il s’agit aussi d’une chance pour les plaignants puisque cette action est sans aucune avance de fonds, ni aucun engagement financier, hormis en cas de victoire.

La France connaît un précédent significatif de financement de contentieux par des fonds spécialisés. Ce précédent fait suite au gel des avoirs du fonds H20, consécutif à une violation de la réglementation applicable aux gestionnaires de fonds d’actifs. Bien que ce précédent soit quelque peu différent du nôtre, les discussions avec les fonds initiées dès février avancent car il y a de l’intérêt pour pénétrer un nouveau marché en France. Ces discussions sont donc longues en raison de l’absence de précédents, mais elles progressent.

En résumé, que vous soyez actionnaire ou porteur d’options donnant droit à des actions, vous pouvez espérer recouvrer une partie de vos pertes et vous joindre à la cause sans qu’aucun versement de votre part ne soit nécessaire. La réussite de l’action dépendra du nombre de « pertes éligibles » que nous pourrons rassembler. Le caractère éligible ou non des pertes dépend de l’issue des investigations sur les comptes du groupe ces dernières années. Si vous n’êtes pas encore préinscrit sur le site de l’UPRA, il est encore temps de le faire. Un site web sera entièrement dédié à l’action, on espère courant automne.

Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 10 000€ minimum, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… qui vont se monter en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds de litige. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.

www.upra.fr