Alors que TOUT LE MONDE, mais vraiment tout le monde, BFM, TOUTE la presse spécialisée, les membres de notre forum et de celui de Boursorama affirmaient que c’était plié pour Thalès, que Thalès et son flamboyant PDG Patrice Caine avaient plié le dossier de la Cyber Atos, de manière ferme irréversible et définitive, un irréductible gaullois, le blog Atos.Bourse au prix de sa réputation, et depuis la sortie en décembre 2022 de cet article désormais « culte », co-écrit avec notre membre Seb : « LA CYBER EST UN JEU QUI SE JOUE A 11 et A LA FIN C’EST THALES QUI GAGNE », affirmait avec une certitude de 100% et mettant sa réputation en jeu, que tout le monde se faisait illusionner et que c’était la tactique usuelle de Patrice Caine, de se désintéresser du dossier, voire de prétendre le rejeter avec fermeté, pour ensuite le récupérer à bas coût; et que donc la cyber Atos, pour 100% sûr, finirait chez Thalès.
Et donc le blog a depuis décembre 2022 affirmé avec certitude en faisant régulièrement remonter l’article ci-après en une tous les 5/6 mois que nous étions droits dans nos bottes et avions l’absolue certitude que Patrice Caine voulait toujours la Cyber Atos, mais à un prix bradé et qu’il attendrait sagement le moment venu.
Même l’éminence grise de notre forum, Lamaban me disait encore il y a 7/8 mois « y’a plus aucune chance que Thalès revienne sur le dossier Atos vu leur achat dans Impreva ».
Or Marianne vient d’annoncer ce mercredi 26 que Thalès s’associait avec l’État pour racheter la partie souveraine de BDS. Il aura donc payé 700M€ ce qu’il avait un temps envisagé de payer 2.1M€, soit une remise de 70%, même si le produit s’est un peu défraichi entre temps en passant entre les mains de 5 DG successifs 😀 . Je rappelle que le prix de 2.7Md€ évoqué dans la presse début 2022 incluait la cyber service qui n’est pas incluse dans les 700M€ c’est la raison pour laquelle je prends le chiffre de 2.1Md€ et non 2.7Md€ de l’époque qui était pour la totalité de BDS et qui de plus n’avait jamais été confirmé par Thalès ni Atos.
Commet son titre l’indique, il s’agit donc purement d’un article narcissique, et de sa re-publication pour les nouveaux lecteurs du blog, mais nous le méritons bien 😀
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La Cyber est un jeu qui se joue à 11 et à la fin c’est THALES qui gagne » [Version 2024]
Publié dans sa version originale en décembre 2022.
Cette métaphore footballistique a pris un peu de rides devant des français maintenant décomplexés depuis leur victoire contre l’Allemagne à l’Euro 2016, mais j’espère en tout cas qu’elle vous aura faire sourire.
Aperçu du possible devenir de BDS ou des HPC via un cas d’école de 2006 « ALCATEL SPACE INDUSTRIE » alors même qu’un atermoiement d’Airbus semble se dessiner autour de BDS et le deal devenir de plus en plus incertain.
Voilà une petite histoire qui a 18 ans, mais qui n’a pas pris une ride. Avec les mêmes protagonistes.
Pour comprendre les faits, il nous faut remonter en 1998 année footballistique s’il en est.
ALCATEL possède une filiale dans le domaine spatial ALCATEL SPACE INDUSTRIE.
On parle d’un secteur hautement stratégique pour la France. Ce fleuron de l’industrie Française conçoit et fabrique des satellites de télécommunication, d’observation à but scientifique & militaire.
A cette date, il faut savoir que la filiale ALCATEL SPACE INDUSTRIE est détenue d’une part par Alcatel à hauteur de 51 % et d’autre part de …… Thomson-CSF à hauteur de 49 %.
En 2001 « l’électronicien de défense » qui vient de se renommer Thalès (Là je pense que ça vous parle plus) était un sleeping partner dans Alcatel Space et vient à se lasser d’avoir à financer des pertes. Alcaltel rachète les parts de Thomson-CSF et Alcatel Space Industries redevient filiale à 100 % d’Alcatel.
[A noter que nous avions réalisé une petite erreur entre les deux Thomson, le « CSF » et le « Multimédia » à propos du dirigeant de Thomson CST qui était , merci au membre Scola pour avoir signalé cette erreur]
C’est Denis Ranque PDG de Thomson-CSF futur Thalès qui décide de vendre sa participation à Alcatel.
https://www.lexpress.fr/economie/thales-sort-d-alcatel-space_1410562.html
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Au lieu de profiter de 100% des revenus d’Alcatel Space, dans un article des Echos de 2001, on peut lire:
« En septembre 2001, Alcatel avait ainsi perdu 90 % de sa valeur par rapport à son plus haut. Après une année 2000 exceptionnelle, les commandes des opérateurs de télécoms se sont effondrés, principalement aux Etats-Unis ». Tiens, encore les Etats-Unis 🙂
Chez Alcatel Space, à partir de 2001, les commandes des américains s’effondrent (toujours les Etats-Unis) et les principaux clients d’ALCATEL SPACE deviennent les pays émergents : Chine, Turquie, Turkménistan, Egypte, Corée etc, etc…Tous voulaient (et veulent encore) « leurs satellites ».
Par exemple en septembre 2002, Les Echos écrivent :
« Alcatel Space veut reprendre espoir avec la vente d’un satellite à la Chine »
Mais le marché mondial a chuté de 30 satellites de télécoms en 2000 à 12 à 15 en 2002, et la société se retrouve en surcapacité, après n’avoir vendu que 3 satellites en 2001 et autant en 2002. Son chiffre d’affaires devrait baisser de 1,4 à 1,2 milliard d’euros de 2001 à 2002, assure-t-on de source syndicale.
Devant le recul du marché, l’autre constructeur européen, Astrium (EADS), aimerait fusionner avec Alcatel Space. Mais Serge Tchuruk a affirmé samedi qu’il n’en était pas question, en rappelant qu’« Alcatel Space s’en sort mieux que d’autres », en devenant le premier constructeur européen et le troisième mondial derrière Boeing et Lockheed Martin. « Il peut y avoir des coopérations stratégiques et techniques avec Astrium, mais pour fusionner, il faut être deux, a-t-il affirmé. L’intégration d’Alcatel Space au sein d’un groupe de télécoms comme Alcatel présente des avantages considérables, car l’activité spatiale a toute sa place en synergie avec les communications terrestres. » »
De façon surprenante, Serge Tchuruk envoie une fin de non-recevoir à EADS et croit alors fort en Alcatel Space certes encore peu rentable mais selon lui à très à fort potentiel.
En 2002, l’action est au plus bas, après toutes ces attaques en règles pour fragiliser Alcatel leurs commandes, les américains rêvaient sans doute de se payer Alcatel en solde, mais à l’époque tous les équipementiers souffrent de l’effondrement de la bulle internet et la recovery des équipementiers se dessine de façon encore incertaine. C’est trop tôt pour lancer une attaque, de la même façon que c’était trop tôt pour lancer une attaque sur Atos en juin avec une activité en effondrement.
D’autre part il y a le probable véto de l’état à cause de branches stratégique notamment cette activité satellite à forte composante stratégique et militaire. Tiens, comme pour Atos…
Les années 2003-2004 corrigent les excès du dégonflement de la bulle internet et Alcatel remonte et le secteur devient de nouveau spéculatif avec l’arrivée de la 4G. Et si la branche téléphone grand public est en cours de disparition, la branche équipementier reste solide.
Finalement en 2006 les américains entrent au capital d’Alcaltel.
Il leur faudra se contenter en d’une fusion entre LUCENT et ALCATEL plutôt qu’un rachat et les actionnaires de Lucent récupéront des actions de la société fusionnée Alcatel-Lucent. Serge Tchuruk reste président du CA et la direction générale revient à l’américaine Patricia Russo qui au fil des mois met Tchuruk sur la touche.
Les satellites deviendraient donc franco-américains ?
Le nouveau management décide officiellement un recentrage avec pour objectif de devenir une des leaders mondiaux des Telecoms et dans la foulée le dossier ALCATEL SPACE INDUSTRIE réapparait sur la table. On peut certainement y voir la patte de l’état qui ne voulait pas voir les américains trifouiller ce joyau et ALCATEL LUCENT dans ce soucis de rencentrage revend l’intégralité de sa filiale satellites à, devinez qui ?
EADS
En effet, EADS (renommé depuis « Airbus ») est sur les rangs. EADS ambitionnait d’affirmer sa présence dans la défense en jouant un rôle pivot dans l’élaboration d’un «Airbus des satellites », stratégie de diversification pour moins dépendre de la branche aviation.
Cependant les discussions tâtonnent. C’est compliqué, car il faut l’accord des français et des allemands. Et puis le prix commence aussi à poser un problème, ça tergiverse, l’accord n’est toujours pas signé…
Et donc Alcatel-Lucent commence à se lasser quand soudainement arrive un chevalier blanc… Thalès, qui en quelques jours, propose une offre.
… au final et avec les faveurs de l’état c’est Thales qui remporte la mise au détriment d’EADS qui reste sur la touche. La société Alcatel Space Industrie, devient THALES ALENIA SPACE.
«L’état français a donné sans tarder sa bénédiction à l’opération. Il fallait en effet préserver les activités stratégiques d’Alcatel, liées à la défense, de toute influence américaine. »
Le Temps écrit :
« De fait, le rapprochement entre Alcatel et Thales apparaît comme un revers pour le franco-allemand EADS. Né en 2000 de l’union du français Aerospatiale Matra, de l’allemand DASA et de l’espagnol CASA, le consortium ambitionnait d’affirmer sa présence dans la défense en jouant un rôle pivot dans l’élaboration d’un «Airbus des satellites». Pour ce faire, il a longtemps convoité Thales. En vain. Il aura tout autant échoué dans sa tentative d’influer sur le cours des négociations entre Alcatel et Thales. »
https://www.letemps.ch/economie/alcatel-cede-satellites-thales-laisse-eads-touche
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Sous le dynamisme de Thalès, la filiale THALES ALENIA SPACE devient en 2009 le leader mondial en termes de commandes et le premier constructeur en Europe dans le domaine des satellites et un acteur majeur dans le domaine de l’infrastructure orbitale.
Qu’est devenue depuis Thalès Aliena Space?
Regardez cet article à propos du carnet de commande record 2022:
Et qu’est devenue Alcatel ?
Lorsque Serge Tchuruk prend la direction d’Alcatel en 1995, il base sa stratégie sur le recentrage vers les Telecom en en faisant un groupe spécialisé.
En 2001, à la suite de l’explosion de la bulle Internet, le groupe est encore un géant qui compte 150 000 salariés et 120 sites industriels. Le patron d’Alcatel rêvait d’une entreprise « sans usines »,
Alcatel occupe une place centrale dans le monde des équipementiers télécoms.
Deux ans après en 2003, le groupe ne compte plus que 30 sites industriels et 58 000 salariés10.
Au désastre industriel et humain s’ajoute un désastre financier puisque l’action est passée de 100 euros à 30 euros. C’est d’ailleurs là le principal échec de Tchuruk, car sa stratégie était censée augmenter le cours de l’action en délestant l’entreprise des usines à faible valeur ajoutée.
Sa deuxième erreur sera la fusion avec l’équipementier américain Lucent, en , qui s’avérera désastreuse pour les deux groupes.
À son départ d’Alcatel-Lucent, en 2008, Serge Tchuruk laisse une entreprise totalement exsangue. Sa vision stratégique a vidé Alcatel de sa substance et détruira un groupe autrefois prospère et puissant.
Tchuruk, lui au moins, ne cherche pas à s’accrocher à son siège. Officiellement, il démissionne.
Regardons l’évolution du cours, pas besoin de commentaires. Ou alors, on pourrait juste titrer « disparition d’un fleuron, français » et en sous-titre « Merci Tchuruk » et merci au fameux chat noir, le conseil de Tchuruk, un certain Laurent Collet-Billon, actuel vice-président d’Atos. Que j’aurais pu aussi mettre dans mon article « les hommes invisibles« .
Par contre pour notre Atos, on peut y trouver quelques similitudes. En 2000, Tchuruk scissionne Alcaltel-Alsthom en Alcatel d’un côté et Alsthom de l’autre (entre temps renommée Alstom) pour que chaque entreprise soit autonome dans son marché de prédilection et puisse trouver des alliances, etc… Toujours ce même et unique mythe de la scission salvatrice et créatrice de valeur.
Conclusion:
C’est fou comme 20 ans après l’histoire semble se répéter :
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La « proie » est une entreprise à forte valeur stratégique ALCATEL SPACE hier et ATOS aujourd’hui.
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Les attaques des cours venant d’outre atlantique sont souvent évoquées (VAD).
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Les valorisations des proies présentent des pertes vertigineuses
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AIRBUS (Groupe symbole de l’alliance franco-allemande) se positionne toujours pour accaparer la proie au départ…
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THALES dont l’état est actionnaire fait feinte de fuir le business… Puis revient par la grande porte avec un cours au plus bas.
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La proie plus bas que terre au moment de l’achat redevient un business très très performant les années qui suivent grâce au savoir faire de Thalès…
Les prochains semaines, je serais tenté même de dire les prochains jours, nous en dirons plus pour le futur d’ATOS, mais perso, le deal avec Airbus je le sens absolument pas. Pour moi je dirais même que c’est plié, de même que quelques avis internes.
Si cette fois c’est Airbus qui rafle la mise, on pourra parler de revanche, mais c’est loin d’être gagné, jusqu’à présent EADS et Atos ont perdu tous leurs combats avec Thalès et Patrice Caine un des meilleurs stratèges du CAC40.
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Ceci était un cas d’école, mais étudions un peu de plus près le cas Thales-BDS.
Tout d’abord, que savons-nous vraiment de Thalès sur le dossier BDS ?
- qu’il a étudié le dossier en Janvier 2022
- qu’il a rencontré Rodolphe Belmer au moins à une reprise pour en discuter
- que Meunier a interdit à Belmer de rencontrer de nouveau Patrice Caine mi-février
- À titre personnel, je sais que Caine est revenu à la charge en novembre 2023.
Patrice Caine est le PDG de Thalès.
Pour rappel, les dernières fois que nous avons entendu Caine parler d’Atos, c’était en Avril ou mai 2022 pour dire qu’il n’y avait pas de négociations en cours avec Atos et qu’une acquisition de Cyber passerait uniquement par une approche amicale.
La deuxième fois c’était mi-janvier 2023 pour dire que non seulement il ne ferait pas de surenchère sur le dossier Eviden, mais que son groupe n’était pas intéressé par une participation minoritaire pour des activités non liées aux activités historiques de Thalès.
Mais la toute dernière fois, le 20 juin 2023, il y a 7 mois, PAR CONTRE, le message n’était en rien évasif, et semblait au contraire limpide comme de l’eau de roche.
Je vous vois venir, entre temps il y a eu Impreva et Caine a dépensé 3.3Md€. Donc la mule est déjà bien chargée.
Certes, mais déjà, on peut déjà retenir deux choses.
Si la compétition autour de la Cyber Atos était une compétition de football, on pourrait dire que la compétition a commencé et le moins que l’on puisse dire est que Thalès n’est à ce stade pas du tout favori pour remporter la victoire, ni même pour sortir de la phase de poule.
Airbus au contraire, semble avoir quasiment passé la phase de poules. Et si on continuait la métaphore footballistique, on pourrait dire qu’il lui reste juste le troisième match de poule et sauf concours de circonstances incroyable, Airbus est déjà qualifiée pour la finale, sans passer par les demi 🙂 Mais une finale c’est long. Deux mi-temps de 45mn et d’éventuelles prolongations.
Revenons quelques secondes sur l’aventure 2006 Alcatel Space.
L’histoire de la victoire de Thalès contre Airbus dans Alcatel Space est encore gravée dans la mémoire de tous les amateurs de technologie. Lorsque Alcatel Space a décidé de vendre ses activités spatiales, tous les grands noms du secteur s’étaient déjà à l’époque présentés, comme pour la Cyber Atos, pour tenter de remporter la victoire. Tout le monde avait les yeux rivés sur le prix de vente final, qui avait été fixé à plus de 2 milliards d’euros.
Lors de cette précédente compétition, ce qui n’a pas été abordé dans la première partie, c’est que Thalès comme exposé ci-dessus était pratiquement disqualifiée et une reprise des négociations très tardives au moment ou Airbus discutait le prix à n’en plus finir — tient ça vous fait pas penser à la situation actuelle ?
Un coup de pouce de l’arbitre (l’état) qui siffle un penalty dans les prolongations et au final Thalès gagne la compétition dans les arrêts de jeu et confirme sa position de leader des technologies spatiales.
Vous pourriez me reprocher que mon exemple date et que ça n’était pas Patrice Caine à la manœuvre à cette époque à la tête de Thalès.
Vous auriez à la fois raison et tort.
Oui Patrice Caine n’était pas la direction générale, mais il était déjà un cadre supérieur de Thalès.
Fin 2017 par contre, Caine est désormais le grand chef de Thalès et une nouvelle compétition s’organise en Hollande, une sorte d’Euro 2017, auxquels sont conviés :
Atos, Siemens, Oberthur Technologies, Advent International
Plutôt du beau monde.
Et cette compétition que je surnomme « l’Euro 2017 », c’est GEMALTO qui accepté des discussions en vue d’une fusion absorption avec un groupe à dimension mondiale, plutôt que de continuer en solo.
Thalès n’est pas convié !
Mais vous savez qu’à l’Euro il y a maintenant une nouvelle règle depuis 2018, le repêchage des meilleurs troisièmes.
Patrice Caine décide de » s’auto-inviter » à ce repêchage.
Alors qu’Atos a officiellement lancé une proposition d’OPA à 46€ au conseil d’administration de GEMALTO, Caine Il réussi à monter une contre-offre en cinq jours et quatre nuits, s’assurant du soutien de Dassault, de la neutralité de l’État et de l’aval des deux conseils d’administration à 51€.
Thierry Breton ne veut pas surenchérir pensant que Gemalto n’acceptera pas l’offre. Ceci est important dans la compréhension de la partie 2 de Thierry et la Chocolaterie. Breton l’ignore mais le conseil était d’accord pour choisir Atos si Breton avait augmenté son offre de 9% à savoir 55€. Pour ceux qui seraient passionné par l’affaire Gemalto, chronologie détaillée ici .
L’affaire est conclue avec Gemalto fin décembre 2017 et l’OPA lancée fin mars. OPA GEMALTO réussie par Thalès. Atos recalé.
« Thierry Breton ne s’attendait pas à se faire souffler sa cible par un jeune loup », en rigole encore un patron du secteur.
Et depuis ce moment-là s’est créé une inimitié intense de Breton et Meunier vis-à-vis de Caine qui explique qu’Atos a toujours mis un véto à des discussions avec Thalès.
Depuis début 2022 ce sont des regards en chiens de faïence après une rencontre sans l’aval de Meunier entre Caine et Belmer. C’est seulement mi-novembre que le dialogue entre Thalès et Atos se ré-ouvre après le départ de Meunier.
Pour revenir au succès « Gemalto » de Thalès, après l’accord entre les mariés, fin 2017, le 27 mars 2018, l’OPA GEMALTO est une réussite. « le président du club, Patrice Caine a le sourire des grands jours ! » un nouveau trophée dans la collection du club Thalès, un nouvel exploit qui a propulsé l’entreprise française comme « un galactique » du marché de la cybersécurité.
Les observateurs dans l’affaire GEMALTO ont d’ailleurs une fois de plus mis en avant sa patte « Thalesienne » qui consiste à coiffer sur le poteau ses concurrents …
Donc tant que la compétition n’est pas terminée, ni le coup de sifflet final, ce serait une erreur monumentale de sous-estimer Thalès.
Qu’on se le dise, ces victoires ne sont pas liées au fruit du hasard, la formation des joueurs semble être la clé …On parle du fameux centre de formation des « X » comme un vivier de talents, comme un apprentissage au travail « en équipe » … Les combats se gagnent souvent dans le collectif, d’où mes métaphores footballistiques. A plusieurs on est plus forts…Patrice Caine est d’ailleurs lui aussi issue de cette école de la gagne et c’est peut-être cela qui lui a donné le goût « du combat frontal » ? (voir article son article dédié).
Mais on s’autorise à penser (dans les milieux autorisés) que c’est au final dans la salle des trophées de THALES que la coupe BDS finira son voyage…
A vous de faire votre propre pronostic !
Cette fois-ci, les équipes sont toute concentrées sur le grand trophée Atos, la compétition fait rage et les principaux acteurs s’entraînent durs depuis plusieurs mois.
Mais comme toujours, il faudra se méfier de Thalès qui comme à son habitude se fait totalement oublier. Tous mes camarades de forum me disent: « pour moi c’est clair, Thalès a tourné la page, il a abandonné le dossier. Guillaume Faury a réussi à convaincre Bruno Le Maire. C’est quasiment fait pour Airbus ».
Mais attention à la propension de Thalès à se mettre « en mode diesel », voire à se faire totalement oublier, puis finir par sortir soudainement du bois en mode Turbo avec des ressources incroyables.
Cependant il reste deux écueils, qui sont d’ailleurs connectés.
Autant l’approche amicale avec Belmer avaient fait le tour de toutes les revues économiques en février et en mars 2022, autant je rappelle que pour l’instant Atos n’a pas eu un mot vis à vis de Thalès.
Votre serviteur est néanmoins de source achi sur informé que des équipes de Thalès et Dassaults ont défilé aux Clayes sous Bois en décembre.
Donc en aucun cas l’absence de communication de Thalès signifie qu’il a renoncé au dossier. Bien au contraire. Et il y a 3 possibilités.
Enfin une autre plus attentiste, donc un peu moins « style Caine », celle d’un pari d’un no-deal avec Airbus ou de discussions interminables sur le prix.
Derrière il suffirait que les covenants du 31/12/2023 soient proches de 3.75, et avec un peu de pression des banques et, ou de l’état, pour forcer la main à Mustier. Tant que le deal Airbus ne sera pas signé, je n’abandonnerais pas l’idée de voir la Cyber Atos aller chez Thalès.
Un loup qui sort du bois n’est jamais un hasard.
Au final, n’oublions pas l’atout principal de Thalès, l’État actionnaire à 25% qui adore les champions français, ainsi que le CEA, client de Atos-Cyber, qui simule informatiquement les essais de bombes nucléaires pour le compte de la DGA. Que ces activités ultra sensibles concernant nos bombinettes tombent entre les mains de nos cher voisins … ce serait un peu gênant. Guillaume Faury s’est récemment offusqué que l’on puisse remettre en cause le « nutriscore souveraineté » d’Airbus, avançant l’argument de la fabrication des missiles nucléaires M51. Hé bien justement, parlons en. L’État avait tellement confiance dans Airbus que cette activité a été totalement filialisée en 2015 placée dans une entité opérationnellement étanche ou Airbus n’a désormais plus qu’un co-contrôle capitalistique avec Safran à 50% (Safran dont l’État est l’unique actionnaire majoritaire) alors qu’auparavant (entre 2001 et 2015) la fabrication des carcasses des missiles se faisait au sein d’une division d’Airbus. Cet exemple nous rappelle qu’Airbus ne possède pas le nutriscore A de souveraineté pour les dirigeants de la sphère publique.
Enfin, je rappelle la phrase de e
“Patrice Caine n’abandonnera jamais son projet de racheter la cybersécurité d’Atos”. L’un de ses plus proches collaborateurs est formel sur la totale détermination du PDG de Thales ».
En tout cas, pour le blog, depuis presque deux ans nous pensons que Patrice Caine aura le dernier mot et nous restons sur notre position.
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Si vous avez subi des pertes en tant qu’actionnaire ou ancien actionnaire d’Atos, ou en tant que porteur d’options donnant droit à des actions, sachez qu’une action en réparation est en cours de préparation. Des informations complémentaires sont disponibles sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires). Notre association tente, pour la première fois, de lancer une action groupée financée par des fonds spécialisés dans le financement de contentieux. Il s’agit d’une première en France dans un dossier où des manquements à la réglementation boursière et comptable sont suspectés. Et il s’agit aussi d’une chance pour les plaignants puisque cette action est sans aucune avance de fonds, ni aucun engagement financier, hormis en cas de victoire.
La France connaît un précédent significatif de financement de contentieux par des fonds spécialisés. Ce précédent fait suite au gel des avoirs du fonds H20, consécutif à une violation de la réglementation applicable aux gestionnaires de fonds d’actifs. Bien que ce précédent soit quelque peu différent du nôtre, les discussions avec les fonds initiées dès février avancent car il y a de l’intérêt pour pénétrer un nouveau marché en France. Ces discussions sont donc longues en raison de l’absence de précédents, mais elles progressent.
En résumé, que vous soyez actionnaire ou porteur d’options donnant droit à des actions, vous pouvez espérer recouvrer une partie de vos pertes et vous joindre à la cause sans qu’aucun versement de votre part ne soit nécessaire. La réussite de l’action dépendra du nombre de « pertes éligibles » que nous pourrons rassembler. Le caractère éligible ou non des pertes dépend de l’issue des investigations sur les comptes du groupe ces dernières années. Si vous n’êtes pas encore préinscrit sur le site de l’UPRA, il est encore temps de le faire. Un site web sera entièrement dédié à l’action, on espère courant automne.
Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 10 000€ minimum, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… qui vont se monter en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds de litige. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.