Nous avons publié il y a plus de 15 jours un article « l’ombre d’un doute« .
Cela concernait la vente de Worldgrid et la vente des actifs souverains qui patinait, apparemment faute à des exigences surréalistes de Jean-Pierre Mustier très insatisfait avec le prix de 700M€ proposé par l’APE et qui on s’en doute aussi, ne satisfaisait pas non plus les 8 Hedge-Funds futurs propriétaires, car sans être directement sous la tutelle des Hedge-Funds, Jean-Pierre Mustier ne peut pas prendre de décision majeure sans au moins les en informer, vu que même si le plan de sauvegarde n’a pas encore été adopté, l’accord de Lock-Up, qui est une sorte de pré-accord sur une version synthétique de 20 pages du plan de sauvegarde, a lui, été validé à la majorité des 2/3 des votes exprimés et à la majorité de 62% des créanciers.
Pour sécuriser les liquidités d’Atos jusqu’au closing (dernier jour de la restructuration), Mustier comptait sur 3 rentrées. Une déjà réalisée, puisque la seule clause suspensive pour son paiement était l’entrée en sauvegarde accélérée, c’est IF2, le financement intérimaire de 350M€.
Ensuite dans le plan validé par Atos et les créanciers le 30 juin, il était prévu en contrepartie du prix très bas proposé par l’APE, une demande des créanciers qui était un acompte de 150M€ à la signature et un acompte de 150M€ courant octobre, soit 43% du prix payé 9 à 10 mois avant le transfert de propriété, ce qui est rarement l’usage.
Dans le plan de liquidités, il était prévu le versement par Alten courant novembre de 270M€ au moment du transfert de propriété de Worlgrid, actif pour lequel Atos et Alten sont entrés en négociations exclusive le 13 juin et dont la Due Diligence devait être réalisée sur juin et juillet.
Une fois la Due Diligence réalisé, les négociations exclusives devaient se transformer en vente définitive et une fois passé les procédures d’agrément usuelles dont l’avis de Bruxelles sur la concurrence, avec un paiement et transfert de propriété courant Novembre, voilà ce qui avait été expliqué par Atos et la presse spécialisée.
La vente de Worlgrid, tout comme les actifs souverains avaient un rôle important, car ils devaient servir à rembourser IF1, IF1 bis et IF2, les fameux prêts dits intérimaires; et d’autant plus important que ces prêts intérimaires sont à 15% d’intérêts.
Jean-Pierre Mustier via les points marché réguliers depuis 3 mois, a dit qu’il souhaitait rembourser ces prêts intérimaires au closing, sous-entendant avec l’arrivée de la New Money.
Mais ça selon le blog, c’est strictement impossible, de l’ordre du fantasme de l’ancien boss de Kerviel.
La New Money va servir à financer les flux de trésorerie négatif sur 2025 et sur les 3 premiers trimestres 2026 (Pour le blog le flux de trésorerie sera négatif jusqu’au 3ème trimestre 2026 si la société existe encore en 2026).
Donc pour pouvoir rembourser ces 800M€ de prêt intérimaires, la rentrée de cash de Worldgrid et des actifs souverains est impérative.
Or selon nos informations, l’APE n’a pas été du tout, mais du tout contente des velléités d’Atos de renégocier le prix. Selon une source, l’APE serait restée très ferme et aurait même fait savoir que si Atos ne revenait pas sur un terrain moins agressif, les acomptes pourraient ne pas arriver avant début 2025 à cause des déficits budgétaires.
De ce fait, depuis une semaine c’est officiel, via des emails interne, Atos a démarré le détourage du BDS souverain.
Selon les informations du blog, Mustier aurait accepté de baisser sa culotte et la transaction devrait être signée avant la fin de l’année.
En fait Atos conserve le nom BDS, mais exclut désormais de son périmètre la cyber dîte « service », qui est en fait Managed Secured Services, et quelques autres petites entités.
Cyber services passe dans le périmètre Digital, donc Eviden devient Digital et reportera à Carlo D’Asaro Biondo
Emmanuel Le Roux prend du grade et devient CEO du nouveau BDS, même s’il était déjà CEO de l’ancien mais reportera directement à Jean-Pierre Mustier, puis au nouveau DG nommé par les Hedge Funds, si d’aventure ils venaient à trouver un kamikaze qui accepte le poste. Cela permettra à BDS de prendre des décisions sur la R&D et de continuer à recruter durant la phase des négociations, afin que l’activité HPC qui a besoin de beaucoup d’investissements en R&D ne périclite pas.
En ce qui concerne BDS,
il y avait donc l’ombre d’un doute que le deal n’aboutisse pas. Ce doute serait levée selon nos informations et une fois la sauvegarde validée par le tribunal si d’aventure elle était validée, dans ce cas on pourrait imaginer la transaction début novembre avec un acompte mi-novembre.
En ce qui concerne Worldgrid,
il y avait donc l’ombre d’un doute que le deal n’aboutisse pas ou du moins aux conditions énoncées. 270M€.
Le doute devient maintenant pour le blog une quasi-certitude. Nous n’avons aucune information à ce sujet, mais il est évident qu’un périmètre de 160 à 170M€ ne met pas 4 mois à être Due Diligenté, surtout quand le vendeur est pressé et l’a fait savoir à son acheteur et que ce fut probablement une des conditions pour accepter de ne pas donner suite à l’offre d’Assystem, pourtant acquise selon Anne Drif Des Echos. On imagine bien que même si il semblerait que Alten ait été mieux disant de 20 à 25M€ par rapport à Assystem, la rapidité de la transaction a aussi dû faire partie de l’accord.
Le 13 juin a été annoncé l’entrée en négociations exclusives. Le 13 octobre cela fera donc 4 mois que les négociations exclusives auront démarré et la finalisation de la vente n’a toujours pas été annoncée et le transfert de propriété qui avait en juin été annoncé pour novembre, se ferait selon le dernier communiqué courant janvier.
Il semble maintenant très clair, selon le blog, que Alten cherche soit à renégocier le prix et on se doute bien que si un telle renégociation est en cours, ce n’est ni une histoire de 5 ou 10M€ mais beaucoup plus et qu’Atos essaie temporairement de cacher l’échec de l’avancée des négociations avec le vote électronique qui est désormais clos sur l’acceptation du plan de sauvegarde.
Une grosse remise sur le prix serait un signal apocalyptique. Cela voudrait dire que malgré les 4Md€ de dépréciations en 5 mois il y aurait potentiellement encore des cadavres dans les placards; sachant que les actifs d’Atos sont déjà significativement inférieurs à la dette conservée de 4.4Md€ (incluant les 800M€ de prêts dits intérimaires) et de 3.5Md€ (chiffres Atos SE) hors prêts intérimaire. On pourrait même imaginer que Assystem ne refasse pas d’offre si Alten se désistait.
Donc Atos ne va certainement pas communiquer là-dessus avant le jugement du 15 octobre, si d’aventure la majorité des 2/3 a bien été obtenue.
En ce qui concerne le vote du plan de sauvegarde,
Dans les attendus du délibéré du juge du tribunal de Nanterre, il est écrit que 83% des votes exprimés ont voté pour l’accord de Lock-Up et dans les banques n’ayant pas souhaité s’exprimer, aucune hostilité au plan n’a été manifesté. Mais alors si aucune hostilité, pourquoi ne pas avoir voté et pris le risque que l’accord de Lock-Up ne passe pas ?
J’en ai discuté avec une personne proche du dossier qui m’a dit « tout le monde me dit que c’est impossible que les créanciers ne votent pas le plan sauvegarde car sinon c’est le redressement judiciaire direct et démantèlement » et il a ajouté « enfin sauf une personne qui pense comme toi, qu’il y a une petite trappe ouverte pour que Daniel Kretinsky revienne dans le game.
Le plan machiavélique mais au demeurant très intelligent serait celui-ci. Les banques n’ont jamais eu l’intention de se faire baiser par les obligataires. Or 83% d’écrasement de la dette et remboursement sous 8 ans pour ceux qui ne participent pas à la New Money, c’est bien moins que la première offre de Kretinsky. Donc c’est une très grosse sodomie des obligataires aux banques. Or d’habitude c’est le contraire…
Néanmoins, une des conditions pour tenir jusqu’à la fin de la restructuration, c’était d’avoir les 350M€ de cash de IF2 (financement intérimaire n°2) dont la clause suspensive était le transfert des fonds sur le compte d’Atos sous 48h après l’entrée en sauvegarde accélérée. Et pour pouvoir faire défaut sur l’échéance obligataire du 6 novembre prochain, échéance de 500M€ (obligation convertible), il fallait être en sauvegarde accélérée.
Un plan possible des banques rebelles emmenées par la BNP pourrait être le suivant.
À noter que nous n’avons aucune fuite, il s’agit donc d’une pure supputation à prendre avec les précautions d’usage et de toute façon nous saurons le dénouement de cette intrigue demain, vendredi 27 jour du dépouillement des votes, pourtant électronique et clos ce jeudi à midi !! L’hypothèse que le plan de sauvegarde soit validé reste malgré tout l’hypothèse la plus probable. Mais je ne la mettrait qu’à une probabilité de 70%.
C’est beau une ESN qui a besoin de 24h pour dépouiller un vote électronique. Bonjour la magouille potentielle… Ça donne vraiment envie d’acheter les applications de vote électronique d’Atos… Et comme il ne s’agit pas d’une AG, ou l’AMF oblige l’utilisation d’une application tierce « Votaccess » rien ne dit que ça n’est pas une application Atos qui sera utilisée pour le vote des créanciers…
Les actionnaires, eux, peuvent voter par courrier, mais leur vote ne compte pas puisque dans les attendus du jugement d’entrée en sauvegarde accélérée, le juge précise qu’en cas de vote négatif, le code du commerce lui permettrait de passer outre le désaccord des actionnaires. Il s’agit donc d’un vote consultatif. Ou plutôt d’un vote fictif.
Il y a environ 40% des banques qui n’ont pas souhaité voter l’accord de Lock-Up et à priori la BCE aussi s’est abstenu car le QE n’a pas vocation à s’immiscer dans la gestion des entreprises (QE = Quantitative Easing, programme de rachat d’obligations par Mario Draghi durant 4 ans).
S’il advenait que toutes ces banques qui se sont abstenus de voter l’accord de Lock-Up, en venaient à voter contre le plan de sauvegarde, ce qui signifierait au passage que Atos a une très bonne capacité d’analyse en disant au juge qu’aucun créancier a manifesté d’hostilité au plan, dans ce cas le vote serait de 63 à 64% pour le plan de Sauvegarde et il ne pourrait être présenté au juge et serait immédiatement caduque.
Si d’aventure cette hypothèse, et je le rappelle une deuxième fois qui n’est que supputation, venait à arriver, la situation serait la suivante. Soit les 8 fonds vautours trouvent en 48h un plan totalement amendé à proposer aux banques, mais celui-ci aurait peu de chances d’aboutir, car cela signifierait qu’il se serait agit d’un plan prémédité des banques pro-Kretinsky destiné à faire échouer celui des fonds vautours, soit il reste l’option « coup de fil à un ami ».
Et des amis, Atos en a peu en ce moment. Un seul a les fonds, mais on ne sait pas s’il a encore l’envie, pour proposer une solution alternative et ce serait le retour de Daniel Kretinsky. Et là les obligataires n’auraient que deux solutions, aller au RJ et récupérer In Fine entre 5 et 7% de leurs créances ou accepter l’offre de 20% de Daniel Kretinsky qui s’il devait faire l’offre de la dernière chance, proposerait certainement une offre très légèrement supérieure à sa première offre, mais inférieur à sa deuxième offre.
Il est aussi possible que Daniel Kretinsky propose d’ouvrir 40% du capital, mais sous forme de capitaux propres à savoir que les créanciers pourraient prendre jusqu’à 40% du capital, mais sous forme d’apport en New Money en capitaux propres, donc à vie dans l’entreprise et non productrices d’intérêts. Ce qui ferait un apport d’un milliard en capitaux propres. Minimum syndical pour sauver Atos. Je rappelle que dans le dossier Casino, l’apport en capitaux propres a été de 1350M€ et de 2200M€ dans le dossier Orpéa.
L’épilogue est donc très proche, vu que ce jour à midi les votes seront clos et c’est probablement Matthieu Pechberty de BFM qui dégainera le premier car il y a un temps pour la réélection de Meunier, il avait réussi l’exploit de donner le résultat du vote 2 jours avant la clôture du vote 😀 Donc là avec en plus un vote électronique, il devrait bien y avoir quelques fuites en fin de journée… En tout cas si vous voyez l’action perdre 50% vous saurez le résultat 😀
En conclusion, pour le souverain, presque plus de doute,
pour le vote du plan de Sauvegarde accéléré, à nouveau l’ombre d’un doute,
Et pour Worldgrid, l’ombre d’un très très gros doute…
Et pour le reste… Comment va Atos en ce moment ?
Joker 🙂
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La France connaît un précédent significatif de financement de contentieux par des fonds spécialisés. Ce précédent fait suite au gel des avoirs du fonds H20, consécutif à une violation de la réglementation applicable aux gestionnaires de fonds d’actifs. Bien que ce précédent soit quelque peu différent du nôtre, les discussions avec les fonds initiées dès février avancent car il y a de l’intérêt pour pénétrer un nouveau marché en France. Ces discussions sont donc longues en raison de l’absence de précédents, mais elles progressent.
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