Atos : Nous avons enfin compris le plan Layani – Décryptage version 2.0 [Analyse-blog]

 

Euréka, nos deux neurones ont fissionné et nous avons eu un déclic à la 4ème lecture. Nous avons enfin compris l’offre Onepoint.

Franchement, il nous a fallu une forte dose de Doliprane et même « l’escroquerie intellectuelle de Meunier du 1er aout », était plus facile à comprendre. D’ailleurs malgré sa complexité et son élimage de BFR, nous l’avions décrypté dès le 2 aout, alors que là il nous a fallu 5 jours !! La seule nuance était que le communiqué du 1er aout était trompeur à dessein. Là il est plus incompréhensible que volontairement trompeur, mais In Fine ça revient au même, ça trompe aussi…

Lien pour télécharger la lettre d’intention de Onepoint

La raison pour laquelle ce plan était obscur et pourtant nous avons dans le forum, des juristes, des comptables, des huissiers, des pilotes de lignes, des chefs d’entreprise, des salariés Atos…, c’est qu’en fait Onepoint, à ce jour, a seulement 350M€ de cash à apporter au projet et rien d’autre. Et donc la plus grande partie de l’offre est elle-même un appel d’offres aux créanciers, alors que David Layani est au board, et savait avant les autres repreneurs les conditions d’Atos, et que malgré ça, il n’a pas pu inclure, ne serait-ce que le nom d’UN créancier à son plan, mais uniquement des investisseurs de second rang comme Walter Butler, connu uniquement car il a été durant une année ou deux, actionnaire du PSG et contribue in fine à Circa 30M€.

Ce n’est pas illogique, voir même très logique, qu’au moment du dépôt de l’offre tous les créanciers ne soient pas déjà ralliés à une offre ou à l’autre, le but de la transaction est justement de mettre tous les créanciers d’accord.

Mais dans l’offre Casino, chaque partie avait déjà préalablement au dépôt de son offre rallié des créanciers qui étaient cités dans l’offre. Ici pour l’offre Onepoint zéro nom de créancier.

Pourtant, dans l’article du Figaro du 25 mars de Lucas Mediavilla que je vous conseille de relire, David Layani déclare avoir le soutien de plusieurs obligataires qui apporteraient de la New Money.

Mais plus d’un mois après, le 3 mai, pas un nom d’obligataire déjà rallié. Vous pourriez me rétorquer que Kretinsky non plus, n’a pas beaucoup de créanciers ralliés, il a un seul nom. Mais c’est à ma connaissance le plus gros porteur de dette et un très gros fond 180Md€ d’actifs sous gestion et qui a ramassé beaucoup de dettes, 300M€ selon le blog et 100M€ selon Anne Drif des Echos, mais je pense que Anne Drif n’a pas réalisé qu’on parle toujours en valeur nominale et pas valeur payée, et Attestor a racheté environ 100M€ de dette à HSBC il y a 3/4 mois.

Donc Attestor aurait racheté 300M€ de dette en valeur nominale. C’est plutôt un bon début et Attestor backstoppe la New money (la garantie). Donc pas beaucoup de noms côté Kretinsky, mais le plus gros créancier.

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Je ne parlerai pas cette fois-ci dans le décryptage de la holding SVP SAS à créer dont Onepoint. SVP SAS sera le plus gros actionnaire et il détiendra 35% du capital. Mais le schéma est incompréhensible, il comporte plusieurs cas de figure où la holding SVP SAS pourrait avoir 35% du capital, ou 50% ou 60%, et on ne comprend pas si au final SVP aura quoi qu’il arrive que 35% du capital contre 350M€ [seul point acquis].

Ou que s’ils montent à 500M€ en trouvant quelques participants un peu kamikazes qui se retrouveraient sans droits de vote dans la holding SVP SA, puisque tout a été fait pour que David Layani tout seul contrôle la holding SVP SAS; car même si des tiers participent à l’AK de SVP SA, tout est fait pour que Layani personne physique contrôle la holding SVP SAS.

Et dans ce cas est-ce ou ils monteraient à 500M€ ou 600M€, est-ce qu’ils resteraient à 35% du capital ou monteraient à 50% ou 60%. Si c’était le cas, les créanciers qui vont avoir 1.9Md€ de dette convertie en capital auraient une dilution terrible. Mon opinion si on me disait « donne ton opinion même si tu te trompes, c’est que quelque soit le montant apporté par SVP, ils auront 35% et s’ils montaiente à 500M€, cela ferait une capitalisation théorique de 1400M€, ferait une dilution moindre pour les 1900M€ de dette convertis en 65% du capital (53% d’écrasement).

Je mets au défi, même un analyste avisé, d’avoir un avis définitif sur le sujet.

D’autre part, seul des kamikazes pourrait participer à cette AK sans droits de vote puisque David Layani aura au minimum 50.05% dans SVP SAS. Même Butler a limité sa participation au minimum syndical de circa 30M€ pour sauver la face de David. J’ose imaginer que s’il a annoncé en grandes pompes le soutien de Waren Bulter, c’est qu’initialement, il devait mettre plus. Ce qui est presque amusant c’est que dans les 50M€ mis par Butler et quelques autres investisseurs, on ne sait pas la part de Butler. Le chiffre de 30M€ est une estimation du blog, mais ça pourait être seulement 20M€.

Et ce qui est le plus ridicule, et je suis sincèrement désolé d’employer cet adjectif David si vous me lisez, c’est qu’il y a une pleine page et décrire le CV de Butler Capital dans la lettre d’intention, et d’ailleurs cette partie est plus longue que celle consacrée à Onepoint… !!!

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Pour tout le reste, c’est à dire la différence entre 350M€ et les 1100M€ demandés par Mustier et les 300M€ de cautions bancaires, Layani compte sur la charité chrétienne des créanciers là où chez Kretinsky, Attestor agit en tant que backstoppeur si les créanciers ne souhaitent par participer au prêt revolving 5 ans de 500M€. Donc d’un côté Kretinsky écrase un poil fort les créanciers de 80%, mais de l’autre Layani les prend pour ses banquiers privés.

Le plan Layani est littéralement un appel d’offre aux créanciers en disant [sic] « nous pensons que ce montage devrait être faisable d’après les contacts téléphoniques que nous avons eu avec les créanciers« . Si je voulais être taquin, je pourrais rajouter « Allez avec un peu de baraka ça devrait le faire ».

C’est marqué, je n’invente rien. Vous remarquerez que pas un seul nom de créancier n’est cité alors que chez  Kretinsky, comme créancier on a Attestor qui selon nos informations possède 300M€ de la dette (en nominal).

Que veut dire backstopper ?

C’est comme quand une banque garantit une AK.

Si les créanciers ne souscrivent pas à la New Money, un des acteurs garantie la souscription, « la backstopper ». Chez Layani, les créanciers peuvent souscrire à la New Money et si c’est le cas, ils récupèrent 90% de leur dette, dans la limite de 400M€. Mais si aucun créancier ne participe à la New Money, Attestor et Kretinsky backstoppent les 500M€ de crédit Révolving.

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Ce qui est dérangeant dans l’offre Layani et si l’était a officiellement annoncé exfiltrer les activités souveraines, prenant donc pour acquis que Kretinsky aurait Atos, c’est que cet appel d’offres aux créanciers, il fallait le faire avant l’offre, OU, comme dans le dossier Casino, montré avoir rallié un certain nombres de créanciers.

Pour l’instant Onepoint en ce qui concerne la partie liquidités hors fonds propres, a zéro euro, MAIS des contacts qui lui laissent penser que « c’est faisable », via un montage assez habile, il faut le reconnaitre, en se faisant entièrement financer par les créanciers avec l’énorme risque de conserver beaucoup de dettes pour les y inciter.

Ainsi, pour les créanciers, Layani proposent de leur racheter 100% de leurs créances, sur un montant limité de 1300M€, tout en parallèle en leur demandant de convertir 1900M€ de dettes en actions avec un écrasement avant conversion de 66% (estimation blog d’après lettre d’intention) et au final conserve 1800M€ de dette et demande un prêt sur 5 ans aux créanciers de 1300M€ à un taux inconnu.

Conditions :

BANQUES :

1/ Avoir une licence bancaire

2/ participer à la New Money pour 650M€ sous forme de Credit Revolving sur 4.5 ans (on ne sait absolument pas le taux offert) selon le principe premier arrivé premier servi et dans ce cas pour 650M€ de New Money, Layani rembourse avec un ratio de 1:1 soit 650M€ de dette remboursée. C’est à dire zéro écrasement.

3/ accepter que la new money sera bloquée sur 5 ans au lieu de 6 mois + 6 mois initialement, et sachant que sur les premiers 6 mois, il ne reste plus que 1 mois et demi. Donc ça fait 5 ans + 7 mois pour les 1500M€ de loan term et 5 ans + 1 an et 4 mois pour les 900M€ de Revolving.

Pour les banques qui ne voudraient pas participer à la New Money, elles peuvent soir récupérer 30% de leur dette, soit convertir leur dette en capital, avec un ration 1.9Md€ > devient 650M€ de capital, soit : 34% en capital (capitalisation boursière théorique de 1Md€ basée sur 350M€ = 35% du capital).

Pour tous les créancier Layani leur propose de leur racheter pour un montant limité 100% de leur créance :

OBLIGATAIRES & BANQUES :

1/ participer à la New Money pour 650M€ prêt obligataire de 5 ans (on ne sait absolument pas le taux offert) selon le principe premier arrivé premier servi et dans ce cas pour 650M€ de New Money, Layani rembourse avec un ratio de 1:1 soit 650M€ de dette remboursée pour 650M€ de dette possédée. C’est-à-dire zéro écrasement de la dette.

Si refus :

1/ Pour les obligataires ou banques sans licence bancaires qui ne voudraient pas participer à la New Money, elles peuvent soit récupérer 30% de leur dette, mais avec une limitation d’un montant de 1300M€ de dette détenue.

ou

2/ convertir leur dette en capital, avec un ratio 1.9Md€ > devient 650M€ de capital, soit : 34% de dette récupérée sous forme de capital, avec une capitalisation boursière théorique de 1Md€ basée sur 350M€ = 35% du capital. Dans un projet à venir, c’est l’apport de new Money en fonds propre qui détermine la capitalisation boursière.

Pour tous les créancier Layani leur propose de leur racheter pour un montant limité 50% de leur créance :

Conditions :

1/ Accepter de participer au cautionnement bancaire de 300M€ avec un ratio 0.5:1

2/ donc récupérer 50% de dette soit 150M€ pour 300M€ de cautionnement bancaire

On a donc une dette initiale splittée en 5 conversions

650M€ de dette convertie à 1:1 si RCF, reste 650M€. Ecrasement 0M€

650M€ de dette convertie à 1:1 si prêt obligataire reste 650M€. Ecrasement 0M€

300M€ de dette convertie à 0.5:1 si cautionnement bancaire reste 150M€. Ecrasement 150M€

1900M€ de dette convertie en capital à un ratio 34:100 (sur une capitalisation théorique de 1Md€), reste zéro car conversion « debt to equity ».  Écrasement de 1900M€

1300M€ de dette convertie à un ratio 30:100, reste 390M€. Ecrasement 910M€

Dette conservée :

1/ 650M€ RCF (participants revolving credit facility)

2/ 650M€ bonds (participants au prête obligataire 5 ans)

3/ 150M€ pour les participants au cautionnement bancaire

4/ 390M€ pour la conversion à 0.3:1

5/ 0M€ pour la dette convertie en capital. Conversion définitive et non réversible.

Total : 1840M€ de dette conservée

Dette écrasée :

4800M€ – 1840M€ = 2960M€. David va au delà des exigences de Mustier envers les créanciers et ce faisant il conserve plus de dette et prend un risque sur la viabilité de la société et des ratios.

Le but, il est limpide comme de l’eau de roche. Layani même à 5 ans sait qu’il ne pourra pas rembourser la dette, mais parie en joueur de poker qu’il est, que les ratios et la note S&P dans 4 ans sera suffisamment bonne pour que tout cela soit refinancé en 2033. C’est donc un plan, qui ne prévoit pas l’échec et va se baser sur une dette, à terme, refinancée à perpétuité avec un remboursement de 100 à 150M€ par an.

Résumons,

350M€ de capitaux propres vont à Layani & Co.

650M€ de capitaux propres vont aux créanciers sous forme de debt to equitity (passi paru cette fois), ces 650M€ valant 1900M€ de dette au nominal.

Le tout représentant 100% du nouveau capital.

OUPS, j’allais oublier mon ami Hervé.

Le tout représentant 99.9% du capital, et 0.1% revenant à nos amis de l’UDAAC et de Boursorama.

 

COMPARAISON AVEC KRETINSKY

En prenant pour acquis que Kretinsky va faire un geste de 225M€ et écraser « seulement » 85% de dette contre 90% actuellement

En prenant pour acquis que Kretinsky garantit un bonus de 450M€ minimum sur les ventes d’actif, soit 10% de la dette (c’est écrit seul le montant ne figure pas).

Kretinsky pour les créanciers qui ne veulent pas participer à la New Money offre donc 25% de remboursement de la dette.

Layani pour les créanciers qui ne veulent pas participer à la New Money offre 30% de remboursement de la dette mais avec un plafond limité à 1300M€. Donc les créanciers qui ne veulent pas participer à la New Money, s’ils représentent plus de 1300M€ de dette sont dans une impasse, ils devront obligatoirement convertir une partie de leur créance en capital.

Donc seulement 29% des créanciers pourront récupérer 30% de leur créance avec Layani, contre 100% des créanciers et qui pourront récupérer 25% de leur créances avec Kretinsky et passi paru.

Il ne s’agit pas ici d’un jugement, mais d’une simple description factuelle.

Le plan de Layani est foireux dans le cas où personne ne voudrait participer à la New Money. Il n’y a pas de backstop.

Certains créanciers seraient obligés d’avoir des conversions en capital et même avec la conversion en capital, Layani ne prévoit pas le cas de figure où aucun créancier ne veut participer à la New Money.

Je rappelle que les banques avait jusqu’à présent refusé le refinancement à 100% au-delà de 2025. Lui, Layani part pour acquis que les banques vont accepter un refinancement à 5 ans de peur de se faire écraser par Kretinsky. C’est d’une présomption et d’un narcissisme sans précédent.

Les créanciers. qui se manifesteraient en retard, devront obligatoirement participer à la New Money donc refinancer Atos sur 5 ans, ou avoir une part du capital de Atos et dépendre de la recovery. Donc il y aura 63% des banques qui seront obligées de refinancer Atos ou entrer au capital.

Là c’est les ponts, lundi matin les juristes vont présenter leur rapport après la lecture indigeste du plan Layani, et après la douche froide Kretinsky où une lecture en diagonale et rapide donne à tort l’illusion qu’il écrase 90% de la dette sans tenir compte du bonus (avec minimum garantit « fair amount » from 700M€ ») qui ne pourrait pas être « fair » en dessous de 450M€ (10%) et donc un écrasement de seulement 20% et pour les plus rapides à se manifester, 400M€ de participation à la new Money est possible chez Kretinsky contre un ratio de 90:100, donc ratio presqu’aussi généreux que Layani avec les banques, sauf que là c’est limité à 400M€, d’après ma compréhension Attestor amène 100M€ minimum de New Money.

Donc environ 15% des créanciers peuvent récupérer 34% de leur créance avec le plan Kretinsky et 100% peuvent récupérer 25%.

Avec le plan Layani, seulement 29% des créanciers peuvent récupérer les 30% de leurs créances en cash, les autres sont obligés d’amener de la New Money ou d’avoir une conversion en capital. AUCUNE explication n’est donnée sur comment se fait la répartition. First paid, first served ? Au prorata des demandes.

En fait ce plan oblige quasiment tous les créanciers à réinvestir dans Atos contre leur gré, voir de devenir actionnaires contre leur gré. C’est un plan léonin.

Bien entendu, certains créanciers sont prêts à rester dans le dossier puisque certains on fait une offre. Mais quelle offre. 600M€ de New Money et le reste c’est de l’affacturage, supérieur au quorum des factures affacturables et il n’est même par précisé par les banques si cet affacturage est fait à titre gracieux ou payant. Dans le plan Kretinsky il est précisé que les taux sont préférentiels.

Dans le plan Layani, le cautionnement bancaire est calqué sur le plan Mustier. Kretinsky va plus loin car il sait que pour conserver les gros contrats il faudra fournir de nombreux cautionnement bancaire jusqu’au retour à BBB.

Avec Kretinsky, 100% des créanciers peuvent sortir en cash.

Le plan Layani vend du rêve, son rêve, d’avoir Atos avec les seulement 250M€ que lui a alloué Carlyle contrairement au 500M€ initiaux. Lire article Les Echos.

La suite tout le monde l’a compris. Si Atos revient sur des ratios de marge encourageants, David Layani fera absorber Onepoint par Atos via une AK réservée sous 1 à 2 ans et il détiendra alors 51% du capital d’Atos. Il aura pris 51% du capital d’Atos en LBO avec 250M€ de prêts.

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Maintenant, parlons de dette NETTE, celle que je déteste car elle sert à induire en erreur les PP.

Avant le deal, la signature de la conciliation, David estime que la dette nette sera de circa 4.3Md€.

Je suis en circa phase à +/- 150M€ (circa veut dire environ en latin « environ », et l’expression circa revient au moins 20 fois dans la lettre d’intention de Layani.)

Au moment de la remise des clefs du camion, entre mi-octobre et mi-décembre, selon la vitesse des parties à agir, David Layani estime que les fournisseurs qui faisaient crédit pour 2Md€ au 31 décembre dernier et qui maintenant ne font non seulement plus crédit, mais demandent un paiement avant l’expédition ou un acompte avant démarrage des travaux pour la sous-traitancen, et même pire, un paiement avant fabrication pour les taïwanais et chinois.

David part du principe qu’avec une réduction de la dette et l’apport de la New Money, Atos repassera direct à BB sans passer par la case B- et que les fournisseurs accepteront de nouveau d’être payés 60 jours et le Reverse Factoring pourra de nouveau reprendre, soit une rentrée de cash de 2Md€ et la dette nette qui passera à 1Md€.

Ca c’est partir pour acquis que dès le début de la sauvegarde accéléré tout repartira « comme en 14 », que les clients partners la fleur au fusil iront frapper aux portes des prospects avec la banane, le book to bill va revenir comme au bon vieux temps et que les clients et les fournisseurs vont pousser un ouf de soulagement de savoir Onepoint aux commandes. Sauf que à Taiwain, chez Intel, chez Nvidia, personne ne connait Onepoint.

Or il va y avoir une période délicate, celle où le candidat sera choisi et celle où la conciliation sera signée. Supposons que le candidat soit choisi le 10 juin, le 31 mai avec tous les ponts et le IBR de ACCURACY qui va arriver que ce lundi, des offres non définitives comme celles des banques, qui doivente être amendées selon les données d’ACCURACY, il faut qu’une fois les versions définitives et engageantes que la plupart des partis ont dit vouloir présenter vers fin mai donc disont le 25 mai, et que derrière il faille encore 10 jours ça nous met au 5 juin pour le choix du candidat, qui était chez Casino le 14 juillet. La fin de la conciliation chez Atos est espérée mi-juillet soit 1 mois et demi après le choix du candidat. Chez Casino cela a duré jusqu’à mi-octobre, donc 2 mois et demi. C’est jouable, tout en étant un peu optimiste.

Mais soyons optimiste, prévoyons la signature de la conciliation au 2 Aout, dernière semaine avant les congés. À partir de là, il faut compter 2 mois et demi minimum pour la sauvegarde accélérée, soit mi-octobre en hypothèse ultra-optimiste et début décembre en hypothèse pessimiste. Cette période va être compliquée. Certains clients pour des gros deals ne vont pas signer avant que le nouveau propriétaire ait officiellement les clefs du camion. Et probablement que S&P fera pareil et les fournisseurs aussi.

Donc escompter un retour des paiements à 60 jours avant début janvier 2025 est un peu téméraire.

Donc le plan Layani sur le retour d’un BFR de 2Md€ au closing est trop optimiste. Notre estimation d’un retour de BFR de 35% au closing soit 700M€ sur les 2000M€ prévu par Layani. Mais nous ne sommes pas un entrepreneur talentueux, c’est peut-être David qui a raison.

À noter que Kretinsky contrairement à Layani a proposé une avance de 350M€ de New Money DÈS QU’IL SERAIT CHOISI.

Le plan Layani ne prévoit pas le financement de la période intérimaire de sauvegarde accélérée. Ce simple détail, si j’étais Hélène, me ferait pencher en faveur de Kretinsky.

Je répète. Kretinsky n’a pas dit qu’il apporterait 350M€ de New Money quand la sauvegarde serait validée, mais QUAND IL SERAIT CHOISI soit possiblement dès le 31 mai (après super sécurisation du prêt adossé à un collatéral, mais ça c’est normal).

C’est-à-dire qu’Atos pourrait passer les JO en paix sans problème de cash alors que sur les 450M€ promis, le 9 avril, 150M€ sont arrivés dans les caisses d’Atos ce vendredi et 300M€ sont toujours en discussions sans garantie de solutions à très court terme.

Il serait capital que David Layani précise s’il est en mesure de prêter à Atos 350M€ de New money dès qu’il serait choisit et dès le 31 mai ?

C’est la différence de traiter avec quelqu’un qui est dans les 500 fortunes françaises et quelqu’un qui s’il était français serait dans les 10 premières fortunes françaises 🙂 L’un attend les clefs du camion pour mettre le 1er euro et l’autre paie 350M€ à la signature du bon de réservation. Beaucoup de salariés, excusez-moi si je vous titille un peu, c’est pour vous secouer, sont un peu contrariés par les termes « juniorisation » et « offshorisation » du plan Kretinsky. Sachez d’une part que rien ne dit que Layani ne fera pas pareil, mais mon propos est surtout de vous dire : « regardez plus qui a les moyens d’éviter la faillite, que de refaire le monde alors que la boite est au bord de la cessation de paiement ».

C’est la différence entre quelqu’un qui a un plan financé et quelqu’un qui propose un plan qui est lui-même un appel d’offre et sans financement hormis 350M€ et on ne sait pas si Carlyle validera son financement de 250M€ une fois les documents de Due Dilligence en main

Pour pouvoir faire une offre engageante, il va donc falloir que Layani ait d’ici 10 jours des promesses en main sur au moins 80% de la New Money et d’ici le 25 mai sur 95% de la New Money.

L’offre de Kretinsky est conditionnée à la Due Dilligence et à l’IBR d’Accuracy, l’offre de Layani est conditionnée également à ces deux audits mais surtout à l’acceptation de la participation à la New Money par les créanciers.

L’offre Layani est aussi conditionnée, même si ça n’est pas marqué noir sur blanc dans le rapport à l’acceptation par le prêteur des fonds propres, Carlyle, car l’originalité de cette offre, c’est qu’elle est en très grande partie à crédit, sur les 350M€, seuls 100M€ viennent d’investisseurs en propre, dont 20M€ pour David Layani personne physique, 30M€ d’une douzaine de dirigeants de Onepoint, environ 30M€ de Warren Butler  (estimation blog). Vu les gros titres de la presse, on aurait imaginé qu’il mettrait au moins 150M€, c’est dire si la confiance règne…

Pour une somme si minime, mieux aurait été de ne même pas en parler, car là ça fait le mec qui change d’avis à la dernière minute et met une petite obole symbolique pour ne pas dire qu’il s’est désisté et enfin 20M€ (estimation blog) d’investisseur non-nommés, peut-être des qataris ou émiratis dont on a pas mis les noms pour ne pas faire peur aux sénateurs. 😀 😀

Conclusion :

je comprends maintenant pourquoi les créanciers ont monté leur propre offre, l’offre Layani est d’une complexité sans nom pour les créanciers et lui servent de banquier, donc oui, autant faire leur propre offre dans ce cas.

 

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Si vous avez subi d’énormes pertes sur Atos, sachez qu’une action en réparation est en cours de constitution sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires), pour recouvrer une partie de vos pertes par voie de justice. Cette action sera totalement gratuite pour les plaignants car nous la ferons financer auprès de fonds spécialisés qui prendront un pourcentage en rémunération et l’UPRA ne vous demandera aucun paiement ni cotisation ou autres. À ce jour, plusieurs fonds ont fait part de marques d’intérêts, mais nous n’avons pas encore de réponse définitive. La réponse dépendra du nombre de personnes pré-inscrits et des comptes audités 2023.

Afin de ne pas déstabiliser la société, cette action ne visera ni Atos, ni ses dirigeants ou ex-dirigeants, mais uniquement ses auditeurs (commissaires aux comptes) en particulier DELOITTE supposé être le n°1 mondial de l’audit, mais que l’UPRA soupçonne avoir été très complaisante vis-à-vis d’Atos avec les règles comptables en vigueur, et leur reproche d’avoir fait manquer une chance aux actionnaires de ne pas acheter l’action quand elle était surcotée vis-à-vis de sa réelle valeur et d’avoir fait manquer une chance d’avoir vendu, quand la société s’effondrait et que la comptabilité ne reflétait pas cet effondrement, en particulier une absence totale de dépréciation d’actifs en 2022.

Je rappelle qu’à la publication d’un jugement qui dirait le contraire, Deloitte est supposé avoir certifié les comptes d’Atos de manière totalement sincère, et l’avis exprimé ci-dessous est l’avis de l’UPRA uniquement et reste à l’état de soupçons tant que nos preuves n’auront été validé par un juge.

Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 10 000€, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds qui financera ce recours. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.

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