Atos : Les banques tentées en début d’année de baiser les obligataires vont-elles accepter la réciproque sans broncher ?

 

Décidément le dossier Atos va faire les affaires du fabricant de Vaseline.

Dès la mi-décembre, les banques ont tenté de faire un forcing pour renouveler leur prêt conditionnant son renouvellement à sa séniorisation, en baisant au passage les obligataires qui ne l’auraient pas été.

Les obligataires n’ont pas vu cela d’un bon œil et ont commencé à le faire savoir bruyamment. Au final c’est la principale raison qui a amené Atos à faire appel aux services d’Hélène Bourbouloux, la renégociation des prêts bancaires. Ne faisait pas partie de la mission d’Hélène Bourbouloux la renégociation des prêts obligataires.

L’autre raison de la demande d’intervention d’HB, c’est que le pool bancaire conditionnait le renouvellement du crédit de 1500M€ à l’acceptation du deal EPEI/TFCo. C’est pour cela qu’il est très amusant, de voir que les créanciers très opportunistes font croire pour s’attirer la sympathie des salariés et actionnaires qu’ils ont complètement changé d’avis à tel point que leur condition à la reprise d’Atos serait le plan One Atos, où il serait hors de question de spliter Atos, tout en étant très ferme sur la non-refusion des deux entités Atos et TFCo. Donc les banques sont pour une scission de fait, mais une non-scission juridiquement parlant, avec un seul groupe…

Et c’est entre ces mains-là que les bras cassés à la tête du board Atos depuis 15 ans ont donné mandat pour reprendre Atos, reprise loin d’être acté, contrairement à la propagande usuelle de la dircom d’Atos qui planifie un accord de lock-up le 8 juillet alors que moins de 50% des créanciers sont  d’accord et en spéculant l’accord de la BCE cela fait pour l’instant un petit peu plus que 50%.

Il s’agit d’une information totalement officiel durant un call de Paul Saleh, Atos n’a pas à ce jour réunit l’approbation des 2/3 des créanciers et ne l’aura probablement jamais ce qui fait que l’on devrait rebifurquer sur le plan Kretinsky assez rapidement.

Pourquoi. Parce que les Hedge Funds obligataires font une grosse sodomie aux banques. Pour celles d’entre elles qui veulent quitter le dossier Atos et ne plus jamais en entendre parler, dans l’accord tous juste signé par le pool des fonds vautours, elles écrasent de 83% de la dette des banques, taux à côté duquel Daniel Kretinsky passerait pour un petit chanteur à la Croix de Bois, ou pour un enfant de chœur pour ceux qui ne connaissent pas cette chorale.

Pages 10 et 11.

17% de dette conservée.  

 

Mais pire encore, double sodomie des Hedge funds à leurs amis banquiers, les banques reverront leurs deniers seulement au bout de 8 ans et leurs créances ne seront pas sécurisées, ce qui laisse le temps à Atos de faire faillite 10 fois.

Par contre, là où les fonds vautours sont réglo, c’est que c’est une sodomie passi paru. Les obligataires non-membres du consortium des fonds vautours sont traités à égalité avec les banques s’ils veulent quitter le dossier Atos et ne plus en entendre parler.

Zéro garantie. Remboursé dans 8 ans et 1% en cash et 4% en PIK. Ou comment toute faire pour faire rater une conciliation  !!

C’est donc purement et simplement un putsch en bonne et due forme qui oblige les banques à rester de force dans le dossier Atos et à participer au refinancement dont la syndication prendra fin vendredi soir. La date officielle est mercredi soir, mais comme Atos ne tient jamais ses délais, le blog pense que ce ne sera pas avant vendredi soir.

Même avec de la vaseline, une sodomie n’est jamais agréable (enfin moi c’est pas mon truc) alors une double sodomie, je ne vous fais pas de dessins. De là à imaginer que les banques vont sagement faire la queue à la droguerie, il y a un pas que je ne franchirait pas.

Il y a eu un épisode dans l’histoire qui s’appelle la contre-offensive des Ardennes bataille qui aurait probablement réussi sans un facteur technique prévu par Albert Speer et expliquée dans son autobiographie « au coeur du 3ème Reich ». Pour les tarés de Boursorama qui me penseraient nazi, je suis simplement passionné de l’histoire de la première et seconde guerre mondiale et le livre d’Albert Speer, seul proche de Hitler non condamné à mort au procès de Nuremberg est un témoignage passionnant sur le plan historique, puisqu’il a été un des tous proches d’Hitler et ministre de l’industrie de guerre du 3ème Reich. Au moment de l’organisation de la contre-offensive des Ardennes, les usines de carburants sont bombardées par les alliés et Albert Speer explique aux généraux ou à Hitler, je ne me souviens plus qu’il manquera de carburant et qu’il faudra prévoir un ravitaillement à mi-parcours et qu’il n’y aura pas assez d’essence pour ce ravitaillement. Je pense qu’il l’explique aux généraux qui le cachent à Hitler. https://www.amazon.fr/Au-coeur-du-Troisi%C3%A8me-Reich/dp/2818500117

C’est en effet ce qui s’est passé le début de la contre-offensive est un succès et les alliés sont repoussés, puis les chars bloqués dans la neige sans  essence.

Pourquoi cette grande parenthèse. Parce que je pense qu’avec assez d’essence cette contre-offensive aurait réussie. Elle aurait juste retardé de quelques semaines la fin de la guerre, mais elle aurait réussie.

Or les banques créancières, elles, ne sont pas à cours d’essence. Et je pense que les banques ne sont pas en train de faire la queue à la droguerie 😀

Donc selon l’estimation du blog, la syndication ne sera pas finalisée mercredi soir, le lock-up ne sera pas signé lundi 8, et quand bien même nous serions dans l’erreur, le plan de conciliation ne sera pas validé par le tribunal en l’état, car il n’amène pas de New money sous forme de capitaux propres ou plutôt quelles broutilles, 175M€, là où la direction de Casino avait demandé 1Md€.

Je rappelle que tous les détails financiers signé par seulement la moitié des créanciers donc non valide à ce jour sont désormais disponibles en téléchargement : https://atos.net/wp-content/uploads/2024/06/Restructuring-term-sheet-agreement-in-principle-30June-2024.pdf

Il reste donc un très grand pas à faire pour obtenir la majorité des 2/3… Bon courage à tous les participants à cette foire d’empoigne.

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Si vous avez subi d’énormes pertes sur Atos, sachez qu’une action en réparation est en cours de constitution sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires), pour recouvrer une partie de vos pertes par voie de justice. Cette action sera totalement gratuite pour les plaignants car nous la ferons financer auprès de fonds spécialisés qui prendront un pourcentage en rémunération et l’UPRA ne vous demandera aucun paiement ni cotisation ou autres. À ce jour, plusieurs fonds ont fait part de marques d’intérêts, mais nous n’avons pas encore de réponse définitive. La réponse dépendra du nombre de personnes pré-inscrits et des comptes audités 2023.

Afin de ne pas déstabiliser la société, cette action ne visera ni Atos, ni ses dirigeants ou ex-dirigeants, mais uniquement ses auditeurs (commissaires aux comptes) en particulier DELOITTE supposé être le n°1 mondial de l’audit, mais que l’UPRA soupçonne avoir été très complaisante vis-à-vis d’Atos avec les règles comptables en vigueur, et leur reproche d’avoir fait manquer une chance aux actionnaires de ne pas acheter l’action quand elle était surcotée vis-à-vis de sa réelle valeur et d’avoir fait manquer une chance d’avoir vendu, quand la société s’effondrait et que la comptabilité ne reflétait pas cet effondrement, en particulier une absence totale de dépréciation d’actifs en 2022.

Je rappelle qu’à la publication d’un jugement qui dirait le contraire, Deloitte est supposé avoir certifié les comptes d’Atos de manière totalement sincère, et l’avis exprimé ci-dessous est l’avis de l’UPRA uniquement et reste à l’état de soupçons tant que nos preuves n’auront été validées par un juge.

Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 15 000€ minimum, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds qui financera ce recours. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.

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