Ouf, c’est fait !!
Désolé chers lecteurs, d’avoir procrastiné un peu à vous présenter la troisième offre, celles des créanciers.
Elle ne nous a vraiment pas motivée, raison majeure de notre retard, tellement elle est incomplète, bancale et contradictoire.
Si Atos n’était pas en discussions avec elles pour les 300M€ d’affacturage (partie du pack « airbag » de 450M€) et qui semble poser de gros problèmes, je pense qu’elle aurait été rejetée au même titre que celle de Bain Capital.
Pourquoi ce titre « l’hôpital qui se fout de la charité » ??
Même si ça ne s’est pas su de suite, hormis via le blog mi-aout, la vente de TFCo à EPEI qui a surpris tout le monde le 1er Aout a été forcée par les banques qui conditionnaient leur refinancement de 2400Md€ jusqu’en 2027 à la vente de TFCo. S&P qui est tout sauf un organisme propagateur de rumeurs, l’a d’ailleurs écrit d’ailleurs noir sur blanc, « si la vente de TFCo à EPEI n’étant pas réalisé, comme il s’agit d’une clause suspensive du renouvèlement du financement du pool bancaire au-delà de 2025, la note d’Atos sera abaissée. D’ailleurs S&P ayant compris que l’illusion donnée mi-janvier que les discussions se poursuivaient, alors que chaque partie essayait juste de faire dire à l’autre partie que la rupture venait de sa part, pour au final s’accorder sur le fait d’avoir mi fin de manière commune aux négociations; S&P disions nous n’a pas été dupe et tel Lucky Luke a dégainé une douzaine de jours avant l’officialisation de la fin des discussions et abaissé la note de BB- à B-, soit de 3 crans et avec observation négative, commençant à avoir des doutes aussi sur l’opération Airbus. 3 crans, puisque après BB-, il y a normalement d’abord B+, puis B, puis B-.
Donc ce sont les banques qui ont foutu le bordel en forçant la vente de TFCo contre l’avis des actionnaires. Or, SOUDAINEMENT, les banques font un 180° d’équilibriste en chef, et conditionnent leur offre à ce que le groupe reste entier, voire INTACT, hormis la vente des actifs souverains.
Dans ces conditions, comment avoir une seule seconde confiance à un pool bancaire suffisamment con pour accepter en juillet 2022 d’augmenter ses covenants de 2.5 à 3.75 (ce qui revient à les baisser, car en termes de convenant, plus le chiffre est élevé plus, on « baisse » les covenants, c’est-à-dire que la banque devient plus flexible) à un pool bancaire suffisamment con pour forcer Atos à vendre TFCo à prix négatif, et au final, revenir la fleur au fusil en disant « notre offre est conditionnée à ce que le partenaire industriel (manquant à ce jour dans l’offre) accepte notre approche de garder le groupe en l’état.
Le blog lui ne change pas d’avis. Dès le 26 mars 2023, il y a un peu plus d’un an, nous avons sorti un triptyque et la scission a finalement pris l’eau avant même la partie 3 qui devait être « un jeu à somme nulle » où nous démontrions que la duplication des coûts équivalait à manger 200 pdb de MOP.
La scission, introduction : escroquerie intellectuelle pour PP égarés
La scission partie 1 : la genèse : il y a le feu au lac
La scission partie 2 : ne pas confondre vitesse et précipitation
La scission prend l’eau : elle ne survivra pas à l’AG.
N’ayant jamais varié d’un iota, ou vraiment à la marge depuis 18 mois, nous nous sentons légitime pour critiquer ceux qui changent d’avis comme de chemise.
Au passage, nous rappelons que contre TOUT LE MONDE, depuis la création du blog nous avons répété que tout ou partie de la Cyber attérirait chez Thalès, là où tout le monde un peu condescendant nous disait : « Marc, c’est plié, ça les intéresse plus ». Nous avons répété dans le vide que c’était la tactique classique de Patrice Caine de feindre le désintérêt, voir le dégout, pour revenir par la petite porte à prix bradé. D’ailleurs, hormais pour MCS qu’il veut VRAIMENT et qu’il est prêt à payer au prix, pour le reste, il laisse l’état négocier et une fois que l’état aura en bon marchandeur sans le sous en poche et de totale bonne foi vu notre déficit du budget, ira taper à la porte de l’état pour faire son marché. Et Dassault, actionnaire de référence de Thalès, dont on ne voit vraiment pas l’intérêt qui pouvait apporter aux HPC, se retirera pour laisser Thalès seul en lice et Thalès aura eu ce qu’il voulait à 800M€ au lieu de 3Md€ en janvier 2022. Certes l’actif s’est un peu dégradé depuis, mais l’économie est quand même significative.
Tout ce préliminaire pour rappeler, nous qui n’avons pas dévié, notre légitimité à critiquer les « banksters » pour reprendre l’expression du très sulfureux Nicolas Miguet.
Les points clefs des banques :
Passi Paru, tout le monde traité à égalité, donc gros appel du pied aux obligataires dragués par Layani et Kretinsky vu qu’avec l’offre Kretinsky, les fonds distress sortent malgré tout avec un léger profit, la dette Atos le jour du CCC étant descendu à 11% du nominal, donc même avec l’offre Kretinsky en incluant le minimum garantie des bonus sur la vente ils font un bénéfice, mais nous prenons pour acquis que Kretinsky va remonter son offre de 225M€ et offrir un minimum de 25% pour ceux qui ne participent pas à la New Money et 34% pour ceux qui participent à la New Money, soit un écrasement moyen d’environ 73%.
Tout comme Layani, offre en forme d’appel d’offre.
Les Bank Cocom et les Bund SteerCo lancent un appel d’offre à un industriel qui voudrait prendre entre 30 et 40%, cela dépeint bien Onepoint, sauf que on s’imagine bien qu’ils ont du contacter Onepoint et que ce dernier a refusé, OU, tout aussi vraisemblable qu’ils ne considèrent pas Onepoint comme un industriel mais une société de conseil.
Les proches de Onepoint ont dit après lecture de la lettre d’intention qu’il s’agissait d’un appel du pied à leur champion. Je ne le pense pas.
Je pense que cette offre est à l’intention de Daniel Kretinsky en lui disant : « si vous voulez nous écraser, nous y allons seul ».
Gros problème cependant :
J’ai toujours considéré dans la vie que lorsque on était plus que un personne à prendre une décision c’était compliqué. Que lorsque l’on était plus que 2 personnes à prendre une décision, c’était très compliqué et au delà de 3 personnes, quasi impossible.
Or le pool bancaire est constituée de 24 acteurs. Autrefois 22, mais HSBC a vendu sa créance à 3 fond distress.
J’ai l’absolue certitude qu’à leur où j’écris ces lignes, sur les 21 acteurs restants, 3 ont d’ores et déjà revendu leur créance à -27%/-28%, probablement à Attestor et au moins 3 autres sont en discussions.
D’ailleurs, sans que l’on puisse savoir si l’offre des banques était incomplète ou si Atos l’a caviardé, on remar que le liste des membres CoCom et SteerCo a été recouverte de blanc et que l’Appendix 2, pages 10 et 11, avec la liste des acteurs a disparu.
Gros caviardage
A priori, je laisse le bénéfice du doute à Atos, vu que le vendredi soir, les banques avaient annoncé avoir conclu un accord oral, et non écrit au moment où expirait la date de remise des offres, et on pourrait imaginer que la lettre envoyée à Atos n’avait pas inclus l’appendix 2, le temps d’avoir les confirmations orales mises par écrit.
Néanmoins, si ce lundi 13 mai, Atos ne met pas à disposition en téléchargement le version définitive, là, il n’y aura plus aucun doute qu’Atos a voulu interférer dans le process en cachant à Kretinsky et Layani, lesquelles des banques et obligataires avaient fait alliance.
Donc encore une fois, il y a des loups dans toutes les offres et seul l’offre de Daniel Kretinsky aussi sévère soit-elle avec les créanciers, même si je prends pour acquis un relèvement de 225M€ à 675M€ de dette conservée, soit 15% + 10% de bonus garanti en cas de vente (mais qui sera payé sous 2 ans), soit 25%
Écrasement de dette
Tous ceux qui veulent du cash, seront écrasés à hauteur de 62.5%, soit un écrasement moindre que les 68.8% demandés par Mustier (3200M€ d’écrasement sur 4800M€ = 68.8%)
Ceux qui sont prêts à participer à la New Money, seront moins écrasés et conserveront circa 50% de leur dette.
On est assez proche de la configuration Onepoint, sachant que si tout le monde hormis le CoCom et SteerCo ne veulent ni de la conversion en capital, ni participer à la New Money, il n’y a pas assez de New Money pour permettre à tous les créanciers de récupérer 37.5% de leurs dettes, donc un nombre de créanciers devront contre leur gré avoir une conversion debt to equity.
En gros, hormis ceux participants à l’offre, il est impossible de récupérer les 37.5% de dette. Donc seul Kretinsky permet, certes à 75% d’écrasement, à tout le monde de récupérer du cash sans participer à la New Money.
On voit aussi qu’étrangement, ni les banques, ni Layani, ne souhaitant détenir Atos à 100% contrairement à l’offre Kretinsky-Attestor. Cela montre que seul Kretinsky a confiance en la valeur du capital d’Atos post restructuration, tous les autres y vont sur la défensive et font participer les autres au capital pour mutualiser le risque. En résumé, seul Kretinsky a confiance à son plan en prenant 100%.
OUPS, désolé, en prenant 99.9%, j’allais oublié mon ami Hervé, mes amis de l’Udaac et mes amis de Boursorama et leurs 10cts de valeur résiduelle. Pardon.
D’ailleurs l’ami Hervé est un peu paumé, il fait des Newsletter pour savoir par sondage quelle offre est la meilleur pour les Petits Porteurs, comme si ça changeait grand-chose d’avoir une valeur résiduelle de 20cts, 15cts ou 10cts… Sacré Hervé…
L’offre des banques est la plus succincte et la moins détaillée. 10 pages en tenant compte des 2 pages enlevés par soit les banques, soit Atos (page 10 & 11 manquantes).
Seuls chiffres mentionnés : 600M€ de fonds propres, on ne sait même pas si ça inclue la partie qui serait laissé à l’industriel Anchor Investor qui aurait entre 30 et 40%.
600M€ de fausse New Money, puisqu’il s’agit pas d’un RFC (revolving credit facility) ou d’obligations, mais de facilités d’affacturages.
Or Atos a déjà entre 550M€ et 600M€ de factures clients affacturés. Le 9 avril, les banques ont promis 300M€ de facilités d’affacturage en plus, les négociations sont toujours en cours et rien n’a été dit si c’était en phase terminale, la formulation laisse plutôt à penser que ça bloque.
Enfin, là ils proposent 600M€ d’affacturage en plus, soit du BFR et pas à proprement parler de la New Money, et ne précisent pas à quel taux, on pourrait imaginer que ce soit 2% par facture et mettrait la MOP à zéro.
Enfin je rappelle et ça m’a été confirmé par quelqu’un du top 30 d’Atos que la part de factures que les clients acceptent de céder aux société d’affacturage est entre 55 et 60% maxi, donc avec 1500M€ de facilité d’affacturage, les banques sont hors-jeu après vérification de la VAR. Comment être crédible. Ils sont en retard, présentent un accord oral, caviardent leur offre (ou Atos) et n’amènent que du BFR et pas de New Money et n’ont même pas des pré-accord oraux avec un anchor investor industriels, tout comme Layani ils proposent une offre sous forme d’appel d’offre.
Aucune allusion au cautionnement bancaire, même si dans l’absolu ce devrait pourtant pas être difficile pour une banque de faire un cautionnement bancaire. Ils vont surement refiler ça à l’anchor investor. C’était au passage l’expression favorite de Meunier, Anchor investor par-ci et par-là et on en a jamais vu la couleur.
Seule chose bien précisée, tous les participants à la New Money deviendront créditeurs Seniorisée, donc ceux qui ne veulent pas participer à la New Money, sont devant le fait accompli, ils ne pourront pas tout récupérer en cash et devront avoir du capital et seront créanciers junior.
Conclusion :
Perso, j’aurais refusé cette offre. Mais difficile pour Atos quand on est en discussions avec ces mêmes banques pour 300M€ de facilités d’affacturage.
Raison : en retard, très incomplète, bâclée, mention passable, note 4/20.
Enfin, si au plus tard mardi 14 à 8h30 l’offre des banques n’étaient pas complétées, et les passages caviardés soient disclosés, alors ce serait une véritable farce. Car à ce stade, on ne sait pas si ce consortium représente 5%, 10%, 15% ou plus des créanciers (quasi improbable que ce soit plus que 15%).
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Si vous avez subi d’énormes pertes sur Atos, sachez qu’une action en réparation est en cours de constitution sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires), pour recouvrer une partie de vos pertes par voie de justice. Cette action sera totalement gratuite pour les plaignants car nous la ferons financer auprès de fonds spécialisés qui prendront un pourcentage en rémunération et l’UPRA ne vous demandera aucun paiement ni cotisation ou autres. À ce jour, plusieurs fonds ont fait part de marques d’intérêts, mais nous n’avons pas encore de réponse définitive. La réponse dépendra du nombre de personnes pré-inscrits et des comptes audités 2023.
Afin de ne pas déstabiliser la société, cette action ne visera ni Atos, ni ses dirigeants ou ex-dirigeants, mais uniquement ses auditeurs (commissaires aux comptes) en particulier DELOITTE supposé être le n°1 mondial de l’audit, mais que l’UPRA soupçonne avoir été très complaisante vis-à-vis d’Atos avec les règles comptables en vigueur, et leur reproche d’avoir fait manquer une chance aux actionnaires de ne pas acheter l’action quand elle était surcotée vis-à-vis de sa réelle valeur et d’avoir fait manquer une chance d’avoir vendu, quand la société s’effondrait et que la comptabilité ne reflétait pas cet effondrement, en particulier une absence totale de dépréciation d’actifs en 2022.
Je rappelle qu’à la publication d’un jugement qui dirait le contraire, Deloitte est supposé avoir certifié les comptes d’Atos de manière totalement sincère, et l’avis exprimé ci-dessous est l’avis de l’UPRA uniquement et reste à l’état de soupçons tant que nos preuves n’auront été validé par un juge.
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